Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Idiocracy
Film Américain de Mike Judge (2007)
25 avril 2007


Genre : Comédie d’aventure et de science fiction
Durée : 1h24

Avec Luke Wilson (Joe Bauers), Maya Rudolph (Rita), Dax Shepard (Frito), Anthony ’Citric’ Campos (Le secrétaire de la défense), David Herman (le secrétaire d’état), Sonny Castillo (le procureur), Kevin McAfee (Bailiff), Robert Musgrave (Sgt. Keller), ...

Joe n’est pas un être exceptionnel, loin s’en faut. Ce n’est pas non plus un imbécile, juste un gars comme vous et moi.
Et c’est justement pour cela que l’US Army l’a choisi. Il sera mis en hibernation cryogénique et servira d’étalon à l’évolution humaine, lui et une recrue féminine qui exerce la plus veille profession du monde, et que Joe s’obstine à prendre pour une Artiste freelance...

Mais l’expérience dérape, et les deux cobayes se réveillent 500 ans plus tard. Joe ne comprend pas où il est : une banlieue médiocre ?

Les passants le taxent de « pédé » lorsqu’il ouvre la bouche...A l’hôpital du coin, le médecin à une dégaine « qui kiffe sa race ». Sans parler de l’urgentiste et de son diagnostic-minute, une sonde dans le derrière et une autre dans la bouche (à moins que ce ne soit le contraire), ou de la réceptionniste analphabète à la mine ahurie.

Horrifié, Joe finit par comprendre. Le spectacle dantesque qui s’offre à lui depuis le bureau du médecin « ki dechir grave » enfonce le clou. Non il ne se trouve pas dans une banlieue miteuse, mais dans le futur.

Malheureusement, 500 ans d’oisiveté consumériste et de télé poubelle ont mis l’humanité en péril. La preuve, Joe est désormais l’homme le plus intelligent du monde.

On comprend mieux l’origine du film lorsque l’on sait que le réalisateur, Mike Judge, est aussi le créateur de Beavis And Butthead, la série « trash » du début des années 90 ( bien avant South Park) qui a fait les beaux jours de MTV, avec ses deux ados à la stupidité sans limite.

Inventivité graphique qui réussit à peindre un futur d’un mauvais goût remarquable, situations tour à tour grotesques ou truculentes, Mike Judge nous égare avec amusement et un certain malaise dans ce futur pas comme les autres.

Dépaysant ? Pas si sur. Comme toute bonne Science-fiction, Mike Judge se contente de projeter et de déformer une réalité, celle d’une société ou la bêtise, propulsée par la la société de consommation et du tout-facile, se répand comme la lèpre. Ou plutôt comme une MST.

Car le réalisateur explique dans une introduction sulfureuse et déjà culte, que le darwinisme ne fonctionne plus. Se reproduisent désormais davantage les pompiers et autres joueurs de foot qui « tirent dans tous les coins » que les physiciens nucléaires et les artistes stressés.

Ce postulat amusant devient plus malsain lorsque Mike Judge assimile implicitement, tout au long du film, catégorie sociale et intelligence, puis, et c’est bien plus net, ethnicité et intelligence.

il suffira de rappeler que l’avocat de Joe s’appelle « Frito Pendejo » et que le président des USA, Camacho, est noir. Toute la culture futuriste baigne dans une ambiance latino poisseuse. Ne nous trompons pas de cible , c’est bien la bêtise que vise le film. Mais il laisse aussi sourde la hantise américaine, WASP, de la submersion démographique par les hispaniques.

Le sujet du futur imbécile avait déjà été traité dans le film Demolition Man, avec Sylvester stallone, qui contrairement à ce que laisserait penser le titre et la présence de l’acteur irascible, est une bonne série B, dans laquelle Stallone, policier du XXème siècle lui aussi congelé, se retrouve propulsé dans une Californie futuriste. il y découvre une société ultra politiquement correcte et policée, ou la musique de pub est érigée en art, et ou la violence aussi bien que le tabac, la viande et le café sont strictement prohibés. Vous imaginez ce qu’en pense Stallone...

« Idiocracy » retrouve néanmoins la verve trash et politiquement incorrecte de Beavis et Butthead. C’est courageux, pas trop lourd pour un sujet si « sensible », et souvent truculent.

Un tel film en France n’est pas pour demain.

La preuve par une scène du film : Frito conduit Joe et sa copine, lorsque l’avocat doit abandonner sa voiture. La police arrive et fait feu sur le véhicule qui explose, déclenchant une émeute. Tout le quartier s’en donne à coeur joie sur les voitures..y compris Frito, a qui Joe doit rappeler qu’il s’agit de son propre véhicule.

Cela ne vous rappelle rien ?

Promis, je vais en parler à ma femme, on va s’y mettre.... A lire des livres.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Idiocracy

Réalisation : Mike Judge
Scénario : Mike Judge & Etan Cohen d’après une histoire de Mike Judge

Producteurs : Mike Judge, Elysa Koplovitz
Producteur exécutif : Michael Nelson

Musique originale : Theodore Shapiro
Image : Tim Suhrstedt
Montage : David Rennie
Distribution des rôles : Beth Sepko, Mary Vernieu
Création des décors : Darren Gilford
Direction artistique : William Ladd Skinner
Décorateur de plateau : Ronald R. Reiss
Création des costumes : Debra McGuire
Maquillage : Troy Breeding
Son : Martin Lopez
Effets spéciaux : Joe Montenegro
Cascades : Mark Chavarria

Production : Twentieth Century-Fox Film Corporation
Distribution : Twentieth Century-Fox


Maître Sinh
25 avril 2007



JPEG - 19.9 ko



JPEG - 12.3 ko



JPEG - 12.1 ko



JPEG - 12.9 ko



JPEG - 13 ko



JPEG - 12.3 ko



Chargement...
WebAnalytics