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Dans la peau de John Malkovich
Film américain de Spike Jonze (1999)
8 décembre 1999

***



Genre : Fantastique
Durée : 1h52

Avec John Malkovich (dans son propre rôle), John Cusack (Craig Schwartz), Catherine Keener (Maxine), Cameron Diaz (Lotte Schwartz), Orson Bean (Dr.Lester)...

Craig Schwartz est un marionnettiste désœuvré et désabusé. Cédant à la recherche d’un emploi plus ordinaire, il décroche une place d’archiviste dans une société dont les locaux sont situés à l’étage sept et demi d’un immeuble. Mais il y a plus étrange encore, Craig ne tarde pas à découvrir une porte miniature derrière une armoire de rangement. Elle s’ouvre sur un long et obscur tunnel, qui mène dans la tête de John Malkovich...

L’histoire est si originale et si intelligemment traitée qu’elle ne peine
absolument pas à nous tenir en haleine de bout en bout, d’autant plus qu’elle est ponctuée de scènes loufoques remarquables comme la plongée de John Malkovich en lui-même, le souvenir flash-back du chimpanzé ou encore la course-poursuite à travers le subconscient de l’acteur...
En outre, le récit s’agrémente d’une sorte de jeu des chaises musicales particulièrement inventif des rapports amoureux, et d’une réflexion sur le thème de la manipulation : l’ombre d’une grande main plane toujours sur celle qui croît tenir toutes les ficelles.
Craig Schwartz (John Cusack, aussi méconnaissable que Cameron Diaz) devient JM pour obtenir l’amour de Maxine, et à un degré moindre, pour donner une chance à son art, à ses marionnettes. Il n’agît pas pour lui-même, ni d’ailleurs vraiment par lui-même, et son identité disparaît peu à peu. C’est l’ironie suprême du sort : le plus manipulé n’est autre que le marionnettiste lui-même, et il finira emprisonné en tant que simple spectateur.

La mise en scène impeccable et sans excès du débutant Spike Jonze, qui vient de la publicité, se met au service du scénario. On ne peut guère que lui reprocher légèrement de filmer en intérieur sans aucun éclairage additionnel, d’où une image très sombre et parfois inconfortable à suivre (surtout sur petit écran). Mais le charme de ce petit bijou n’en sera que plus fort pour certains.
Visage aux milles hommes, pierre angulaire de ce drame farfelu et de cette comédie amère, John Malkovich (La mort d’un commis voyageur, Des souris et des hommes, Les joueurs) trouve ici un vecteur en or massif à son immense talent. Nul besoin d’être dans sa tête pour deviner qu’il y a pris un plaisir tout aussi immense : il n’y a qu’à le voir chanter, danser et se multiplier à l’écran.

Ce film est tout simplement « malkovich malkovich » !

Talence, 16 février 2001

FICHE TECHNIQUE

Titre original  : Being John Malkovich
Réalisation :Spike Jonze
Scénario :Charlie Kaufman

Producteur(s) : Steve Golin, Vincent Landay, Sandy Stern, Michael Stipe
Producteur(s) exécutif(s) : Charlie Kaufman, Michael Kuhn

Musique originale :Carter Burwell
Autres musiques :Björk (chanson),Béla Bartók,Elmer Bernstein
Image :Lance Acord
Montage :Eric Zumbrunnen
Distribution des rôles :Justine Baddeley,Kim Davis
Création des décors :K.K. Barrett
Direction artistique :Peter Andrus
Décorateur de plateau :Gene Serdena
Création des costumes :Casey Storm
Maquillage :Gucci Westman

Production :Gramercy Pictures,Propaganda Films,Single Cell Pictures
Distribution :UPF (Universal Pictures France)
Effets spéciaux :Gray Matter FX,Makeup Effects Laboratories (MEL) Inc., Optic Nerve Studios


Fabien Tournel
8 décembre 1999



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