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Légende de Beowulf (La)
Film d’animation 3D de Robert Zemeckis (2007)
21 novembre 2007

***1/2



Genre : Fantastique 3D
Durée : 1h54

Tous publics (certaines scènes de la version « uncut » peuvent choquer un jeune public)

AvecRay Winstone (Beowulf), Angelina Jolie (la mère de Grendel), Anthony Hopkins (le Roi Hrothgar), Crispin Glover (Grendel), Robin Wright Penn (la Reine Wealthow), John Malkovich (Unferth), Brendan Gleeson (Wiglaf), etc.

Les terres du roi Hrothgar sont en proie à la férocité du démon Grendel qui a l’étrange particularité d’atrocement occire le premier malfaisant créateur de bruit, dès que la nuit est tombée.
Alors que les féroces guerriers du Roi sont soit déjà exterminés, soit totalement découragés, Beowulf débarque et promet au monarque d’en finir avec le démon.
Celui-ci lui promet à Beowulf ses plus beaux trésors s’il parvient à tuer Grendel ainsi que sa mère. Mais le puissant guerrier est aussi un homme, victime des tentations, faillible, vaniteux...

“Beowulf”, le nom fleure bon les temps anciens engendrés par le bruit et la fureur des hommes et des anciens dieux. Le conte originel, célébrissime en terres anglo-saxonnes (surtoue aux USA), a la réputation d’être le plus ancien texte écrit en ancien Anglais ayant survécu aux affres du temps. Il serait né entre la fin de l’empire romain et les prémisses du Moyen-Âge et aurait fait son petit bonhomme de chemin à travers le temps jusqu’à nos jours, gagnant en célébrité ce qu’il aurait perdu en lisibilité. En gros, tout le monde connait l’histoire, plus personne ne s’y confronte sérieusement, le nom de l’invincible héros suffisant à lui seul pour ressusciter le mythe.
Thème prégnant qui a suscité de nombreuses adaptations, y compris via des épisodes de séries TV comme un « Star Trek Voyager » (l’épisode “Héros et Démons”) ou très récemment en littérature jeunesse avec le « Beowulf » de Michael Morpugo chez Gallimard, la légende héroïque inspire toujours. Passons sur le « Beowulf » (1999) de Graham BakerChristophe Lambert confirmait une passion pour la carbonisation cinématographique de sa carrière qu’il confirmera malheureusement souvent et pleurons sur le bon « Beowulf et Grendel » (2006) de Sturla Gunnarsson avec Gerard Butler et Sarah Polley que les amateurs noctambules d’Arte auront pu voir en ce début 2009 fort tardivement, mais jamais distribué en France -et qu’il faudra donc se procurer en DVD zone 1 ou par d’autres procédés plus obscurs.

Robert Zemeckis a développé depuis quelques années une passion certaine pour les très hautes technologies numériques dont « Le Pôle Express » (un conte de Noël destiné aux enfants) fut la première concrétisation sur grand écran.
Avec sa « Légende de Beowulf », il pousse l’avantage technologique encore plus loin. Les textures 3D sont somptueuses, la caméra s’affranchit parfois de toutes les règles techniques en usage dans le cinéma classique (longs plans aériens et glissades virevoltantes), la ressemblance entre les personnages animés et leur modèle réel (les acteurs) est souvent époustouflante. Le procédé de “performance capture” s’améliore et se bonifie sans contestation possible.
Intelligence du réalisateur, il s’est entouré de deux vraies plumes pour construire un scénario et des dialogues qui ne destinent aucunement ce film aux enfants, mais plutôt à un public adolescent et adulte. Avec Roger Avary (« Killing Zoe », « Reservoir Dogs », « Pulp Fiction », « Crying Freeman », « Silent Hill », etc) et Neil Gaiman (« Stardust », « Mirrormask », etc), il muscle incontestablement son récit dans le bon sens. Partant, les défauts liés à une écriture du scénario très light de son « Le Pôle Express » sont ici gommés au profit d’une exploration intelligente et très libre de l’épopée guerrière de Beowulf.
Les principaux personnages, surtout masculins, y acquièrent profondeur et consistance. Le jeu des acteurs transparaît à travers leurs incarnations numériques et l’émotion s’installe souvent. Étrangement, les personnages féminins sont beaucoup plus falots, évanescents et éthérés. Mis à part celui de la méchante sorcière interprété par une Angelina Jolie très à l’aise, la reine et ses suivantes apparaissent au mieux comme de simples alibis scénaristiques censés aérer ou adoucir un scénario plutôt brutal et sanglant.

