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La Pension du docteur Eon
Patrick Cothias & Griffo.
Le Lombard (collection Signé)

Gabrielle Lange est une journaliste ambitieuse et peu scrupuleuse, avide de scandales. Lorsqu’elle entend parler de Greenwood Manor, un asile accueillant d’anciennes personnalités ayant perdu la raison, elle flaire tout de suite le scoop. En compagnie de Mathieu White, son assistant, elle va essayer de « disséquer » les patients « comme des écrevisses »… Inutile de préciser que tout ne se passera pas comme prévu et que les plus fous ne sont pas ceux que l’on croit…



La Pension du docteur Eon est une réédition en un seul volume de deux tomes parus respectivement en 1998 et 1999. Cette bande dessinée est surprenante et originale, pleine de personnages hauts en couleurs et au caractère fort.
Le scénario est bien mené et déconcertant. Plus d’une fois, on se questionne sur le degré du récit, ne sachant plus trop si ce qui a lieu se passe « réellement » dans l’histoire, ou si les personnages à la santé mentale discutable nous entraînent avec eux… A l’instar des protagonistes oscillant entre folie et raison, le lecteur peut s’interroger sur le genre du récit : enquête réaliste ou résolument fantastique ?
Le dénouement final résout cette énigme, et on peut dire que l’effet de surprise est réussi. Un peu comme sait le faire le réalisateur Night Shyamalan, la fin dénote !
On s’en veut presque de ne pas avoir interprété de la bonne façon les indices disséminés dans le récit…

Bien que pouvant susciter un certain scepticisme, l’histoire est bien menée et le scénario maîtrisé. On se laisse embarquer sans rechigner dans un monde décalé, dérangeant, cru et truculent. C’est volontiers qu’on se laisse avoir, le scénariste semant à bonne dose éléments déclencheurs et péripéties.
Patrick Cothias se sert de cette intrigue pour développer une critique sociale à plusieurs niveaux, assez extrémiste mais justifiée. Un brin de réflexion et de remise en cause ne fait jamais de mal !

Les dessins de Griffo servent bien le récit. Les détails sont soignés et chaque case semble avoir été l’objet d’une attention particulière. Les images présentant les pensionnaires du docteur Eon sont particulièrement réussies, contenant des détails et des personnages bien pensés et hilarants.
Les adeptes du modernisme seront cependant un peu déçu : tant par la couleur que par les traits, les dessins sont plus proches de « Largo Winch » et de « XIII », bref, des bande dessinées des années 90.
Autre bémol, pas au niveau du dessin mais des bulles : l’usage un tantinet intensif des mots en gras. Presque à chaque page des termes sont ainsi soulignés, ce qui ne facilite pas la lecture et n’apporte pas vraiment de plus…

Mais il serait fou de se laisser freiner par ce détail !


La pension du docteur Eon
- Scénario : Cothias
- Dessin : Griffo
- Genre : Thriller / fantastique
- Public : Ado / adulte
- Éditeur : Le Lombard
- Collection : Signé
- Dépôt légal : mars 2008
- Format : 24 x 31,5 cm
- Pagination : 144 pages couleurs
- ISBN : 978-2-8036-2392-1
- Prix public : 20 €




Myriam Bouchet
27 avril 2008




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« La Pension du docteur Eon » en version Intégrale, sous le même visuel de couverture que celle du T1 de 1998.



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Couverture du T2 paru en 1999.



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