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Steamboy
Film japonais de Katsuhiro Ôtomo (2004)
22 septembre 2004


Genre : Animation (Steampunk)
Durée : 2h 06

Avec les voix (VO japonaise) Ray/Steamboy (Anne Suzuki), Scarlett (Manami Konishi), Lloyd (Katsuo Nakamura), Eddie, le père de Ray (Masane Tsukayama), Robert (Kiyoshi Kodama), David (Ikki Sawamura), Simon (Satoru Saito), Alfred (Susumu Terajima), etc,.

Londres, 1851. L’Angleterre victorienne, toute à sa suprématie mondiale, prépare son Exposition Universelle. A Manchester l’industrieuse, le tout jeune Ray est déjà un spécialiste des moteurs à vapeur dans une filature. Ailleurs, son père et son grand-père, chercheurs géniaux de la “vapeur” œuvrent en secret pour la puissante Fondation Ohara. Un jour, un étrange colis adressé par le grand-père parvient à Ray avec l’instruction formelle de ne jamais le donner, ni à la Fondation Ohara, ni à son père mais au scientifique anglais Stephenson... Une étrange boule métallique -la Steam Ball- et les plans mystérieux d’une fabuleuse découverte sont à l’intérieur du colis. Très rapidement les sbires de la ténébreuse Fondation Ohara débarquent chez Ray avec la ferme intention de récupérer le tout en usant de la force. Le tout jeune garçon réussira à s’enfuir et rencontrera son destin après de multiples aventures.

Katsuhiro Ôtomo, dessinateur et auteur du Manga “Akira” puis réalisateur de l’animation éponyme en 1991 mais aussi scénariste de “Metropolis”, vient enfin de réaliser son rêve et de produire sa “grande œuvre”. “Steamboy” est en effet le projet qu’il portait en lui depuis toujours. Disposant de moyens financiers considérables (20 millions d’euro et plus gros budget de l’histoire du cinéma d’animation japonais), Ôtomo a enfin pu accoucher de ses visions sur grand écran.

Mais tout d’abord, un peu d’histoire littéraire SF. “Steamboy”, aventure gigantesque à tous les points de vue, se rattache directement au mouvement Steampunk* né dans les années 80. A l’origine, quelques écrivains brillants (J. Blaylock, K. W. Jeter, Tim Powers, etc,.) décidèrent de transplanter leurs intrigues en une époque et en un lieu mythique des débuts de l’ère industrielle : Londres en pleine ère victorienne. La vapeur (steam en anglais) devenant le catalyseur d’énergie et d’inventions nouvelles créant une bifurcation historique typiquement SF ainsi qu’une autre dimension possible du rêve.

Respectant et reprenant à son compte les critères du genre, Ôtomo imagine un “autre” monde fabuleux en plein 19ème siècle. Renvoyant le spectateur aux souvenirs qu’il pourrait avoir de certains romans de J. Verne, de H. G. Wells ou de R. L. Stevenson, “Steamboy” exacerbe également les obsessions du réalisateur japonais. D’une part, il règle encore une fois son compte à la folie immobilière des grandes multinationales et d’autre part, il souligne le possible pouvoir créateur et révolutionnaire que tout enfant porte en lui à sa naissance.

“Steamboy” n’en possède pas moins les qualités et les défauts de ce type de démarche. Autant on est ébahi par la qualité du travail graphique et artistique, Ôtomo mixe brillamment dessin 2D classique et imagerie 3D avec une minutie et un sens du détail inégalés, autant les 2h06 de la projection s’avèrent parfois un peu longues tant la puissance de l’environnement visuel et sonore proposé aurait parfois mérité quelques coupes allégeant heureusement la narration.

L’action se situant entièrement en Angleterre, la VO japonaise ne s’avère pas pour le coup indispensable étant donné que 99% des personnages sont occidentaux. Une bonne VF voire une VO anglaise pourraient bien être beaucoup plus appropriée. Mais c’est là, bien sûr, affaire de goûts personnels et de détail. On réservera également la vision de ce spectacle finalement assez baroque et fantastique à des yeux d’enfants plutôt mâtures voire d’adolescents. Ceux qui chercheraient dans “Steamboy” une répétition merveilleuse d’un univers à la “Chihiro” risquent d’être surpris. Bien que tout aussi marquant et important, “Steamboy” ne parcourt pas les mêmes chemins que le chef d’œuvre de Miayzaki. Nous avons plutôt là une histoire pleine de sang, de bruit et de fureur.

Petit clin d’œil du réalisateur, la conclusion du film laisse la porte ouverte à une suite et le générique final propose des images qui semblent bien venir d’une série animée à destination du média TV.

Œuvre complexe, permettant plusieurs niveaux de vision et de compréhension, “Steamboy” marque dès aujourd’hui d’une pierre brûlante et fumante l’histoire du cinéma d’animation.

A ne rater sous aucun prétexte.

*STEAMPUNK

Tous archétypaux du genre, on pourra au sujet du mouvement littéraire SF Steampunk consulter :

C. Priest : (un précurseur avec son roman de 1976) : “La machine à explorer l’espace”.
Tim Powers : “Les Voies d’Anubis” (Prix Apollo 1987) et “Le Poids de son regard” (un chef d’œuvre baroque)
K. W. Jeter : “Machines Infernales”.
J. P. Blaylock : “Homunculus”.
W. Gibson B. Sterling : “La machine à différence”.

FICHE TECHNIQUE

Titre Original : Steamboy

Réalisation et Conception : Katsuhiro Ôtomo
Scénario : Sadayuki Murai Katsuhiro Ôtomo

Producteurs : Shinji Komori Hideyuki Tomioka
Producteur exécutif : Shigeru Watanabe

Musique originale : Steve Jablonsky
Directeur artistique : Shinji Kimura
Superviseur de l’animation : Tatsuya Tomaru
Effets spéciaux : Takashi Hashimoto
Infographie : Hiroaki Ando
Animation : Shinji Takagi
Images composites : Mitsuhiro Sato
Montage : Takeshi Seyama
Son : Keichi Momose
Directeur technique : Shinichi Matsumi
Studio d’animation : Sunrise.

Production : Steamboy Committee (un film Bandai Vision)
Distribution : Gaumont Columbia TriStar Films.

Relations Presse : Alexis Rubinowicz

INTERNET

http://www.steamboy-lefilm.com


Stéphane Pons
12 septembre 2004



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