Il faut le savoir, la magie dans ce monde est l’attribut d’une seule des deux races : les Qirsis.
Néanmoins, les Eandis possèdent une vie plus longue et une meilleure constitution mais ne disposent d’aucun pouvoir magique.
Les Qirsis sont frêles, presque de manière maladive, ont des yeux jaunes, des cheveux blancs, une peau pâle presque translucide et peuvent glaner le futur (prescience), façonner la matière, posséder le langage des animaux, disposer du pouvoir des brumes et du vent et ont la capacité d’imposer leur volonté à autrui.

Un des thèmes récurrents de la série publiée en poche par J’ai Lu Fantasy concerne les préjugés raciaux : les Qirsis sont soumis aux Eandis qui dirigent la totalité des royaumes. Ils sont victimes de discriminations qui ne sont pas sans rappeler celles qui peuvent frapper certains citoyens américains (ou pas) depuis les évènements du 11 septembre. Tout particulièrement dans cette série, les Qirsis et les “tisserands”, peu nombreux, mais qui sont capables de servir de catalyseurs et de concentrateurs de pouvoirs aux Qirsis, les rendant extrêmement redoutables. Ceci expliquant cela.
Sur le principe des discriminations, les amours saphiques de deux ministres Qirsis servant deux seigneurs alliés sont aussi abordées.

Cette saga détaille également l’affrontement de deux tisserands dont l’un, nommé Grinsa, est l’ami et compagnon de Tavis dans sa quête.
Le personnage du “méchant” principal reste moins riche et moins contrasté que les caractères de Grinsa et Tavis, mais présente aussi ses complexités qui le rende plus humain (plus Qirsi serait-on tenté de dire !).
L’écriture de la première partie de ce troisième opus (et tome 5, en fait) garde sa simplicité et permet à l’intrigue de prendre le devant de la scène.

Quelques lecteurs pourront regretter certaines longueurs dans le traitement des intrigues secondaires par rapport à l’intrigue principale concernant la quête de Tavis. Toutefois, ces histoires entremêlées permettent de mieux saisir l’ampleur et la complexité des machinations en cours, et de découvrir de manière plus intense l’univers du royaume d’Eibithar.

Le traitement du contexte politiques et l’approche du climat de défiance qui s’installe petit à petit vis-à-vis des ministres Qirsis sont aussi deux éléments particulièrement réussis : font-ils ou non partie de la conspiration est la grande question.
Même fidèles, ils sont suspectés de trahison et le poison du doute est instillé dans les relations entre les deux races.

Au final, on passe un bon moment, sans prétention, à lire cette série et ce tome 5 intitulé « Les Fruits de la Vengeance » ne déroge pas à la règle.

Titre : Les Fruits de la Vengeance (Tome 5)
Série : La Couronne des Sept Royaumes
Tomes précédents : Le Complot des Magiciens (T1), Le Prince Tavis (T2), Les graines de la Discorde (T3), Le Combat des Innocents (T4), Les Fruits de la Vengeance (T5), Le Sang des Traîtres (T6), L’armée de l’ombre (T7), La Guerre des Clans (T8), L’Alliance Sacrée (T9), Le Pacte des Justes (T10) (tous chez Pygmalion Fantasy puis chez J’ai lu fantasy en poche).
Auteur : David-B. Coe
Traduction : Sophie Troubac
Couverture : Renaud Bec
Éditeur : J’ai Lu
Collection : J’ai lu fantasy
Sites & Pages Internet : David-B. Coe et son blog (en anglais, off course) & page J’ai Lu (extrait à télécharger, bio de l’auteur et infos sur la série).
Format (en cm) : 12 x 2 x 18 (poche)
Pages : 349
Dépôt légal : 10 juillet 2007
Code J’ai lu : JL8383
ISBN : 978-2-290-35699-9
EAN : 9782290356999
Prix : 7€