Ethan Ringler ne peut empêcher son esprit de fredonner une douce mélodie. Celle-là même que Caitlyn répète inlassablement sur son violon, au rez-de-chaussée de l’hôtel qu’ils partagent. Mais Ethan a déjà fort à faire avec d’autres pistes qu’il entend explorer : celles de ses origines, par exemple. Ou celles du bien et du mal, à travers son métier d’agent fédéral. Se battre pour le coeur d’une demoiselle n’est pas à son programme... Mais n’est-ce pas finalement le seul combat qui en vaille la peine ? Une mission périlleuse en territoires indiens lui offrira peut-être un semblant de réponse...
Troisième volet d’une série qui n’en finit pas de me rappeler « BlueBerry ». Et c’est loin d’être un défaut.
Le dessin de Gilles Mezzomo me ravit depuis le premier tome. Les personnages ont de vraies « gueules » et collent au physique de l’époque, pas de Mr Muscle ou de miss « gros nibards » à tous les coins de rue. Les décors sont très détaillés et réalistes.
Pour cet opus, G. Mezzomo nous plonge dans l’univers enneigé des rudes territoires indiens. Les scènes d’actions sont pleines de vitalité, on aurait même tendance à se pencher pour éviter les balles.
Le choix des couleurs de Nadine Thomas amplifie l’ambiance générale et finit de magnifier le visuel.
Le scénario de Denis-Pierre Filippi n’est pas en reste. Sur fond de révolution industrielle américaine (assez bien documentée), le récit nous fait découvrir la vie quotidienne d’un jeune héros de 17 ans ballotté par pas mal de soucis.
D’abord son job, agent fédéral infiltré comme porte flingue dans une organisation plus que douteuse. Ensuite sa quête personnelle : Ethan est métisse et il veut retrouver ses ancêtres indiens. Et par-dessus tout cela des relations plus que compliquées et nombreuses avec moult personnes de la gente féminine.
Ces multiples dualités permettent à D.P. Filippi de nous livrer une aventure pleine de mystère et au rythme soutenu.
Le fil rouge reste la quête des origines d’Ethan, mais l’orchestration s’articule autour de ses relations entre ses patrons et ses supérieurs. Les missions s’enchaînent, mais les énigmes s’accumulent sans réelles révélations, ce qui maintient le lecteur dans une soif de savoir indéniable. On ressent une réelle maîtrise sur le travail de l’écrit.
Un graphisme et un récit de très belle qualité, une série sans réel défaut qui pourrait vite devenir une référence du genre.
(A noter que le tome 4 est paru en Août 2008.)
Quand viennent les ombres
Série : Ethan ringler, agent fédéral
Scénario : Denis-Pierre Filippi
Dessin : Gilles Mezzomo
Couleur : Nadine Thomas
Éditeur :Dupuis
Collection :Repérages
Dépôt légal : Octobre 2007
Format : 30 x 22 cm
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-8001-3958-6
Prix public : 10,40€
© Illustrations : Gilles Mezzomo - Dupuis