Paradoxalement et pied de nez créatif, il y a comme une provocation narquoise à plaquer les dernières technologies de l’image sur des mots venus du fin fond des temps. Malheureusement, le système a ses limites et pour le moment, le procédé peine à éclairer les yeux et les regards d’une vie propre et palpable, donnant un effet “mort-vivant-marionnette” assez dérangeant à chaque plan serré ou gros plans.
Une version 3D diffusée dans quelques salles convenablement équipées doit évidemment s’en retrouver sur vitaminée par quelques scènes guerrières ou aériennes assez magiques, mais il est à peu près certain que cela ne change rien au problème de base créé par la barrière infographique actuelle. Les visages resteront désespérément lisses et sans expression ou même parfois très laids, voire grimaçants sans raison, comme torturés par cette impuissance existentielle à dépasser le statut de pixels animés.

Il n’en reste pas moins que cette « Légende de Beowulf » est sans doute le projet 3D le plus ambitieux sorti sur les écrans en 2007 et mérite incontestablement une vision plus qu’intéressée et attentive.

Critique réalisée d’après la version « uncut » publiée en DVD
Stéphane Pons

UNE AUTRE CRITIQUE

Le royaume du Danemark, dirigé par le vieux roi Hrothgar (Anthony
Hopkins
) vit paisiblement en ces temps reculés. Il n’est troublé que
par les visites épisodiques du monstre Grendel (Crispin Glover). Le
roi est prêt à donner toutes ses richesses à celui qui l’en
débarrassera. La nouvelle va jusqu’aux oreilles du vaillant viking
Beowulf (Ray Winstone). La nuit venue, il terrassera nu le monstre.
Mais la paix n’est pas revenue. La mère de Grendel, la reine du mal
(Angelina Jolie) convoque le beau viking.

Les vikings m’ont toujours fasciné au cinéma. Ici, c’est Ray Winstone
et sa belle musculature qui donne vie au chef viking qui finira roi
du Danemark après avoir terrassé le monstre. La scène où, la nuit
venue, il se met nu devant la reine (Robin Wright Penn) est un beau
moment d’érotisme. Quant à la reine du mal (Angelina Jolie), elle
n’est habillée que de sa tresse immense et leur face à face est aussi
très chaud.

Tout cela serait très bien et surtout très beau si le réalisateur,
Robert Zemeckis, fort de son expérience précédente du « Pôle Express », n’avait pas eu l’idée saugrenue de réaliser tout son film en « motion capture », les acteurs étant bardés de capteurs, et l’image est reconstituée par ordinateur pour donner l’apparence d’un dessin animé en trois dimensions !
Le résultat est navrant. La reine ressemble à celle de « Schrek », ce qui diminue notre enthousiasme ! Les personnages évoluent et parlent lentement et le film, malgré des séquences spectaculaires, finit par être lent et on s’ennuie un peu : l’émotion est gommée par tout cet artifice technologique et c’est finalement un beau gâchis !

Pourquoi Robert Zemeckis ne s’est-t’il pas contenté de filmer les
acteurs (en chair et en os) sur des images de synthèse ? Ce procédé
est bien rôdé et aurait permis de dégager plus d’émotion.

Dommage, vraiment dommage car, à part cet inconvénient (majeur), le
film est très beau et on aurait dû s’enthousiasmer pour ces aventures
médiévales, cette Heroic Fantasy qui, au final, ne fera pas oublier
la trilogie du « Seigneur des Anneaux » !

Quelle déception. Mon appréciation : 3 étoiles (sur 5) Heureusement, Ray Winstone est vraiment très beau.

Critique réalisée lors de la sortie en salle France
Luc Lanfried

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Beowulf
Réalisation : Robert Zemeckis
Scénario : Roger Avary & Neil Gaiman d’après la légende et le texte originel « Beowulf » (Anonyme)

Producteurs : Robert Zemeckis, Steve Starkey, Jack Rapke, Steve Bing
Producteurs exécutif : Martin Shafer, Roger Avary, Neil Gaiman

Photographie : Robert Presley
Musique originale : Alan Silvestri
Costumes : Gabriella Pescucci
Décors : Doug Chiang
Montage : Jeremiah O’Driscoll

Production : Shangri-La Entertainment, Warner Bros., Imagemovers, Paramount Pictures (tous USA)
Distribution : Paramount Pictures (USA), Warner Bros. France (France)

INTERNET

Le site officiel : http://www.beowulfmovie.com/


Stéphane Pons
18 juin 2009



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