Tomas M. est enfermé dans un asile. Il est seul et confie ses secrets à une araignée, sa seule amie. La seule chose qu’il possède, c’est un morceau de pellicule de film.
Un jour, la porte de sa cellule est ouverte, alors il sort. La police arrive rapidement et l’enquête est confiée à l’inspectrice Lotte S. Habou. « S » pour « Salope » et « Habou » comme « à bout », ce qui finit par être le lot de tous ses adjoints.
Tomas, à la recherche de son passé et de son identité, va partir du seul indice qu’il a : ce petit morceau de pellicule qui s’avère appartenir à une séquence perdue du « Testament du docteur Mabuse » de Fritz Lang.
Le titre de l’ouvrage est un mélange de plusieurs films de Fritz Lang, un mixage entre “Le testament du docteur Mabuse” et “M.” (connu sous le titre “M. le maudit” en France). L’idée de prendre pour thème scénaristique et visuel le cinéma de Fritz Lang, et notamment la période allemande pré-nazie, n’est pas si saugrenue qu’il y paraît.
En effet, l’expressionnisme allemand, que Fritz Lang a contribué à faire connaître au grand public, a toujours été un mouvement très graphique. Cela n’est pas sans rappeler “Le Futuriste” sorti récemment et qui s’inspirait également du mouvement artistique éponyme.
Visuellement, la bande dessinée s’inspire évidemment de l’expressionnisme allemand. Des formes très géométriques, des contrastes saisissants, une ambiance oppressante… Tous les éléments sont présents.
L’ensemble de l’album transpire le cinéma et son langage. Les angles de vue, bien sûr, sont extrêmes et extrêmement bien maîtrisés. Mais c’est surtout le découpage (voire le surdécoupage) qui donne l’impression, par moment, de regarder un long plan séquence d’un film de Lang.
Pour ce qui est de l’histoire, c’est assez difficile à évaluer. Comme il s’agit d’un premier tome, de nombreuses questions sont posées, mais il manque quelques éléments de réponses qui pourraient nous donner envie de lire la suite.
Sachant que “Le testament du docteur M” est prévu pour être une trilogie, on a du mal à imaginer qu’on est à un tiers de l’histoire car l’intrigue n’en est qu’à ses balbutiements.
A lire donc, mais plus pour la beauté et le soin apporté aux dessins et aux colorisations. Il manque au scénario une bonne maîtrise du cliffhanger pour réellement donner envie de lire la suite, mais qu’importe, car les dessins s’en sont déjà chargés.
Les araignées (T1)
Série : Le Testament du docteur M
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Damour
Couleurs : Vincent Froissard
Éditeur : Delcourt
Dépôt légal : 2008
Date de parution : 13 Mars 2008
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-7560-1155-4
Prix public : 12,90 €
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