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It’s a free world !
Film anglais de Ken Loach (2007)
Sorti le 2 janvier 2008


Genre : Drame
Durée : 1h33

Avec Kierston Wareing (Angie), Juliet Ellis (Rose), Leslaw Zurek (Karol), Joe Siffleet (Jamie), Colin Coughlin(Geoff), Maggie Hussey (Cathy), Raymond Mearns (Andy), Davoud Rastgou (Mahmoud), Mahin Aminnia (la femme de Mahmoud)

Présenté à la 64e Mostra de Venise, « It’s a free world ! » a décroché le Prix du Scénario.

La trentaine, Angie travaille pour un cabinet d’intérim qui recrute de la main d’oeuvre étrangère. Un jour, elle refuse de céder aux avances d’un de ses collègues. Elle est licenciée. Jeune mère d’un fils élevé par ses grands parents, Angie décide de monter son propre cabinet de recrutement avec l’aide de Rose, sa colocataire. Mais rien ne se passe comme prévu.

Ken LOACH est un des cinéastes dont les films vous prennent généralement aux tripes. Intenses en émotions, les histoires abordent des thèmes forts et modernes, quand elles ne s’attaquent pas à un moment du passé qui explique le présent.
Les autres points forts du cinéma de Ken LOACH sont la mise en scène et l’interprétation. On sait, en voyant un de ses films, qu’on va l’aimer.

Un thème est égal à un film. Pour les cinéphiles courageux, la monotonie est à l’honneur dans « Family Life » (1971). « Land et Freedom » parlait de la guerre civile espagnole et faisait découvrir le cinéaste au grand public. « My Name is Joe » est plus intime et dénonce le manque de protection sociale de l’Angleterre et la lente dérive d’un homme au chômage. « Bread and Roses » s’expatriait aux Etats Unis pour parler des immigrés mexicains exploités par les grandes firmes américaines. Quant à « Just a Kiss », il dénonçait le racisme et les préjugés religieux tandis que « Le Vent se lève » revenait aux sources du combat fratricide des irlandais catholiques et protestants.

Profondément humaniste, attaché à ses personnages dont le seul objectif est de se battre soit pour survivre, soit pour ses idées, Ken LOACH avait atteint le sommet de son art et avait décroché, en 2006, la Palme d’Or pour le grandiose « Le Vent se lève ».
Alors forcément, comme il est un peu difficile d’enchaîner deux chefs d’œuvre, « It’s a Free World », semble un peu pâle. C’est malgré tout un très bon film.
Il rassemble toutes les qualités du cinéma de Ken LOACH. Paul LAVERTY a signé le scénario (il collabore avec le cinéaste depuis 1996), ce qui fait que l’on retrouve des thèmes chers au réalisateur.

Interprété par l’inconnue Kierston Wareing, le personnage d’Angie est fort, décidé, débrouillard, téméraire, inconscient, attiré par la facilité, quitte à sombrer dans l’illégalité et à froisser au passage les valeurs les plus élémentaires. C’est peut-être ce point qu’on a le plus de mal à accepter : cette dérive du personnage qui n’hésite pas à enfreindre la loi et à bafouer la moralité. Angie pratique l’esclavage moderne sans un remords et dans le seul but de s’enrichir. Car Angie n’a qu’un souhait qui est d’offrir à son fils Jaimie la vie qu’il mérite.

Caméra à l’épaule, Ken LOACH filme son personnage imparfait avec une pointe d’attachement sans rien lui épargner. Il enchaîne les gros plans, filme au plus près les personnages, n’hésite pas à montrer des scènes anodines en apparence, mais lourdes en sens. Il montre tant les défauts que les qualités. Heureusement, une terrible épreuve saura mettre Angie dans le droit chemin mais le parcours initiatique n’aura pas été sans conséquence.

Parfois violent, « It’s a Free World » dénonce la facilité avec laquelle on abuse les gens. Le film réfléchit sur l’immigration, le sort réservé à une main d’œuvre facile d’utilisation et peu chère et sur le monde du travail anglo-saxon. Besoin de main d’œuvre ? On va la chercher là où elle se trouve, on l’exporte, on l’exploite et une fois qu’on n’est plus utile, on la jette sans s’en préoccuper. Les droits les plus élémentaires sont bafoués.

L’Eldorado devient un enfer et Ken LOACH, cinéaste militant jusqu’au bout de la pellicule, choisit de montrer le point de vue du ‘bourreau’ pour mieux démonter les mécanismes de l’esclavage. Sa vision est déroutante et terriblement réaliste.

Poignant et porté par une actrice étonnante et dynamique, « It’s a Free World » est un très bon film comme sait si bien en faire Ken LOACH...

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Ken Loach
Scénariste : Paul Laverty

Producteur : Rebecca O’Brien
Camilla Bray
Eimhear McMahon
Ed Hobson
Coproducteur : Rafal Buks
Piotr Reisch
Lera Filshina
Producteur exécutif : Ulrich Felsberg
Producteur délégué : Tim Cole

Directeur de la photographie : Nigel Willoughby
Compositeur : George Fenton
Musiques additionnelles (interprète) : Basement Jaxx
Monteur : Jonathan Morris
Monteur son : Kevin Brazier
Chef décorateur : Fergus Clegg
Costumière : Carole K. Millar

Production : BIM Distribuzione, Italie
EMC Produktion, Allemagne
FilmFour Ltd, Grande-Bretagne
Filmstiftung Nordrhein-Westfalen, Allemagne
SPI International, Pologne
Sixteen Films, Grande-Bretagne
Tornasol Films S.A., Espagne

Distribution : Diaphana Films, France
Attaché de presse : Matthieu Rey
Jérôme Jouneaux
Attachée de presse : Isabelle Duvoisin


Céline Bouillaud
31 décembre 2007



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