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Histoire Secrète (L’) (T10)
Pécau, Kordey, Chuckry
Delcourt, Série B

En Ukraine, la Révolution Rouge triomphe de ses derniers opposants. Les Bolcheviks sont venus à bout des Blancs, derniers héritiers politiques de l’Empire des anciens maîtres de la Russie, tout comme des anarchistes.
Au Moyen Orient, ce sont les intérêts occidentaux qui sont aux prises avec les dernières résistances du passé.

Mais derrière tout cela, les « Archontes », leurs agents, leurs alliés et de subtils calculs que les hommes ne peuvent comprendre dictent la loi des plus forts.



C’est au travers de quatre séries (« L’Histoire Secrète », « Arcane Majeur », « Arcanes » -et « Empire » d’une certaine manière) que Jean-Pierre Pécau et sa Dream Team explorent tous les recoins de l’Histoire afin de composer un puzzle d’imaginaires dont les diverses pièces sont destinées à s’agencer à la toute fin.

L’exercice est brillant, connait des hauts et des bas (logique avec plus de 20 volumes au compteur) mais n’ennuie jamais. La Pierre Noire, dixième tome de la saga de « L’Histoire Secrète » est une aventure issue de ce que l’on pourrait appeler la série « racine » de tout le reste, la mère de toutes les histoires ; celle sans qui rien n’aurait existé.
Tomber dedans sans préavis égale donc à un faux pas quasi fatal pour le lecteur ignorant et l’on déconseillera d’emblée l’entrée dans le récit sans avoir pris connaissance des épisodes précédents. Dur pour les finances car il faudra alors investir dans les neuf volumes supplémentaires sous peine de ne pas comprendre les tenants et les aboutissants cachés derrière l’intrigue principale. Et avouons que ce serait bien dommage tant l’imaginaire développé le mérite.
Revisiter l’histoire de l’humanité depuis les Égyptiens jusqu’aux années 30 (situation au tome 10) a cependant nécessité quelques ajustements.

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Du soleil, du sang et des larmes. Et de l’action aussi (in L’Histoire Secrète tome 10 : La Pierre Noire).


Certes, depuis le tome 7, les sauts historiques se sont rapprochés et les quatre derniers opus donnent un peu l’impression de stationner dans les mêmes eaux temporelles. Alors que nous nous étions habitués à vivre des intervalles de quelques milliers d’années à trois cents ans minimum entre chaque épisode, aujourd’hui on passe vaillament de la Grande Guerre (14-18) à la fin de la Révolution bolchévique. Ce phénomène est néanmoins compensé par la récente multiplicité et simultanéité des récits.
D’une intrigue se déroulant dans un cadre d’unité de temps et de lieux, nous en arrivons à une vision « mondialisée » des événements.
En cela, Jean-Pierre Pécau suit l’évolution de la société occidentale, s’accomodant d’une situation où une civilisation (l’Égypte, Rome, etc) dominait le monde connu par nos ancêtres, à une problématique où des puissances de forces équivalentes s’affrontent en plusieurs points du globe.
Logiquement, il y place donc ses pions (les Archontes) et les fait bouger tout comme ses principaux personnages sont manipulés par ses créations surpuissantes.
Tour de force global du scénario, même quand il ne se passe pas grand chose, on sent bien que les affrontements en cours vont conditionner les tomes à venir.

Côté graphisme, Kordey sait être brillant et aussi se reposer un peu sur ses lauriers et simplifie par instants la puissance de son trait. On a presque envie de dire à Pécau de baisser un peu le pieds dans son rythme d’écriture car on sent que son pôle graphique peine à tenir sa foulée depuis un ou deux ans.
Bon point à souligner dans un univers où la forme (cartes, infos historiques, anecdotes, bios, etc) offre aux lecteurs un fond à explorer comme autant de confiseries ou cadeaux à dévorer, la colorisation réalisée par Chuckry est rondement menée et les couvertures de Manchu et Vatine sont tout simplement superbes (une habitude énervante pour la concurrence, il faut bien le reconnaître).

Problème de l’éditeur et donc des éditions Delcourt, le titre de la collection Néopolis (Série B) est de plus en plus inapproprié tant L’Histoire Secrète et ses séquelles s’inscrivent comme un phénomène majeur dans le paysage de la BD hexagonale.
Tu parles d’une série B ! On est en plein dans le développement d’une saga de grande envergure.

Conclusion évidente : série(s), mondes et imaginaires à découvrir absolument.


La Pierre Noire
Série : L’Histoire Secrète (T.10)
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Igor Kordey
Couleurs : Chris Chuckry
Design des cartes : Fred Blanchard
Couverture : Manchu & Olivier Vatine
Éditeur : Delcourt
Collection : Néopolis - Série B
Site Internet : l’album
Dépôt légal : 23 janvier 2008
Format : 24 x 32 cm (cartonné)
Pagination : 48
ISBN : 978-2-7560-0539-3
Prix : 12,90€



Séries reliées :
- « Arcanes » (5 tomes, Delcourt)
- « Arcane Majeur » (5 tomes, Delcourt)

Série à explorer :
- « Empire » (3 tomes, Delcourt)

Série à découvrir :
Si vous aimez les ambiances uchroniques, SF et fantasy, la ré écriture imaginaire de l’histoire officielle (entre « La Lune seule le Sait » de Johan Heliot et « Les Mystères de l’Ouest »), nous ne pouvons que vous conseiller la découverte de :
- « Hauteville House » de Duval et Gioux (4 tomes, Delcourt)



© Illustrations : Pécau, Kordey, Chuckry, Manchu, Vatine & les éditions Delcourt, collection “Série B” (2008).



Stéphane Pons
3 avril 2008




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Kordey où le sens du mouvement parfaitement cadré (La Pierre Noire, 2008).



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Quand on pense que le cinéma Français ne dispose pas de bons scénarios... Suffit de descendre chez son libraire et de chercher les bonnes BD ! pas plus compliqué que ça... (La Pierre Noire, 2008).



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