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Descendance
Graham Masterton
Bragelonne, roman traduit de l’anglais, fantastique, 334 pages, février 2008, 20€

Le narrateur James Falcon raconte à son petit-fils les activités secrètes qu’il a dû accomplir à deux reprises, pendant la débâcle allemande en Belgique en 1944 et en Angleterre en 1957.
Ce jeune homme (en 1944) d’origine roumaine sait presque tout des vampires grâce à sa maman et à ses études d’anthropologie. En tant que meilleur connaisseur des strigoïs il doit aller les combattre pour le compte du contre-espionnage américain et du MI-6 britannique.



Troisième roman inédit en français de cet auteur anglo-américain d’origine écossaise paru chez Bragelonne, cette nouvelle histoire de vampires très particuliers est contée sur un ton sérieux où l’humour, qui est un peu la marque de fabrique de Masterton, se fait très rare.

Ces “strigoïs”, que l’on a déjà rencontré dans “Du sang pour Manitou” (mais étaient-ce les mêmes ?), ne sont pas les vampires que tout le monde connaît, les “nosferatus”, ces créatures qui craignent le soleil et doivent dormir le jour dans la terre de leur pays. Leurs cousins strigoïs sont aussi des morts-vivants qui se nourrissent de sang humain, mais de façon plus sale, en étripant les gens pour leur arracher le cœur et boire directement à l’aorte.
Ils sont morts mais les femmes peuvent faire des enfants. Le narrateur les qualifie de choses mais ce sont des êtres beaux et intelligents qui éprouvent des émotions. Ils peuvent grimper aux murs et marcher au plafond, et se faufiler dans des ouvertures de 2cm de large. Mais surtout, étant le Mal, ils ont très peur de la Bible. Pour les immobiliser il faut leur tirer dessus avec des balles fabriquées dans les gobelets utilisés par les apôtres lors de la Scène ou leur planter dans les yeux les clous ayant servi à crucifier le Christ.
Bien sûr, le capitaine Falcon a tout ça dans sa mallette. Pour les tuer vraiment c’est encore plus difficile : il faut enterrer le corps décapité en terre consacrée et faire bouillir la tête à part. Bizarrement, contrairement aux nosferatus, ils ne voient rien quand il fait noir, sauf s’ils ont sur eux un pendentif bien particulier.

Graham Masterton a beaucoup d’imagination et il sait très bien raconter des histoires. Alors, sans forcer, on passe outre les accumulations de bondieuseries incohérentes et on se laisse entraîner dans la chasse aux strigoïs. Même si, vers le milieu du livre, on se fatigue un peu des éventrations en série et on regrette le ton sérieux et mélodramatique.
Falcon rencontre, en Angleterre, Jill, une belle jeune femme maîtresse-chien à gros seins, mais attention, car Duca, le pire des strigoïs mortii, peut transformer les humains en strigoïs vii puis mortii, en les « embrassant » (doux euphémisme dont la description en fin de volume vaut son pesant de hard gore).

La fin du roman, que l’on sent venir de loin, pourrait annoncer une suite, ce qui justifierait l’accumulation de détails inutiles sur cette espèce de vampires nouvellement décrite. Cette fin manque également de cohérence, mais au niveau de la psychologie des personnages cette fois.

Pour amateurs inconditionnels de Masterton, l’humour en moins.
Lisez plutôt un des deux précédents édités chez Bragelonne :
“Le Diable en gris” ou “Du sang pour Manitou”.

Titre : Descendance (Descendant, 2006)
Auteur : Graham Masterton
Traduction de l’anglais : François Truchaud
Couverture : Julien Schwartz - FBDO
Éditeur : Bragelonne
Pages : 334
Format (en cm) : 23,5 x 15,5 x 2,2 (broché)
Dépôt légal : mars 2008
ISBN : 978-2-35294-156-9
Prix : 20 €


Hervé Thiellement
19 juin 2008


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