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Le cyberespace de l'imaginaire




Deepsix
Jack McDevitt
LGF, Livre de Poche, Science Fiction, roman, ré édition, traduction (anglais), space/planet opera, 635 pages, 8€

2223, soit un peu plus de vingt ans après les premières aventures narrées dans l’intéressant « Les Machines de Dieu », Priscilla Hutchinson reprend du service pour une dernière mission sur la planète Deepsix (Maleivia III, en fait).

Proche de la destruction, ce monde doit être abandonné, tant pis pour les traces d’une ancienne civilisation qui viennent d’y être découvertes même si ce serait bête de ne pas en apprendre plus... Sauf que si on meurt en essayant, c’est no fun !



Second tome des aventures spatiales de Priscilla Hutchins (Hutchinson dans le premier opus), « Deepsix » s’avère être un planet opera trépidant beaucoup plus qu’un space opera.

Jouant à fond la carte du suspense et de l’angoisse pour quelques humains coincés sur une planète destinée à disparaître, volontairement et grâce à de belles descriptions de la faune et de la flore extraterrestre, Jack McDevitt fait naître un huit clos planétaire sur grand écran, son dolby surround 5.1 (ou DTS) et effets latéraux inclus.
Dommages collatéraux de cette volonté d’efficacité avérée, la thématique archéologique fondatrice de la série disparaît un peu (ne reste que le principe de la découverte à faire avant qu’il n’y ait plus rien), le cliffhanger un rien stressant du premier tome de la série ne trouve aucune issue dans cet épisode et les personnages en sont réduits à devenir des héros... ou des victimes. Ils évoluent au fil de l’aventure, mais leur armature mentale est souvent si figée que l’on frôle bien souvent l’archétype.
Soit... On avait déjà constaté que le développement de la psychologie des personnages n’était pas le point fort de Jack McDevitt (ou son souci primordial), inutile d’insister, l’écrivain ne bascule pas dans l’analyse freudienne ici.
Trop long aussi, mais c’est la maladie de l’époque depuis une bonne vingtaine d’années donc on ne lui jettera pas la pierre plus que ça sur ce sujet. Nous nous bornerons juste à signaler qu’il ne se démarque pas de ses collègues écrivains de SF dans l’exercice des « pages en trop » qui n’auraient jamais dues exister...

Reste alors un planet opera qui apparaît comme un épisode de transition dans une série qui visait le space opera d’ambition galactique. Manque d’inspiration, d’idées, envie d’une respiration basique du récit via une aventure connexe, on ne sait. Jack McDevitt se limite à ce qu’il juge essentiel, livrer un roman formaté pour tenir le lecteur en haleine.
Nonobstant les limites ou les réticences signalées précédemment, il y parvient plutôt bien. Aventure basée sur de longues séquences de dialogues accompagnées d’ouvertures fréquentes des chapitres par l’état du compte à rebours « avant la collision » (dixit), tout est fait dans la règle de l’art pour que l’attention du lecteur ne dévie pas de l’objectif principal. Côté inventivité, on y trouve même des éléments très originaux dans la droite ligne du « incroyable mais vrai » légitimé à grands renforts d’arguments scientifiques (une sorte d’équivalent d’ascenseur spatial à la A. C. Clarke en encore plus surréaliste, par exemple).

Distrayant mais un brin lassant ou monocorde, le scénario s’épuise quand même un peu dans une simplicité narrative que l’on n’attendait pas de cet écrivain. Et en tout cas, pas dans cette série aux thématiques de départ originales.

En fait, on voulait lire LA suite du premier tome et on se retrouve avec un roman que l’on conseillera beaucoup plus aux amateurs d’un one shot bourré d’énergie. Faut-il y voir la conséquence directe d’une entreprise remise sur le métier sept ans après son ouverture ? McDevitt avait-il besoin de reprendre sa saga presque à zéro pour repartir d’un bon pied ? On ne sait, on suppose et on aimerait bien poser la question à l’auteur.

Bref, on attend toujours la VRAIE suite des « Machines de Dieu » (voir « Chindi » T3 chez l’Atalante) maintenant que l’auteur a fini de s’amuser (ou de liquider) quelques uns de ses personnages.

PS : le nom “Deepsix” dont la planète Maleivia III est affublée dans cette histoire est la conséquence directe du futur destin fatal de ce monde imaginaire et de la signification anglaise du mot deep-six : “balancer, liquider” (source Robert & Collins).

Titre : Deepsix (Deepsix, 2001)
Série : Cycle de l’Académie (The Priscilla « Hutch » Hutchins novels), tome 2.
Volumes parus : « Les Machine de Dieu » T1 (l’Atalante & Livre de Poche), « Deepsix » T2 (l’Atalante & Livre de Poche), « Chindi » T3 (l’Atalante), « Oméga » T4 (l’Atalante), Odyssey T5 (2006, non encore paru en France).
Auteur : James McDevitt
Traduction (anglais) : Frank Reichert
Couverture : Manchu (illustration)
Éditeur : Librairie Générale Française, 31 rue de Fleurus, 75278 Paris Cedex 08
Collection : Livre de Poche - Science Fiction
Directeur de collection : Gérard Klein
Site internet : l’auteur (en anglais), la fiche éditeur du roman & la fiche de l’auteur à l’Atalante.
Pages : 635
Dépôt légal : octobre 2007
Format : 17,7 x 3 x 11
Code Hachette : 3121977
EAN : 9 782253 121978
ISBN : 978-2-253-12197-8
Prix : 8€

Première édition France
Format : moyen
Éditeur : Atalante
Collection : La Dentelle du Cygne
Dépôt légal : 21 janvier 2003
Format (en cm) : 15 x 20
Pages : 537 (broché)
ISBN : 2-84172-227-9,
EAN : 978-2-84172-227-3
Prix : 21€


Stéphane Pons
1er avril 2008


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La première édition chez l’Atalante (2003).



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