Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Mean Creek
Film américain de Jacob Estes (2004)
29 septembre 2004

Sans réelle fausse note, ce “Mean Creek” sonne vraiment très juste. Du vrai et bon cinéma d’auteur.



Genre : Drame
Durée : 1h29

Sélection officielle en compétition : Deauville 2004.

Avec Rory Culkin (Sam), Ryan Kelley (Clyde), Scott Mechlowicz, Trevor Morgan (Rocky), Josh Peck (George), Carly Schroeder (Millie), Branden Williams (Kile), etc,.

A force d’être les souffres-douleurs du même collégien obèse et violent, une bande de cinq gamins imaginent une vengeance bien particulière... Mais au moment d’exécuter leur plan initial, le doute s’installe et l’humanité ignorée du persécuteur apparaît. Se venger ou pas ? Telle sera la question !

Premier film écrit et réalisé par Jacob Estes, “Mean Creek” est un oppressant coup de poing au plexus solaire de nos souvenirs d’enfance. En effet, qui n’a pas été persécuté dans sa jeunesse par l’imbécile de la classe ou de l’école et n’a point imaginé mille scénarii de vengeances ultimes, rêves de bonheurs sanglants passant en boucle dans nos rêves les plus parfaits ? Combien sont finalement passés à l’acte ? Bien peu, convenons-en.

C’est donc sur ce canevas assez répandu et partagé que “Mean Creek” étend quelques tentacules nauséeux jusqu’au dénouement final. George (Josh Peck) est l’éternel tourmenteur d’un petit collège du fin fond de la campagne américaine. Un club des cinq, revanchard et inter-générationnel (grand et petit frères, copains, copine), va donc imaginer le scénario de la vengeance. Convier l’abominable homme-gamin, qui accuse en plus un penchant certain pour le cinéma -à méditer !- et quelques années de retard sur le programme scolaire, à un faux anniversaire et à une vraie balade en barque sur le ruisseau local. Objectif : le foutre à poil et l’obliger à revenir chez lui dans sa tenue d’Adam. La honte, quoi !

Malheureusement, si la vengeance est un plat qui, paraît-il, se mange froid (proverbe ancestral, Klingon et Tarantinesque depuis “Kill Bill 1”), il s’accommode assez peu de condiments nommés pitié ou humanité. L’affreux s’avère plus touchant que terrible et du fantasme au passage à l’acte, il y a un pas de géant à franchir pour nos cinq teenagers.

Film tendu, oppressant et touchant, “Mean Creek” possède une particularité étonnante pour un film américain, Dieu y est totalement absent. Nulle allusion à Son éternelle omniprésence culturelle, nulle imagerie divine imprévue. Et il y a là quelque chose de profondément réjouissant et original dans cette volontaire absence scénaristique. Des plans solaires et souvent joyeux alternent avec des ambiances plus marécageuses, vertes et dramatiques. La rivière, sans doute symbole du long fleuve pas tranquille de nos pauvres vies, déroule son parcours sinueux, les jeunes acteurs sont parfaits (Josh Peck en George, le péteur de plombs en série et Scott Mechlowicz, Marty, le futur délinquant ado bien perturbé, focalisant quand même l’attention).

Sans réelle fausse note, ce “Mean Creek” sonne vraiment très juste. Du vrai et bon cinéma d’auteur.

StéphanePons

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Mean Creek

Réalisateur : Jacob Estes
Scénario : Jacob Estes

Producteurs : Rick Rosenthal, Susan Johnson, Hagai Shaham
Producteurs Exécutifs : Nancy Stephens, Gigi Pritzker, Deborah Del Prete

Photographie : Sharone Meir
Musique : Tomandandy
Décors : Greg McMickle
Costumes : Cynthia Morril
Montage : Madeleine Gavin
Casting : Matthew Lessall, C.S.A.

Production : Whitewater Films
Distribution : Metropolitan Filmexport

Presse : Kinema Film (François Frey)

INTERNET

http://www.metrofilms.com


Stéphane Pons
29 septembre 2004



JPEG - 8 ko



JPEG - 3.9 ko



JPEG - 6.1 ko



JPEG - 4.8 ko



Chargement...
WebAnalytics