Il ne se passe rien de fantastique pendant près de 200 pages, avant que ne soit enfin exposée la théorie de Cassano, un contemporain de Dante, sujet du dernier ouvrage de Megan Hunter. Cette auteure sophistiquée de biographies à succès partage la vedette du roman avec le flic bourru de service, David Birch.

Il serait malséant d’en dire plus sur l’idée du livre (il n’y en a qu’une, d’idée). Pourtant, elle est loin d’être originale et a déjà été utilisée, même si ce n’est pas dans un contexte de roman policier.

Il y a beaucoup de gore (“horreur” oblige) et un peu de sexe (un chapitre mais c’est chaud). À part ça, ce roman ne présente pas grand intérêt. Sa construction est banale, on devine presque tout à l’avance et son écriture selon les règles, en petits chapitres censés faire haleter le lecteur, est agaçante.

Le style est celui d’un roman policier ordinaire, en phrases courtes pour simuler le mouvement et l’action. Les dialogues sont convenus et les images parfois pénibles (le sourire se fane (!) trois fois).
L’auteur a tendance à se regarder le nombril en mettant en scène un écrivain de romans d’horreur à succès et le petit monde de l’édition qui l’entoure. Il y a d’ailleurs quatre pages de remerciements en tête du livre : inutile et prétentieux.

On aurait pu acheter ce « Lettres Mortes » en format poche dans une gare pour quelques euros et ne rien trouver à redire mais, en grand format et pour 20 euros, on est en droit de rouspéter.

Titre : Lettres Mortes (Dying Words, 2006)
Auteur : Shaun Hutson
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Thomas Bauduret
Couverture (souple) : FBDO
Éditeur : Bragelonne, 35, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Collection : L’Ombre de Bragelonne
Directeurs de collection : Stéphane Marsan et Alain Névant
Pages : 366
Format (en cm) : 24 x 15,5 x 3
Dépôt légal : mai 2007
ISBN : 978-2-35294-047-0
Prix : 20€