Genre : Policier fantastique
Durée : 2h10

Avec Romain Duris (Asène Lupin), Kristin Scott Thomas (Joséphine) Pascal Greggory (Beaumagnan), Eva Green (Clarisse), Robin Renucci (Dreux-Soubise), Patrick Toomey (Léonard), Mathieu Carrière (Duc D’orléans), Philippe Magnan (Bonnetot), Marie Bunuel (Henriette Lupin),...

Arsène Lupin, jeune orphelin d’un père voleur presque assassiné sous ses yeux, vit de ses talents de détrousseur agile de la grande bourgeoisie. Détourner l’attention pour ne jamais être pris, tel était le dernier conseil de son père. Si Arsène suit ce conseil à la lettre, il a également décidé de ne jamais tuer ! Lorsqu’il sauve la mystérieuse et énigmatique Comtesse de Cagliostro, il est loin de se douter qu’il va se mettre en quête d’un fabuleux trésor et se frotter à une obscure confrérie royaliste.

On attendait beaucoup de cette adaptation du mythe Arsène Lupin. Sans doute trop. La déception est donc au rendez-vous. Le film disposait d’un gros budget, le casting est d’envergure mais les 2h10 de projection paraissent bien longues.

Cependant, essayons d’analyser ce sentiment négatif à travers le filtre le plus impartial possible. Tout d’abord et dès les premières minutes du film, on a l’impression diffuse d’assister à une erreur de casting. Romain Duris (Arsène Lupin) fait bien tout ce qu’il peut pour ressembler au voleur séducteur de nos rêves, on n’accroche pas à son charme. Arsène Lupin a-t-il vraiment besoin d’user et d’abuser de ces petits sourires en coin quasi permanents ou de ses œillades omniprésentes ? Non, assurément pas. Arsène Lupin se doit d’être la séduction et le charme pur, sans artifice ni effet de manche. Kristin Scott Thomas (la Comtesse de Cagliostro), Pascal Gregory (Beaumagnan) et Robin Renucci (Dreux-Soubise) apparaissent bien vite comme les seuls acteurs survivants de l’aventure. Quant à Eva Green (Clarisse), on veut bien croire en son talent d’actrice mais un tel scénario lui permet-il de le démontrer ?

Car finalement, toute l’affaire apparaît bien vite bancale et mal ficelée. On va à droite, à gauche, sur la mer, à la campagne, à Paris, à Rouen, à cheval, en voiture, en train et toute cette débauche d’énergie se perd dans le vide. L’objectif principal de ce type de production est de bien raconter une histoire et pas de promener le spectateur dans toutes les directions narratives possibles. Des conspirations en veux-tu en voilà, du fantastique à la demande, des grands décors et des effets spéciaux à la pelle, tout y est ! Malheureusement, dans le désordre le plus absolu...

A oublier que tout est affaire de décors, de détails et de simplicité, la réalisation et le scénario se perdent dans l’apparente fausse complexité des récits de Maurice Leblanc. Arsène Lupin est un gentleman cambrioleur de grand goût qui sait exactement ce qu’il veut et comment l’obtenir. Pas un jeune blanc bec promené aux gré des vents par les événements -même s’ils ont le charme de Kristin Scott Thomas. Point barre !

Que retiendra-t-on de cet Arsène Lupin à part cette désagréable impression de ratage ? Les prestations de quelques acteurs, la débauche d’énergie et de bonne volonté évidente de l’entreprise, le soin apporté aux décors, trucages et costumes. C’est malheureusement peu et très révélateur des problèmes du cinéma français contemporain. A trop tourner en vase clos, sans appliquer aucune dimension critique à la réalisation d’un projet à gros budget, on en oublie vite l’essentiel : divertir le grand public nécessite aussi beaucoup de grâce et de légèreté.

Le constat est amer et même si vous n’êtes pas forcés de nous croire, nous qui étions venus là sans a priori, le cœur prêt à s’enflammer, nous en sommes les premiers déçus.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Jean-Paul Salomé.
Scénario et Dialogues : Jean-paul Salomé Laurent Vachaud librement inspiré du roman « Arsène Lupin, La Comtesse de Cagliostro » de Maurice Leblanc

Producteur : Stéphane Marsil-Hugo Films.
Producteur Exécutif : Alain Peyrollaz.

Musique originale : Debbie Wiseman.
Chanson générique de fin : interprétée par « M ».
Directeur de la Photographie : Pascal Ridao, A.F.C.
Décors : François Dupertuis.
Casting : Stéphane Foenkinos (Arda), Louis Hammond..
Montage : Marie-Pierre Renaud.
Créateur des Costumes : Pierre-Jean Larroque.

Production : Hugo Films, M6 Films, TF1 Films Production, Poisson Rouge Pictures (UK), Vertigo Films (Espagne), Rai Cinema (Italie) avec la Participation du CNC de la Région Ile-de-France.
Distribution : SND (Paris)

Presse : Moteur (Dominique Segall-Astrid Gavard).

INTERNET

http://www.club-internet.fr/arsenelupin