Logen neuf-doigts est un redoutable guerrier, craint de tous. Pourtant son dernier combat faillit bien être l’ultime et il se voit séparé de ses compagnons. Alors qu’il s’apprête à reprendre la route vers des terres plus clémentes, les esprits avec lesquels il communique lui font savoir qu’un magicien le recherche.
Le capitaine Jezal, quant à lui, s’entraîne rudement pour le tournoi d’escrime, non pas que cela ait une importance cruciale à ses yeux, mais parce que son ego a été piqué au vif par la sœur de son supérieur hiérarchique.
L’inquisiteur Glotka, lui, a tout perdu après qu’il eut été torturé par l’ennemi. Lui, le plus jeune et le plus prometteur des officiers, n’est même plus capable de monter des escaliers sans risquer sa vie.
Étrangement, le destin de ces personnages va se croiser au cours d’une aventure épique.
Pour le lancement de sa collection d’ouvrages de fantasy en grand format, J’ai Lu frappe très fort avec, entre autres, « L’Éloquence de l’Épée », premier tome d’une série de Joe Abercrombie.
Autant le dire tout de suite, « L’Éloquence de l’Épée » est le meilleur ouvrage de fantasy que j’ai lu cette année. Il ne s’agit absolument d’une emphase excessive car à partir du moment où j’ai ouvert ce livre, je ne l’ai refermé qu’une fois terminé.
Du point de vue de la forme, l’auteur anglais ne présente pas de révolution ou d’innovation majeure. Il utilise un procédé assez répandu qui consiste à suivre en parallèle l’histoire de plusieurs personnages qui n’ont à priori aucun point commun, à les faire se croiser puis continuer ensemble l’aventure.
Cependant, si le résultat n’est pas formellement différent des procédés habituels, l’écrivain exécute l’exercice avec une très grande habileté. L’un des passages les plus intéressant étant d’ailleurs le moment où les différents héros se rencontrent, et où, par un jeu sur les focalisations, un protagoniste que l’on ne connaissait jusque là que par son propre point de vue est décrit au travers des yeux d’un autre.
Au niveau du style d’écriture, il n’y a rien à redire non plus. Il est agréable, léger et prenant. Abercrombie prend soin de parfaitement rythmer et alterner les moments de descriptions et de dialogues, de sorte qu’à aucun moment l’envie ne nous prend de sauter les premières pour parvenir aux seconds.
Une note dans les remerciements dit d’ailleurs “À Gillian Redfearn, pour avoir dépassé le début de cet ouvrage et m’avoir obligé à le modifier”.
Cette simple phrase de remerciements résume bien le soin qu’a pris l’écrivain de ne pas lasser son lecteur grâce à la ré écriture de certains passages fastidieux.
Assurément une œuvre remarquable. Je conseille à tous l’investissement, car ce roman tranche radicalement avec ce qui se fait actuellement en Fantasy.
Néamoins, à conseiller plutôt aux lecteurs avertis, car certaines scènes de tortures sont particulièrement réalistes.
Titre : La Première Loi (T1)
Série : L’Éloquence de l’Épée
Auteur : Joe Abercrombie.
Traducteur (de l’anglais) : Brigitte Mariot
Couverture : Olivier Frasier
Editeur : J’ai Lu
Collection : Fantasy Grand Format
Site Internet : page roman (éditeur),la fantasy chez J’ai Lu
Date de parution : 1er février 2008
Pages : 573
Format (en cm) : 15 x 4 x 23 (broché)
ISBN : 978-2-290-00414-2
Prix : 24,50€
