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À deux c’est moins bien que tout seul
Le concours du Millénaire par Roger Zelazny et Robert Scheckley
Délices & Daubes n° 69


Le bouquin est tellement moyen que je n’ai pas pu aller au bout du premier (Apportez-moi la tête du prince Charmant - titre idiot puisqu’il s’agit des yeux -) des trois romans de ce Concours du Millénaire de Roger Zelazny et Robert Scheckley, Folio SF, près de 1000 pages.

Il s’agit pourtant de deux Grands Maîtres, dont j’eus l’heur de vous causer ici ou là (D&D 16, 17, 22, 42, 44) mais qui, associés, nous servent une soupe de fantasy à velléités comiques complètement fadasse.

Une fois de plus, comme chez Pratchett et Gaiman (encore un duo pas à mon goût D&D 18), ou Westlake (Trop Humains, Rivage/Noir, 1992), et sans doute d’autres que je n’ai pas lus, un des représentants de l’Enfer vient sur Terre pour monter des coups démoniaques.

Le scénario est du plus haut alambiqué : le petit démon Azzie veut devenir grand et propose, pour le concours de l’an 1000, un détournement de l’histoire du Prince Charmant et de la Princesse Endormie. Il doit, tel le Docteur Frankenstein, assembler des bouts de corps pour fabriquer ses personnages. Bien sûr, les choses ne se passent pas comme prévu, et c’est l’occasion de faire intervenir les classiques : la bouteille qui enferme les démons, les pentacles pour les invoquer, les sorcières et leurs balais à réaction, les dragons, etc.

C’est sensé être comique mais je n’ai pas rigolé une seule fois en 176 pages, à peine souri une fois ou deux. Je n’irai donc pas plus loin parce que j’ai d’autres choses à faire que m’ennuyer en me forçant à lire.

Pourquoi ré édite-t-on les mauvais romans, et par trois en plus ? Pourquoi les fait-on retraduire ou fait-on réviser leur traduction ? Va comprendre si tu peux. D’ailleurs, malgré cette double traduction, il y a encore des bizarreries comme un chapitre qui commence comme si le précédent n’existait pas. On va supposer que c’est l’original qui n’a pas été re relu...

Bref, oubliez ce duo et lisez ces maestros quand ils sont seuls à la barre de leur prose.

Roger, que j’avais encensé d’abondance avec ma fougue habituelle (D&D cités plus haut) parce qu’il le mérite amplement, me déçoit une fois de plus dans ses duos, comme avec Alfred Bester (D&D 50).

L’écriture serait-elle un exercice fondamentalement individualiste ? Et tant pis pour les belles idées utopiques de solidarité, communion artistique et tout ce tremblement ?


Henri Bademoude
8 septembre 2007


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