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Ian (T4) Métanoïa
Fabien Vehlmann, Ralph Meyer & Caroline Delabre
Dargaud

Ian est une expérience ratée, du moins pour l’armée américaine. Au Pentagone, la façade impose de défendre le travail des créateurs de l’androïde, Remsky et Neyman, mais une fois contourné un semblant de devoir de réserve, tous appellent à la destruction. Le général Eluard, l’ennemi “intime” de Ian est remis en selle. Toute son “intelligence” sera tournée vers ce but.



Pour celui qui est devenu la cible de tout un peuble depuis les dramatiques émeutes de LA (T3 Blitzkrieg), l’objectif prioritaire est de faire le point sur le Nôme, cette entité qui lui transmet des pouvoirs inimaginables. Savoir qu’elle est implantée dans les méandres de son intelligence artificielle sera la grande découverte de Ian dans cet album.
Une journaliste à la recherche du scoop plonge avec lui dans une course-poursuite explosive où les événements dramatiques se succèdent. Une guerre entre la Chine et les États-Unis est des plus probables quand l’avènement des IA fortes s’impose au monde. Au sein de l’empire de la Swainston Corporation, Ian, le robot à l’humanité à fleur de peau, découvre la Métanoïa et encore un peu plus ses considérables pouvoirs. Il va devoir choisir son camp : celui de l’homme ou de la machine. Pour ce robot doué de sentiments, l’évolution se fait à marche forcée.

Métanoïa marque la fin du premier cycle pour cette BD vivante, colorée et contrastée. Vehlmann et Meyer portent un personnage qui cumule les constats sur les tares humaines. Ce Singe électrique, machine d’exception qui aimerait ne pas “être unique en mon genre” découvre ces valeurs simples que l’homme abandonne si facilement pour cultiver son ego. Même s’il perd sa naïveté initale, la lâcheté, la fourberie, l’inconséquence, la traîtrise, la perversité ou la cruauté de ceux qui le traquent comme une bête lâchée dans l’arène le secouent toujours autant.

Avec la finesse de trait et la légèreté d’un Moebius, quelques planches ou cases évoquant Caza, Ralph Meyer cadence parfaitement l’album entre les scènes d’action, de combats et celles d’exposition, d’éclaircissements sur l’intrigue. Vehlmann saupoudre de quelques traits d’humour, de quelques pointes d’ironie, souvent mordante avant de lâcher les chevaux pour un final qui nous laissera pantois.

Ian , c’est un thème fort classique de la SF qui est mis en valeur avec candeur et cynisme par deux auteurs à la maîtrise certaine. La série a eu du mal à décoler, se cherchant quelque peu dans un scénario par trop basique qui prend de l’épaisseur dans le second tome et surtout le troisième. Et comme Ralph Meyer améliore sa qualité de dessin en parallèle, avec également une très belle mise en couleurs, Ian est une série à très bon potentiel. Une valeur à exploiter, on le souhaite, dans un second cycle.

Au passage, alors qu’une multitude de séries de Fantasy sans grande qualité (parfois même sans qualité aucune !) encombre les linéaires des libraires, je tiens à saluer les éditions Dargaud pour ces très bon albums d’Antarès, puis de Ian qui se sont succédés. De la science-fiction, défendue avec talent par des auteurs qui ne cèdent pas aux sirènes lénifiantes de la facilité. Un grand merci.


Métanoïa
- Série : Ian (T4)
- Scénario : Fabien Vehlmann
- Dessin : Ralph Meyer
- Couleurs : Caroline Delabie
- Éditeur : Dargaud
- Dépôt Légal : mai 2007
- Pagination : 48 pages couleur
- ISBN : 978-2-5050-0069-3
- Prix public : 9,80 €




Fabrice Leduc
20 novembre 2007




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Ian (T4) Métanoïa



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Ian (T1) Un Singe électrique



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Ian, l’intégarle des quatre premiers albums.



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Ian (T3) Blitzkrieg



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