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Totendom (Acte 1 - Acte 2)
Gabriel Delmas & Robin Recht
Les Humanoïdes Associés

Acte 1
En des temps indéterminés, sur une vaste terre vierge de l’histoire de nos civilisations, l’Empire d’Occident domine plusieurs peuples. Le pouvoir militaire et religieux y est détenu par un souverain absolu, Darius, empereur érigé au statut de Dieu vivant et que nul ne saurait défier tant son armée compte de puissants seigneurs de guerre. L’un d’eux, le comte Dante, est désigné pour repousser les barbares qui sévissent sur le front de l’Est. Dante, le plus prestigieux des généraux, aimé du peuple et célébré pour ses nombreuses victoires, est secondé par sa femme, Jeanne, grande guerrière elle-même adulée des soldats.

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Enceinte, Jeanne tente de convaincre son époux de renoncer à ce dernier combat, mais en vain. Devant l’absence de renforts, l’armée de Dante sera décimée par des hordes trop nombreuses...
L’Empereur Darius aurait-il décidé, sur les conseils de sa cour et du sorcier Eurynome, de punir Dante pour sa trop dangereuse splendeur qui risquerait un jour de menacer son trône ?

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Acte 2
Les guerres sont maintenant terminées. Le grand empereur Darius revient triomphant à Aachen, la capitale. Sous les acclamations de la foule, il annonce la mort des deux héros, Jeanne et Dante, et la capture de Taurus, le roi des Barbares. Nemours, dont l’armée aurait dû secourir celle de Dante se voit attribuer la province de l’Est, qui jouxte le pays barbare, à présent vaincu. Mais il semble qu’il y ait de nouvelles agitations de l’autre côté de la frontière. Pendant ce temps, le sorcier Eurynome, rejoint le Totendom, temple mystérieux au milieu des brumes, avec Dante, qu’il a réveillé d’entre les morts. Dante effondré par la tristesse et le remords se voit devenir peu à peu l’instrument d’une machination contre Darius. Une vengeance qui prend ses racines dans le passé de Dante. Les liens qui unissent Dante et le pays barbare seraient donc susceptibles de modifier l’unité et la paix de l’Empire promises par Darius ? Eurynome semble tirer les ficelles d’un monde qu’il a contribué à édifier... Mais dans quel but ?



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Et bien mes amis, voilà une série qui m’a, passez-moi l’expression, « laissé sur le cul ». Et je peux vous garantir que c’était mal parti !
Lorsque j’ai eu ces BD en ma possession, j’ai d’abord été séduit par les deux splendides couvertures d’Alice Alex puis, après les avoir feuilletées, ma déception fut immense. Le graphisme de Robin Recht est, en effet, très surprenant : le trait est très imprécis, sur certaines planches les personnages ne sont pas vraiment dessinés mais plutôt esquissés, les couleurs sont très sombres dans des tons noir, gris et rouge et il est même parfois difficile de discerner les acteurs liés aux bulles de dialogue tant les jeux d’ombres sont poussés. Les paysages sont de meilleure qualité et nous plongent dans un univers très dur et mystérieux.
La lecture des résumés, proposés par la maison d’édition, m’a laissé entrevoir un scénario très classique d’aventure moyenâgeuse avec son lot de mysticisme, de trahisons, d’amours impossibles, de grandes batailles, de violence et de cruauté. Au total, rien de bien affriolant et j’ai donc logiquement mis ce titre de côté, pour plus tard.
Et puis un soir où je n’avais pas sommeil et où le programme télévisuel n’avait rien d’alléchant, je me suis décidé à entamer cette lecture. Il était tard, la maison était silencieuse, la pièce obscure avec pour seul éclairage une lampe d’appoint juste suffisante pour lire. Une fois installé dans mon fauteuil, la lecture pouvait commençer. Et 45 minutes plus tard, je me retrouve en crise de manque : « mais où ai-je foutu le tome 3 ? »... En fait, il n’est pas encore paru...
Le questionnement est apparu dans mon esprit le lendemain : comment moi, un fan absolu de graphisme précis accompagné de couleurs vives, ai-je pu adorer cette série ?

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Un opéra graphique d’amour et de sang, de ténèbres et de fureur.

Pris indépendamment, le dessin, le texte et le scénario sont plutôt moyens. En effet, comme prévu le scénario est très classique, les dialogues sonnent creux et, associés à des parties narratives philosophiques et mystérieuses, rendent le tout un peu surfait. Les couleurs sont très sombres et le graphisme impressionniste. Pourtant, par je ne sais quel miracle, les trois réunis vous font pénétrer dans un monde de sensations multiples d’où il est difficile de sortir. Tous les défauts préalablement cités disparaissent comme par magie tant il est facile d’éprouver un flux émotionnel intense en pénétrant dans l’univers de Delmas et Recht.

Les Humanoïdes Associés définissent cette œuvre (et c‘est le bon terme) comme un opéra graphique d’amour et de sang, de ténèbres et de fureur. Je pense sincèrement que c’est exactement ça. Comme pour un opéra lyrique, on n’a pas vraiment envie d’y aller, mais une fois qu’on y est, on trouve le spectacle magistral.
Dans tous les cas, c’est une série qui aura le mérite de ne laisser personne indifférant : « On aime, ou on n’aime pas ». Mais il ne faut pas hésiter à y goûter.


Totendom Acte 1 et Acte 2
- Scénario : Gabriel Delmas
- Dessin : Robin Recht
- Couleur : Robin Recht
- Édition : Les Humanoïdes Associés
- Dépôt Légal : mai 2005 et février 2007
- Format : 32 x 24 cm
- Pagination : 54 et 56 pages couleur
- ISBN : 2-7316-1627-X et 978-2-7316-1680-4
- Prix Public : 12,90 €


© Illustrations : Les Humanoïdes Associés, Gabriel Delmas et Robin Recht (2005 et 2007)

Critique : Bison 13
Mise en scène : Fabrice Leduc



Fabrice Leduc
Bison 13
27 mai 2007




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Totendom Acte 1



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Totendom Acte 2



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L’armée de Dante face aux hordes rebelles...



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pour que Darius...



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... continue d’envelopper le monde de son ombre.



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