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Le cyberespace de l'imaginaire




Monde d’Alef-Thau (Le), T1
Jodorowsky & Nizzoli
Les Humanoïdes Associés

A la sortie d’une séance de dédicace, l’auteur du monde d’Alef-Thau se fait renverser par une camionnette après une altercation avec une vielle dame. Il s’éveille alors en homme-tronc aveugle dans le monde des deux lunes : Mu-dhara.



Le vieil arbre qui l’a recraché lui explique alors qu’il est là pour empêcher que les ténèbres s’abattent sur ce monde et que son cauchemar ne devienne celui de Mu-Dhara. Ainsi Alef-Thau va affronter les dangers de ce monde, sans yeux, sans jambes ni bras. Mais chaque fois qu’il absorbe le fluide vital d’un ennemi, il récupère une partie de son corps ainsi, comme lui a prédit le vieil arbre, il pourra redevenir un homme complet. En même temps, dans le monde réel, il est dans le coma et considéré par les médecins comme cliniquement mort. Sa femme se bat pour empêcher les médecins de lui prélever des organes pour des greffes.

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Un accident pour une entrée dans un monde imaginaire...

Le monde d’Alef-Thau est un ouvrage plutôt plaisant, en grande partie d’un point de vue narratif. En effet, l’idée du monde imaginaire créé par le coma en parallèle de la réalité est une idée très bien exploitée par Jodorowsky comme la transposition des dangers extérieurs dans le monde intérieur sous forme de monstres extraordinaires que doit affronter Alef-Thau est intéressante et prenante. Et la transposition de personnages réels dans le monde imaginaire (la femme d’Alef-Thau est une guerrière qui le protège dans son monde imaginaire) l’est tout autant.

Le style graphique en revanche n’est pas le point fort de l’ouvrage, il est assez neutre. Le trait est précis mais le choix des cadrages et des angles de vue est assez réduit et peu original. La colorisation par contre est plutôt réussie même si les couleurs pastel semblent un peu en décalage avec la violence présumée du monde dans lequel évolue Alef-Thau. L’ensemble est plat et semble cloisonné dans les lignes de la BD, ne débordant pas des lignes du cadre, le manque de dynamisme global qui en résulte est plutôt gênant, surtout pour les scènes de combat épiques. Peut-être que ce cloisonnement est une des faiblesses de ce style de bande dessinée en comparaison des mangas ou comics qui débordent du cadre et de dynamisme.

La plus grosse interrogation concerne les deux prochains tomes puisque la saga est prévue pour faire au moins trois tomes. Car si l’idée de départ est originale et intéressante, le schéma « un monstre égale un membre en plus » devient rapidement monotone. J’espère que l’auteur profitera du potentiel qu’offre la possibilité de jouer entre les deux mondes et les interactions qu’ils peuvent avoir. Le potentiel du personnage de Malkhout (la femme d’Alef-Thau dans la vie réelle et une amazone qui protège Alef-Thau dans le monde du coma) n’est pas négligeable.

Au final, c’est un avis plutôt mitigé qui se dégage de ce premier tome du Monde d’Alef-Thau. Les idées sont intéressantes et la narration est soignée mais le style graphique dessert quelque peu l’histoire, un peu trop lisse pour un récit de fantasy.

Gianni Zabot


Alef-Thau , c’est un succès des éditions Humanoïdes Associés à l’époque où la BD de Fantasy n’est pas encore submergée par un modèle de surproduction qui aboutit à une inondation de pulpe de papier encartonnée et parfumée à l’héroïsme sans fantaisie.
Jodorowski est alors au mieux de sa forme et il trouve en la personne d’Arno un dessinateur qui lui apporte toute la fraîcheur que mérite son récit. « L’enfant-tronc » paraît en 1983, suivi de sept autres albums, dont le dernier, « Le Triomphe du rêveur », en 1998, est dessiné par Covial. Arno est malheureusement un de ces auteurs partis trop tôt...
Cette série de 8 albums sera reprise en deux intégrales, toujours aux Humanos, en 2003 et 2004.
Aujourd’hui, Jodorowski semble vouloir revenir sur ses anciens succès, comme le prouve le retour de L’Incal avec un certain Ladronn au dessin (ça, c’est plutôt une bonne nouvelle), et cette « Resurrection » d’Alef-Thau qui nous donne en fait la clé de démarrage de la série.
Je ne suis pas contre, mais honnêtement, j’aime mieux quand les bonnes séries ne sont pas affublées de séquelles, de préquelles comme malheureusement les industries du cinéma, du livre et de la BD ne peuvent s’empêcher de créer (mais le mot me paraît fort !).

Fabrice Leduc


Résurrection
- Série : Le monde d’Alef-Thau (T1)
- Scénario : Jodorowski
- Dessin : Nizzoli
- D’après les personnages créer par Arno et Jodorowski
- Couleurs : Silvano Scolari et Pierre Matterne
- Traduction (de l’espagnol) : Eric Mettout
- Éditeur : Les Humanoïdes Associés
- Dépôt légal : 27 février 2008
- Pagination : 56 pages couleur
- ISBN : 978-2-7316-1985-0
- Prix public : 12,90 €


© Les Humanoïdes Associés, Jodorowski et Nizzoli (2008)




Fabrice Leduc
Gianni Zablot
22 avril 2008




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Le monde d’Alef-Thau (T1) Résurrection



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Un auteur...



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de Fantasy...



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projeté dans le monde de Mu-dhara



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Il n’est plus alors qu’un...



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enfant-tronc (couverture de l’album paru en 1983).



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