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En quête de son rêve
Le Vagabond des Limbes de Christian Godard et Julio Ribera
Délices & Daubes n°59


De temps en temps, sans exagérer trop, je vous cause de bédés de SF. Un seul précédent à ce jour : Très Grand Maître Franquin (D&D 23). J’aurais voulu vous causer de « Valérian et Laureline » des Grands Maîtres Mézières et Christin. Mais ce sera pour plus tard, parce que là, à la campagne, je relis « Le Vagabond des Limbes » de Godard et Ribera. Cette série commence en 1975 avec un album qui donnera son titre à la suite des aventures de Axle Munshine et de Musky.

Axle fut le Grand Conciliateur de l’Alliance mais c’est, dès le premier épisode, un rebelle qui a perdu son titre et est poursuivi, dans tout l’univers connu, par la Garde Pourpre. Mais il lui reste son extraordinaire vaisseau, le « Dauphin d’Argent », dont il n’existe que deux exemplaires, l’autre étant celui du chef de la Guilde. Il a été banni parce qu’il a osé transgresser le premier commandement « les portes du sommeil jamais ne franchiras » en fabriquant son translator qui permet de projeter et d’enregistrer les images des rêves. Depuis toujours il est obsédé par Chimeer, une belle blonde qui l’attend dans cet autre monde qui, paraît-il, n’existe pas. Il est sûr du contraire et sa quête est bien la poursuite de ce rêve.

Il est accompagné dans ces aventures par Musky, l’héritier du trône des Eternautes. Ce peuple maîtrise le déroulement de sa vie et Musky a décidé d’avoir treize ans (physiquement et mentalement) depuis déjà quelques siècles. Il décidera de son sexe quand il aura trouvé la personne « qui lui donnera envie de vieillir ». Et bien sûr il est attiré par le bel Axle et, dès le troisième album, sa transformation en femme a commencé, mais Axle ne le sait pas...Ou ne veut pas le savoir.

C’est un véritable space opera où, à chaque épisode, les héros et les lecteurs découvrent de nouvelles planètes, avec leurs faunes et leurs flores extra-terrestres, et leurs habitants. Godard a plein de bonnes idées et Ribera sait bien les mettre en images. En plus, et c’est le début de la bédé dite adulte, Ribera dessine volontiers les jolies femmes dévêtues, dont Chimeer, mais aussi les monstres et les horribles mégères, dévêtus eux aussi.

Dès le premier album, les grandes lignes de la suite, qui s’étale aujourd’hui sur 30 ans (!) et 31 épisodes (le dernier sorti en 2003), sont déjà tracées.

Godard, au moins dans les six premiers albums, sait se renouveler et si, à chaque fin, on se retrouve au même point, les rebondissements, idées et aventures sont originales et étonnantes. C’est ainsi que Axle et Musky se retrouvent dans des studios hollywoodiens où tous les acteurs sont devenus leurs personnages, y compris Hitler, Saint-Louis, de Vinci ou Cocheese (« Quelle réalité, papa ? ») ou qu’ils rencontrent Dieu, devenu un vieillard lubrique et désabusé (« L’alchimiste suprême »).

Bon je ne vais pas en lire 30 albums d’affilée, hein ! Mais pour de la bédé de SF, c’en est, c’est de la bonne et c’est plutôt intelligent.


Henri Bademoude
23 juin 2007


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