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Vinyan
Film français Belge Anglais de Fabrice du Welz (2008)
1er octobre 2008

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Genre : indéterminé mais interdit aux moins de 12 ans
Durée : 1h37

Avec Emmanuelle Béart (Jeanne), Rufus Sewell (Paul), Petch Osathanugrah (Tharsin Gao), Ampon Panktatok (Sonchaï), Julie Dreyfus (Kim), Josse de Pauw (Mathias), Omm (Sarah), ….

4 ans après un premier « cCalvaire », plébiscité à Gérardmer mais pas sur la YOZONE, le cinéaste belge Fabrice du Welz est de retour avec « Vinyan ». Un long-métrage titré comme un film de fantômes thaïlandais (« Vivyan » signifie âme errante qui tourmente les vivants) mais qui se révèle surtout comme un exercice de style prétentieux et vide de sens.

Passé un générique aux intentions graphiques incertaines (l’écriture énorme plein écran est aussi agressive qu’illisible), le réalisateur donne immédiatement le ton, avec une première séquence interminable (un remous sous-marin filmé en gros plan qui vire peu à peu au rouge sang) sensée évoqué le Tsunami qui a frappé la Thaïlande en 2004 et enchaîne sur la sortie des eaux d’Emmanuelle Béart (façon Ursulla Andress, ou Halle Berry dans leur james Bond respectif) qui interprète ici le rôle de Jeanne Bellmer, une occidentale (elle est française) déchirée depuis que le raz de marée à emporter son fils. Accrochée au fait que le corps de Joshua n’a pas été retrouvé, Jeanne a tout naturellement demandé à Paul, son mari (un anglais, interprété par Rufus Sewell), de s’installer sur place dans l’espoir qu’un jour il réapparaisse. Mais un soir, alors qu’ils sont invités à visionner le nouveau reportage de Kim (la toujours superbe Julie Dreyfus) sur le trafic d’enfants en Malaisie, Jeanne s’empare de la télécommande pour faire un arrêt sur l’image d’un gamin filmé de dos qu’elle prend son fils. S’ensuit alors une autre séquence, elle aussi interminable, dans laquelle la caméra, devenue épileptique, se substitue aux yeux de Paul à la recherche de sa femme dans les rues de la ville. Elle a précipitamment quitté la fête en voyant que personne ne la croyait et son mari la retrouve dans un bar malfamé en quête d’un passeur pour franchir la frontière. Comprenant qu’il n’a pas le choix, Paul cède à la pulsion de sa femme et le couple s’embarque dès le lendemain dans un périlleux voyage au fin fond de la forêt tropicale.

Le film est commencé depuis quelques minutes mais déjà l’essentiel est dit. Si Fabrice du Welz avait su résumer l’heure à venir en 5 minutes, « Vinyan », même avec son final malsain, aurait probablement donné un moyen métrage intéressant. Mais voilà, il insiste, et comme dans son film précédent, il installe le spectateur dans une attitude passive face aux événements qui se déroulent sur l’écran. Le problème, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose. Le récit est lent, linéaire et creux. Leur voyage ne nous permet pas de mieux les connaître, ils ne se parlent pratiquement pas, ne mangent pas, ne dorment pas, ne se lavent et quand ils baisent (oui, ça, ça arrive une fois), c’est dans l’indifférence générale, que ce soit sur l’écran ou dans la salle. L’ennuie ne tarde pas à poindre, surtout que les personnages qu’ils croisent sont tout autant inconsistants.

De temps à autres, la caméra s’agite et entame une danse de Parkinson (la maladie) quand la partition techno-industrielle stridente de François-Eudes Chanfraud monte en puissance. Heureusement, cela ne dure jamais trop longtemps (quoi que) et bientôt nos deux héros auxquels ont ne parvient plus à s’intéresser pénètrent au sein d’un royaume surnaturel où les morts ne sont pas vraiment morts. Enfin, dixit le dossier de presse. Pour le spectateur lambda, l’allégorie fantastique du propos n’est déjà plus qu’un lointain souvenir, et le couple débarque dans un coin reculé où un tas de gosses se baladent à moitié à poils. Sont-ils morts, vivants, ils font en tout cas de très beaux sujets pour une séquence de photo dont la nature nous échappe et servent de médium à un changement radical de thématique. Celle des enfants tueurs. Mais, sur le sujet, on vous conseille plutôt de revoir « Ils » ou bien d’attendre le 8 octobre pour découvrir « Eden Lake », le premier film de James Watkins. Un auteur et un réalisateur prometteur qui offre, en prime, un premier rôle surprenant à Kelly Reilly.

Quant à « Vinyan », à moins que vous soyez un inconditionnelle de Fabrice du Welz ou d’Emmanuelle Béart, mieux vaut passer son chemin.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Fabrice du Welz
Scénario : Oliver Blackburn, Fabrice du Welz et David Greig

Producteur : Michael Gentile
Producteurs exécutifs : Jeremy Budek, Nadia khamlichi, Adrian Politowski

Musique originale : François Eudes Chanfraud
Image : Benoit Debie
Montage : Colin Monie
Distribution des rôles : Chloe Emmerson, Usuma Sukhsvati
Directeur de production : ludovic Douillet
Directeur artistique : Arin Pinijvararak
Chef décorateur : Prajak Ngamsap
Styliste coiffure maquillage : Jean-Jacques Puchu
Costumes : Géraldine Picron, Pensri Boojareon
Son : Sarun Sonthi
Effets spéciaux : Stéphane Bidault

Production : The Film
Distribution : Wild Bunch Distribution

Relation Presse : Michel Burstein pour Bossa-Nova

INTERNET

Le site officiel : http://www.vinyan-lefilm.com


Bruno Paul
1er octobre 2008



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