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Cloverfield
Film fantastique américain de Matt Reeves (2007)
6 février 2008

***



Genre : Fantastique
Durée : 1h30


Avec Michael Stahl-David (Rob Hawkins), Lizzy Caplan (Marlena Diamond), Jessica Lucas (Lily Ford), Mike Vogel (Jason Hawkins), T.J. Miller (Hud), Odette Yustman (Beth), etc.

À New-York, quartier de Manhattan, des amis fêtent le départ prochain d’un bon copain commun au Japon.
Soudain, une coupure électrique survient et le bruit d’une violente explosion ébranle leur immeuble. Curieux, ils grimpent sur le toit du bâtiment et découvrent une vision d’apocalypse. Un buiding s’écroule au loin, une explosion géante envoie des débris enflammés à des kilomètres et la tête de la statue de la liberté atterit sur les bagnoles garées dans la rue.
Mais que se passe-t-il à New-York ?


Travaillé au corps par le buzz internet plutôt finaud délivré par la production Paramount et les équipe de J.J. Abrams, le public attendait de pied ferme la sortie de ce « Cloverfield » dont il avait déjà découvert les premières minutes. Mais quid de ce qu’il se passait vraiment, aucune explication n’était délivrée dans ces instants intrigants.
Matt Reeves, accolyte et pôte de longue date du créateur de la série « Lost », avait déjà travaillé étroitement et sur des aventures communes avec J.J. Abrams (la série « Felicity » par exemple). Les deux amis récidivent ici sur un projet curieux, mélant adroitement les thèmes et les genres pour délivrer un métrage post 11 septembre qui atteint quand même assez vite ses limites.

Réalisation à la « Projet Blair Witch » et caméra subjective permanente, acteurs inconnus afin de favoriser l’identification des spectateurs et options réalistes évidentes, la première demie heure est passionnante et prenante.
On y suit l’errance d’une bande de copains pris dans la tourmente, se demandant ce qui leur arrive et ce qu’il se passe. Découvrant la vérité en direct live dans la rue ou au travers quelques écrans de TV encore allumés dans des magasins pris d’assauts par des vandales qui profitent de la situation, ils assistent impuissants aux rapides déroulements d’événements plus grands qu’eux. Quelques séquences chocs plus tard et de nombreux cadavres laissés sur le bord du chemin après, la seconde partie du film est plus convenue et rentre dans le cadre du Monsters Movie basique. Une sorte de « Godzilla » réalisé par le péquin moyen, profitant de la situation catastrophique pour tourner son long métrage maison. Une antithèse volontaire d’une production west coast habituelle, en somme. Évidemment, on n’en reste pas là et on y croit moyennement. Ainsi, certaines séquences qui ne doivent rien à la caméra numérique du voisin viennent vite stabiliser les cadrages et la narration ou tout simplement retenir l’attention en diffusant les informations nécessaire au suspense de l’intrigue.
On a beau nous amener une histoire d’amour crédible (quoique), on a beau nous lâcher dans un Manhattan en état de siège, résistant à un machin géant et à des bestioles mutantes qui distillent via leurs morsures un effet kiss pas cool à la alien, les vrais-faux problèmes de mise au point, les cadrages limites et les sur ou sous expositions diverses et variées fatiguent quand même un peu.
Néanmoins, le scénario recèle de beaux moments, amène de belles images et dispense son lot de bonnes surprises.
Mais la métaphore post 11 septembre évidente a ses limites, surtout quand le choix du film fantastique s’impose à la vision initiale, plus politique.

Reste que l’on passe un beau et bon moment, assez prenant et original, même si on déconseillera ce film aux amateurs de belles images, d’histoires logiques et de blockbusters calibrés. Certes, le but est le même, mais la recette utilise d’autres ingrédients.
Échec de l’option artistique originelle, la position de départ s’essoufle sur la distance. Réussite évidente de l’ensemble, c’est justement dans ces moments de grandes faiblesses cinématographiques que la substance réelle du scénario émerge et touche le spectateur. Le petit groupe de héros en détresse nous devient alors très proche.
Les yeux souvent levés au ciel des protagonistes, la poussière qui assombrie les rues à chaque immeuble qui s’effondre, la puissance de feu inutile de l’armée, les victimes innocentes qui trépassent ou le chaos permanent en action sont autant d’éléments qui ne suffisent pas toujours à justifier la débauche d’efforts et d’effets spéciaux déployés.
Quitte à plus savourer ce qui est sous entendu derrière le film que ce qui est proposé à l’écran, on aurait aimé que ce « Cloverfield » n’hésite pas à se radicaliser franchement en proposant par exemple une conclusion autre que celle qui nous tombe abruptement sur le dos.

