Né le 20 février 1926 à Alledale dans le New Jersey aux USA, Richard Matheson, diplômé de l’université du Missouri a fait ses premiers pas dans le journalisme.
Cette école de la concision lui a sans doute fourni les premières armes littéraires efficaces afin d’entamer une brillante carrière d’écrivain et de scénariste, mais le talent était déjà là.
Pur, éclatant, original, à lire et à relire.

Petit itinéraire sommaire d’un grand écrivain.

Entré par la grande porte dès 1950 avec une nouvelle choc (« Le Journal d’un Monstre », Born of a Man and Woman), Richard Matheson livre très vite deux romans fondateurs d’une SF qui s’appuie sur des thématiques fantastiques : « Je Suis une Légende » en 1954 et « L’Homme qui Rétréçit » en 1956 (publiés par la défunte collection “Présence du Futur” chez Denoël puis repris en “Folio SF” chez Gallimard depuis) ainsi qu’une palanquée de nouvelles du même tonneau que l’on peut retrouver dans les trois volumes des éditions J’ai Lu consacrés à cette partie de son œuvre (« Nouvelles, tome 1, 1950-1953 » & « Tome 2, 1953-1959 », le tome 3 étant consacré à une production plus récente).

Sa production de nouvelles se poursuit avec un égal bonheur jusque dans les années soixante où ses premiers scénarii se font remarquer et débarquent aussi sur le petit et le grand écran.

Parallèlement, Richard Matheson s’est aussi orienté vers la littérature policière, souvent teintée d’un fantastique récurrent, avec quelques pièces maîtresses du genre. On lira ainsi avec grand plaisir « Les Seins de Glaces » (1955) disponible en “Folio Policier”, « De la Part des Copains » (chez Gallimard, collection “Carré Noir”) ou « La Maison des Damnés » écrit en 1971 et édité par J’ai Lu.

Mais Matheson ne fait pas qu’écrire des romans ou des nouvelles, il ne néglige pas non plus les médias audiovisuels. La TV tout comme le cinéma ne se passent pas de ses services. Adaptant souvent sous forme de scripts originaux ses romans (« L’Homme qui Rétréçit » pour Jack Arnold, « Je Suis une Légende » dans la permière version italo-américaine de 1964, etc), il travaille aussi pour la série « The Twilight Zone (La Quatrième Dimension) » (16 épisodes), « Star Trek (série originale) » (un épisode), « The Outer Limits (Au-Delà du Réel) » et Cie. (la liste est longue).

Il scénarise aussi de nombreuses adaptations des romans et nouvelles d’Edgar A. Poe réalisées par Roger Corman (en 1961 et 1962). Activité d’écriture toujours avec le brillant travail offert sur le désormais célèbre « Duel » de Spielberg. La France lui réservera toujours un bon accueil ainsi Georges Lautner réalise un bon « Les Seins de Glace » avec Alain Delon, Mireille Darc et Pierre Brasseur, par exemple.

Pour la petite histoire et même s’il n’est pas obligatoirement crédité aux génériques, il apparaît aussi comme acteur dans un rôle de sénateur (tout comme Roger Corman d’ailleurs) dans la « Trilogie du Parrain » de Coppola (version ciné et TV) ainsi que dans le « Somewhere in Time » (1980) de Jeannot Szwarc, adaptation libre mais fidèle de son roman « Le Jeune Homme, la Mort et le Temps » (1975) dont Christopher Reeve, Jane Seymour et Christopher Plummer sont les principaux interprètes.

Roman étrange, apaisé, s’interrogeant sur la mort, l’amour et la fugacité « éternelle » des grands sentiments, cette histoire toute entière baignée par la mélancolie des mélodies du grand Gustav Malher ferait presque office de “chant du cygne” ou de crépuscule d’un écrivain qui retravaille pour une dernière fois ses grands sujets.
Son héros, Rich Collier, est un homme condamné à mort par une tumeur au cerveau. Parti pour un dernier voyage, il finit par atterir dans un hôtel de bord de mer dont le decorum intérieur chante les louanges d’un passé révolu.
Entre rêve et réalité, Rich Collier va tenter de transformer son cerveau en machine à voyager dans le temps... et y parvenir. Il se retrouve alors à la fin du XIXè siècle, amoureux fou d’une jeune femme qui s’éprend aussi de lui.
Mais voilà, la mort n’a pas oublié Rich Collier et son cerveau le ramène dans le présent où la grande faucheuse l’attend patiemment. Reste les souvenirs, les émotions et un sentiment d’inéluctable que rien ne peut combattre.
Tendre, romantique, émouvant, le roman -tout comme le film- n’a pas eu le succès qu’il méritait. Dommage.

Mais point ici de défaitisme, Matheson n’est pas mort, il a depuis écrit bien d’autres scénarios, d’autres romans et on attend avec impatience le remake de « The Incredible Shrinking Man » (« L’Homme qui Rétréçit ») qui devrait arriver sur les grands écrans en 2008.
Si c’est du niveau du classique de Jack Arnold de 1957 (ne rêvons pas !), on n’a pas fini de parler à nouveau de ce grand écrivain contemporain !

Si ce n’est pas le cas, on pourra toujours relire une énième fois un grand roman de Richart Matheson !

OUVRAGES CONSEILLÉS

Romans SF & fantastiques

 Je suis une Légende (Gallimard, Folio SF n°53)
 L’Homme qui Rétréçit (Gallimard, Folio SF n°22)
 Le Jeune, la Mort et le Temps (Gallimard, Folio SF n°34)

Ces trois romans ont également été édités au format poche dans la défunte collection « Présence du Futur » de chez Denoël.

 Nouvelles, tomes 1, 2 & 3 (J’ai Lu)
 Journal des Années de Poudre (Denoël, Lunes d’Encre, 2003, moyen format)
 Légendes de la Nuit (« Je Suis une Légende », « Le Jeune Homme, la Mort et le Temps », « Otage de la Nuit », « À Sept Pas de Minuit » -Denoël, coll. Lunes d’Encre).

Romans Policier

 Les Seins de Glace (Gallimard, Folio Policier n°341)
 De la Part des Copains (Gallimard, Carré Noir n°452)
 La Maison des Damnés (J’ai Lu)

Autres

 Au-Delà de nos Rêves (Flammarion)

Critiques de films sur la Yozone

 Je Suis une Légende (2007)
 Le Survivant (1971)
 The Last Man on Earth - Je Suis une Légende (1964)
 L’Homme qui Rétréçit (1957)

Principales collaborations (scénario) Séries TV

 The Twilight Zone - La Quatrième Dimension
 The Outer Limits-Au-Delà du Réel : L’Aventure Continue
 Star Trek (Série classique)

La troisième adaptation du « Je Suis une Légende » de Richard Matheson sort le 19 décembre 2007 sur les écrans français.