Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Massacre à la tronçonneuse
Film américain de Tobe Hooper (1974)

***



Genre : horreur
Durée : 1h 24

Avec Sally (Marilyn Burns), Jerry (Allen Danziger), Franklin (Paul A. Partain), Kirk (William Vail), Pam (Teri McMinn), Auto stoppeur, le frère (Edwin Neal), le père (Jim Sledow), Leatherface (Gunnar Hansen), Grand-père (John Dugan), conducteur du camion (Ed Guinn), ...

Sur une route paumée du Texas, un van rempli d’adolescents prend un étrange auto-stoppeur en cours de route, rencontre un tenancier de station-service dépourvu d’essence et tombe dans les bras d’un destin sanglant et morbide. Leur route va croiser le fameux Leatherface et son engin de mort. Faut-il vous en dire plus, il s’agit bien sûr du mythique « Massacre à la Tronçonneuse ».

Film culte, film manifeste, annonciateur de toutes les vagues du nouveau cinéma fantastique à tendance gore, film choc et scandaleux aussi.

Que dire de plus sur « Massacre à la Tronçonneuse » qui n’ait pas déjà été dit ? Pas grand chose, tant cette œuvre a suscité une foule de commentaires admiratifs ou scandalisés, c’est au choix. On se retrouve donc un peu marron face au poids de l’histoire.

Tentons donc une approche plus émotionnelle et personnelle. Arrivé trop jeune sur les fauteuils des salles de ciné pour avoir la moindre chance d’assister à une de ses premières projections autorisées (et partiellement censurées, par ailleurs), pas assez riche pour avoir eu accès à sa première édition VHS qui s’achetait entre 500 et 1 000 F/la cassette, pas encore parisien au moment de son passage en version intégrale au Grand Rex, votre humble serviteur a donc découvert les retombées cinématographiques de « Massacre à la Tronçonneuse » via son influence auprès de tout un tas de réalisateurs avant de pouvoir jeter un œil à l’œuvre originelle. L’effet choc était amoindri depuis longtemps, on voyait pire en terme d’hémoglobine et de scènes chocs depuis des années et comme la Loi Lang supprimant la censure était passée depuis belle lurette, on ne parlait plus de films à scandale que quand on touchait aux sacro-saintes religions... Autre temps, autres mœurs comme dirait l’autre...

« Massacre à la tronçonneuse » est donc resté longtemps pour moi, l’exemple du film culte dont je ne comprenais pas tous les tenants et aboutissants.

Il fallut l’excellent remake de ce début d’année pour que je m’intéresse de nouveau à l’original, en fait.

Aujourd’hui, la sensation est double. D’une part, une vision attentive permet de mieux savourer la réalité et le véritable travail cinématographique d’un Tobe Hooper très logique dans sa démonstration horrifique. D’autre part, il reste toujours ce sentiment étrange de ne pas être sensible à la totalité du processus. Un peu comme les ados d’aujourd’hui découvrant les Clash et se demandant ce que tout cela pouvait bien avoir de spécial en 77 comparé à ce qu’ils trouvent en rayon en 2004.

Mauvaises copies oblige, j’avais aussi un affligeant souvenir de la qualité technique de ce film et des brumes de séquences speedées assez fatigantes. « Massacre à la tronçonneuse » était un peu mon « Stries et Hurlements » personnel. Inutile de préciser que la dernière réédition DVD, de ce point de vue, remet les pendules à zéro et rend justice à T. Hooper tout en ne gommant pas totalement mes hésitations passées.

Pour les différentes raisons évoquées précédemment, on peut donc rester dubitatif devant la masse d’éloges reçues par ce « Massacre... », en restant persuadé qu’une bonne partie de ces compliments vient aussi d’une certaine mélancolie de doctes critiques pour un âge d’or, leur jeunesse, aujourd’hui révolue.

L’honnêteté intellectuelle me contraignant néanmoins à confesser mon erreur vis-à-vis de ce qui est et reste aujourd’hui, un monument de l’horreur et une influence majeure de tout un pan du cinéma fantastique actuel (« Alien » de Ridley-Scott y compris).

« Massacre à la Tronçonneuse » est sous cet angle, à placer au même niveau d’importance que « La Nuit des Morts Vivants » de George A. Romero dont il partage également le coté budget minimaliste et l’ambiance documentaire vérité. Autre point commun de ces deux films cultes, l’action se déroule au fin fond des US, une frontière fantastique mal explorée, où tout devient possible. Un territoire de l’horreur quotidienne moderne qui inspire encore de nombreux réalisateurs (cf. « Jeepers Creepers 2 », par exemple).

Deux ovnis du 7ème Art dont les stridences métalliques et morbides prémonitoires n’ont pas fini de résonner au fond des salles obscures... ou de votre salon.

Autre temps, autres mœurs... On pleure toujours sur le temps qui passe.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Texas Chain Saw Massacre

Réalisation : Tobe Hooper
Scénario : Kim Henkel, Tobe Hooper

Producteur : Tobe Hooper
Producteur exécutif : Jay Parsley
Producteurs assistants : Kim Henkel, Richard Saenz

Chef opérateur : Daniel Pearl
Musique : Wayne Bell, Tobe Hooper
Montage : Larry Carrol, Sallie Richardson
Maquillages : W. E. Barnes, Dorothy Pear
Directeur artistique : Robert A. Burns

Production : A Vortex Henkel Hooper Production
Distribution : Elite Entertainment - Universal Pictures



Stéphane Pons
10 juin 2004



JPEG - 11.8 ko



Chargement...
WebAnalytics