Film choc, objectifs ambitieux, résultat surprenant, le feeling reste mitigé, même s’il s’agit d’un bon film quand même.

Stéphane Pons


Il s’en passe des choses à Manhattan ! De la comédie sentimentale au scénario catastrophe, le quartier mythique en aura vu de toutes les couleurs.
Ce coup-ci, c’est le scénario catastrophe.
La trame en elle-même est des plus classiques, tout est dans la réalisation. Matt Reeves l’avait compris d’avance... plutôt que d’annoncer le sujet du film (un sujet qui n’aurait pas fait rêver plus que ça), il a placé les premières minutes du film sur Internet, sans rien dire de ce qui se cachait derrière. Le buzz a fait son chemin, et aujourd’hui les amateurs du genre vont pouvoir se régaler.

Cloverfield relève d’emblée plusieurs singularités : aucune B.O., angles de vues DV, dialogues à l’arrache. Mais surtout, le film remporte là un pari difficile : rendre crédible et réaliste un élément appartenant à la S.F. Quel talent ! On s’y croirait. Panique de foule, effets spéciaux bien menés, acteurs à fond dans le jeu, ambiance ultra-réaliste. Et qui plus est, un scénario qui sait surprendre à plusieurs moments. Le danger omniprésent nous plonge dans la tension, un danger semblant indestructible et en grande partie invisible... rendant ainsi les quelques séquences « visibles » de ce danger encore plus jouissives. On sent dans le déroulement une influence comics, et on renoue avec les premiers films catastrophes à la King-Kong... sauce 2008. Enfin un film de genre ne faisant pas du remake, mais ayant de la nouveauté à revendre !
Alors... chef d’œuvre ? Film parfait sur toute la ligne ? Pas si vite... C’est dans sa continuité que Cloverfield fonctionne moins. Tout d’abord, il est très dur de rendre captivant ce qui est censé être une vidéo amateur improvisée sur plus d’une heure. Ce qui fonctionnait à merveille dans le « Projet Blair Witch » fonctionne moins longtemps ici. Mais surtout, la toute fin dessert énormément le film. On était dans le réalisme, on sombre dans la farce. A vouloir trop en faire on se brûle les ailes. La crédibilité méritait pourtant d’être conservée jusqu’au bout. Mais pas de spoiler... allez voir ce film, quoi qu’il en soit.

Tom Décembre



FICHE TECHNIQUE

Titre original : Cloverfield
Réalisation : Matt Reeves
Scénario : Drew Goddard

Producteurs : J.J. Abrams, Bryan Burk
Producteur exécutif : Guy Riedel, Sherryl Clark

Photographie : Michael Bonvillain
Directeur artistique : Doug J. Meerdink
Décors : Martin Whist, Robert Greenfield, Jane Wuu, Chad S. Frey
Costumes : Ellen Mirojnick
Maquillages : Jake Garber, Dennis Liddiard
Son : Will Files
Effets spéciaux : Andy Clement, Ken Tarallo, Matt Vogel
Cadreur : Robert Reed Altman
Monteur : Kevin Stitt
Mixage : Anna Behlmer, Damian Canelos
Casting : Alyssa Weisberg
Cascadeurs : Annie Ellis
Effets visuels : Tippett Studio, Inc., Third Floor Productions (USA)

Exportation/Distribution internationale : Paramount Pictures (USA)
Distribution : Paramount Pictures France (France)
Production : Bad Robot (USA)
Presse : Sylvie Forestier, Alexis Baradat (UIP, Paris)

SITE INTERNET

http://www.cloverfield.fr



Stéphane Pons
Tom Décembre
10 février 2008



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