Genre : Science-Fiction
Durée : 1h48
Avec Jim Carrey (Joel Barish), Kate Winslet (Clementine Kruczynski), Elijah Wood (Patrick), Kirsten Dunst (Mary), Gerry Robert Byrne (le chef de train), Thomas Jay Ryan (Frank), Mark Ruffalo (Stan), Jane Adams (Carrie), Tom Wilkinson (Dr Howard Mierzwiak), ...
Joel (Jim Carrey) se réveille avec une sacrée gueule de bois. Sa voiture est emboutie sans raison ni cause apparente et alors que l’hiver new-yorkais tisse sa toile grise et glaciale sur le paysage d’une banlieue populaire, il décide de ne pas aller au boulot mais de faire un petit tour à la plage. Chemin faisant, son regard croise celui de Clementine (Kate Winslet) sur un quai de gare. Aussitôt, le début d’une étrange alchimie semble naître en les deux jeunes gens. Mais d’étranges flashs mémoriels viennent obscurcir cette relation amoureuse naissante et Joel a de plus en plus la sensation de connaître Clementine. Phénomène du « déjà vu » ou réminiscences d’un passé étrangement disparu ? Joel va enquêter et partira à la recherche d’une incroyable explication.
Voilà bien le genre de film réjouissant et ambitieux que le cinéma français serait techniquement capable de produire si ses tares habituelles ne s’étalaient pas régulièrement au grand jour (manque d’ambition, absence de prise de risque, consanguinité néfaste du milieu et copinages divers, etc,.). Qu’il soit réalisé aux Etats-Unis par Michel Gondry, versaillais et réalisateur attitré des clips vidéos de Björk, ne nous aide pas à revenir sur cet aveu d’impuissance créatrice nationale.
Déjà auteur de l’intrigant « Human Nature », Michel Gondry s’affirme une fois de plus comme un vrai cinéaste ayant quelque chose à dire et à raconter. Qu’il réussisse à s’entourer d’acteurs anglo-saxons de haute renommée (Jim « The Mask »Carrey, Kate « Titanic » Winslet, Elijah « Frodon » Wood, Kirsten « Spiderman » Dunst, etc,.) n’en est ici qu’une preuve supplémentaire. D’une idée de départ conjointement développée par Michel Gondry (réalisateur), l’artiste Pierre Bismuth et Charlie Kaufman (scénariste), le résultat final sublime le thème de la programmation cérébrale pour en faire un vrai film sur l’amour. Les acteurs y sont parfaits. Jim Carrey réalise sans doute la meilleure prestation de sa carrière, Kate Winslet est craquante dans son rôle d’électron libre tourmenté à la... Jim Carrey, Kirsten Dunst radieuse de jeunesse et Elijah Wood retrouve un vrai rôle d’adulte. Pour les fans de SF, on pense souvent au roman de Robert Silverberg, « L’Homme Programmé » bien qu’il s’agisse ici d’un sujet nettement moins glauque.
N’appuyant pas sa réalisation sur des effets spéciaux hors normes, créant une ambiance proche des films du Dogme, « Eternal Sunshine... » accouche d’une histoire on ne peut plus réelle. S’il s’agit bien de science-fiction, elle est anticipative et non futuriste car basée sur des éléments technologiques qui semblent plausibles et presque contemporains. La Lacuna Inc, la société clef de l’intrigue mémorielle, pourrait ouvrir ses bureaux demain au coin de la rue que l’on n’en serait pas plus surpris que cela !
Certaines scènes d’un grand romantisme ou d’une grande poésie diversifient parfaitement la respiration et le rythme du film en jouant l’alternance avec les scènes plus comiques ou a contrario, profondément tragiques. En mêlant habilement thématiques SF, film novateur sur l’amour et questionnement iconoclaste sur la pérennité du coup de foudre, Michel Gondry nous surprend, nous émeut et touche parfaitement sa cible.
Un très beau film qui mériterait incontestablement de trouver un public à sa mesure.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Réalisation : Michel Gondry
Scénario : Charlie Kaufman d’après une idée originale de Michel Gondry, Pierre Bismuth et Charlie Kaufman
Producteurs : Steve Golin, Anthony Bregman
Producteurs Exécutifs : David Bushell, Charlie Kaufman, Glenn Williamson, Georges Bermann
Musique originale : Jon Brion
Image : Ellen Kuras, ASC.
Chefs Décorateurs : Dan Leigh
Casting : Jeanne McCarthy, CSA.
Montage : Valdis Oskarsdottir.
Costumes : Melissa Toth.
Production : Universal Pictures et Focus Features, Anonymous Content This is That.
Distribution : United International Pictures (Paris).
Relations Presse : Sylvie Forestier assistée d’Anne Crozat (Paris).
Publicité : Agence Lumière (Paris).
SITE INTERNET
http://www.uipfrance.com