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Hard Candy
Thriller américain de David Slade (2005)
27 septembre 2006

Avec ce premier long-métrage, David Slade transpose le petit chaperon rouge à l’ère internet et accouche d’un huis-clos dont le loup n’est pas celui que l’on croit.

****



Genre : Thriller
Durée : 1h44

Avec Patrick Wilson (Jeff Kohlver), Ellen Page (Hayley Stark), Sandra Oh (Judy Tokuda), Odessa Rae (Janelle Rogers), Gilbert John (Nighthawks Clerk), ...

Hayley et Jeff se sont connus sur Internet. Hayley est une très jolie adolescente de 14 ans et Jeff un séduisant photographe trentenaire. C’est elle qui a suggéré d’aller chez lui pour être plus tranquille, elle qui a voulu qu’il fasse quelques photos, elle qui leur a servi à boire et a commencé à se déshabiller...Lorsqu’il se réveille, Jeff est ligoté et Hayley retourne tout chez lui. Elle a des questions à lui poser, et elle est décidée à obtenir des réponses. Elle sait qu’elle n’est pas la première adolescente à venir chez Jeff, elle veut découvrir ce qu’est devenue Donna Mauer. Sur le Net, elle a aussi appris comment on pouvait jouer avec un bistouri, et elle meurt d’envie d’essayer...

Renouvelant l’univers du huis-clos claustrophobe, David Slade nous embarque plus dans un conte horrifique qu’un thriller. Oui, l’univers du petit chaperon rouge est bel et bien présent ! L’irréalisme du personnage d’Hayley est un parti pris, et se transpose dans un cadre réel. Nous avons là, en sommes, la définition même du conte, moins son sens allégorique.

Le jeu d’acteur, les dialogues, la mise en scène sont d’une grande finesse, et à la fois d’une extrême dureté. La violence psychologique transcende de loin la violence physique dans cette fable parfois formaté au brûlot anti-pédophile.

L’imagination démoniaque d’Hayley est grisante, et dépasse de telles limites qu’une sulfureuse confusion s’installe. Qui est le monstre ? Envers qui éprouver de la compassion ? Cette perte de repères est des plus brillante.

Malheureusement, ce superbe film est entaché d’une scène de torture interminable. Même si son spoiler est très intéressant, cela reste le gros défaut de « Hard Candy ».

Ces dernières années voient fleurir une quantité de métrages contenant des séquences de tortures toutes plus longues et crades les unes des autres. Bien que partisan d’une totale liberté artistique, cette sorte de mode sadique est navrante. Facile à tourner, toujours choc et efficace, mais malsain et sans imagination. Ajoutons de la tension par des idées novatrices, pas par ce stratagème à deux sous (j’invite David Slade à voir ou revoir « Haute Tension »), « Hard Candy » est incontestablement une réussite.

Tom Novembre

Un autre avis

Grand amateur de thriller horrifique (j’ai beaucoup aimé le premier « Saw », même si j’exècre ses suites et d’une façon plus générale l’horreur pornographique du genre « Hostel »), je tenais à revenir sur les propos de mon confrère et ami, Tom Novembre, au sujet de la fameuse scène de torture interminable. Certes, David Slade installe son protagoniste, soupçonné de pédophilie par sa geolière, dans une position très inconfortable, mais il (le réalisateur) ne cède jamais au voyeurisme malsain des oeuvres précitées. C’est vrai, la scène est longue, et l’idée de sa conclusion, proche de l’insupportable pour tout mâle qui se respecte, mais le réalisateur, et là est toute la force du film, ne fait que suggérer le pire sans ne rien en montrer. « Hard Candy » n’est pas pour autant exempt de tous reproches (Enfin, pour moi). A commencer par sa mise en scène lente et maniérée, dont l’approche résolument esthétisante n’est justement pas loin de faire dans l’artistique pédant, pour ne pas dire prétentieux, quand enfin le fond (la pédophilie, les méandres du net) prend le pas sur la forme pour tisser un thriller psychologique aussi pertinent que perturbant.

Bruno Paul

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : David Slade
Scénario : Brian Nelson

Producteur(s) : Michael Caldwell, Richard Hutton, David Higgins
Coproducteur(s) : Brian Nelson, Hans C. Ritter
Producteur(s) associé(s) : Erica Farjo, Barney Jeffrey
Producteur(s) exécutif(s) : Paul G. Allen, Rosanne Korenberg, Jody Patton

Musique originale : Harry Escott, Molly Nyman
Image : Jo Willems
Montage : Art Jones
Distribution des rôles : Valerie McCaffrey
Création des décors : Jeremy Reed
Direction artistique : Felicity Nove
Décorateur de plateau : Kathryn Holliday
Création des costumes : Jennifer Johnson
Maquillage : Keston Ridley
Effets visuels : Josh King

Production : Vulcan Productions, Launchpad Productions
Distribution : Metropolitan Filmexport

Relation presse : Pascal Launay

INTERNET


Bruno Paul
Tom Décembre
30 septembre 2006



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