L’éveil du diable et chasseurs de fantômes
Poussé par on ne sait trop quelles intentions, un groupe occulte, pratiquant l’alchimie, a ouvert « la boîte » – nom qui fait immédiatement penser au mythe de Pandore. Mais en réalité, « la boîte » désigne un passage entre le monde des hommes et celui de démons cannibales. Tokyo est alors ébranlée par des séismes toujours plus nombreux, violents au point de faire naître des trous sans fond en divers endroits de la capitale nippone. De ces trous émergent les démons et leurs insectes larvaires à face humaine, dont ils se servent pour transformer d’innocents humains en « prétas » avides de chair fraîche. Implantées par la bouche, agissant en parfaits parasites, les larves rappellent un peu les symbiotes des Goaould de Star Gate. Les « prétas », eux, manifestent un goût prononcé pour le bondage et les tenues SM.
L’histoire se place cinq ans après l’apparition du premier trou dans le groupe d’immeuble de Machida, où les démons, également nommés fantômes, massacrèrent sauvagement 382 personnes. Les personnages principaux de Tokkô appartiennent tous au groupe restreint des douze survivants, même si le manga, brusquement interrompu, ne nous présentera jamais la totalité de ces survivants.
Dans les deux premiers volumes, on suit essentiellement Shindô Ranmaru, jeune lieutenant de police âgé de 24 ans, et sa sœur cadette Shindô Saya, qui travaille également pour les forces de l’ordre. Tous deux sont devenus extrêmement proches depuis le meurtre de leurs parents, et de leurs voisins, lors de la tragédie de Machida. Ranmaru ne rêve que de découvrir l’auteur de ce massacre et de venger ses défunts parents. La nuit, il est hanté par un rêve récurrent, dans lequel il voit une jeune femme armée d’un sabre et découpant en morceaux des êtres immondes.
Très vite, Ranmaru découvrira que la jeune femme de son rêve n’est autre qu’une amie d’enfance, également rescapée de Machida. Son nom ? Rokujô Sakura. Avec d’autres survivants, elle appartient à une section spéciale, la Tokkô, consacrée aux enquêtes anti-émeutes. En réalité, les membres de la Tokkô ont pour mission principale d’exterminer les fantômes en les découpant en morceaux avec leurs gigantesques sabres. Et les fantômes, dont on apprend qu’ils seraient 108, ne songent qu’à éliminer ces survivants de Machida, seuls dotés du pouvoir de les vaincre.
L’intrigue s’interrompt bien trop brutalement, alors que seulement 12 fantômes se sont manifestés, et alors que Ranmira rejoint la Tokkô après une initiation sanglante qui lui aura permis d’éveiller la force qui sommeillait en lui depuis Machida.
Le troisième volume est consacré à deux autres survivants de Machida : Mayu et son frère Aragari. Ces deux-là n’appartiennent pas à la police. Ils chassent pour leur propre compte et dévorent les démons afin d’en acquérir les pouvoirs.
Au final, une série qui avait tout pour se révéler épique, aussi violente et sanglante que Gantz, peut-être un peu moins mystérieuse et troublante, avec un graphisme très voisin de celui que l’on rencontre dans les pages de GTO. Malheureusement, une mystérieuse raison ayant poussé l’auteur a ne pas continuer son histoire, le lecteur reste sur sa faim.
Espérons que personne n’aura l’idée d’aller dévorer Toru Fujisawa pour lui soutirer les secrets non révélés de Tokkô !
Tokkô (T1 à 3)
Scénario : Toru Fujisawa
Dessin : Toru Fujisawa
Traduction : Taro Ochiaï
Éditeur français : Pika éditions
Editeur japonais : Kodansha Ltd
Pagination : T1 : 224 pages, T2 : 240 pages, T3 : 224 pages (couverture couleur, intérieur noir & blanc sauf premier cahier en papier glacé et impression quadri)
Dépôt légal : avril 2007 à avril 2008
ISBN : 978-2-84599-792-9, 978-2-84599-931-5 et 978-2-84599-855-1
Prix public : 7,90 €
© Illustrations : Tôru Fujisawa / Kodansha Ltd. / Pika Editions
NDLR : Pika a également édité un portfolio sur l’univers Tokkô. Il regroupe 16 illustrations couleur de Toru Fujisawa.
Tirage limité à 3 000 exemplaires numérotés. 14,15 €
