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Rencontre avec Diego Aranega
Février 2007
Galerie Frédéric Bosser

Avec son blaze d’immigré argentin ou chilien victime d’une junte militaire latino-américaine, Diego Aranega, dessinateur et scénariste de talent, surprend !
Fils d’une mère Croate et d’un père pied noir, il vit à Nancy et saupoudre ses créations d’un humour tordant et mûrement réfléchi.
Voix douce, ton enjoué, amabilité naturelle auprès de ses fans, l’auteur des séries « Focu » et « Victor Lalouz » s’avère parfaitement agréable à fréquenter !




Située au numéro 4 de la rue Dante à Paris (5ème arrondissement), la Galerie Frédéric Bosser et les éditions Dargaud invitaient Diego Aranega du 13 au 17 février. Une séance de dédicaces était organisée le 17 février, nous y étions !

Crayonnés et pages encrées aux murs, l’atmosphère de la galerie se prête à l’observation attentive. Frédéric Bosser et François-Régis Houel, les maîtres des lieux, se tiennent en retraits, ne sautent pas sur le client mais sont totalement disponibles au moindre regard. Conseils avisés, discussions érudites, une vraie qualité de service, enjouée et bon enfant, prélude heureux à la découverte graphique.

Si vous cherchez à (vous) faire de beaux cadeaux, l’endroit est à visiter absolument, les originaux mis à la vente n’attendent que vous ! On peut même y trouver quelques perles (des planches originales de Vuillemin par exemple, pour 150€).

Bref, c’est dans cette ambiance calme et apaisée que l’on découvre Diego Aranega en plein travail. Tout en dédicaçant le dernier volume de sa série « Victor Lalouz » (Dargaud, Collection « Poisson Pilote »), il discute tranquillement avec deux jeunes fans, heureuses et comblées de l’attention qui leur est portée.
Comme on est très loin des ambiances survoltées des grand salons, on savoure l’instant avec calme et volupté, on attend son tour après avoir mis la main à la poche, ses bd sous le bras.

Et puis, c’est le moment magique ! Après s’être installé dans des fauteuils où l’on se noie un peu (style, je m’enfonce et je m’endors), la ligne d’horizon se réduit à la table du maître, Diego Aranega vous surplombant comme un Dieu qui jetterait un oeil chaleureux sur votre petite personne. Et la discussion s’engage.

« Focu », « Victor Lalouz », des collaborations, du dessin de presse, Diego Aranega en est où ?
« Focu », je crois avoir dit tout ce que je pouvais dire avec « Focu », sa particularité étant que je l’avais dès le départ décontextualisé de différents univers : ni le concept de famille n’existait, ni celui de travail, et encore moins celui de l’argent. L’âge venant j’avais de plus en plus envie d’aborder des questions qui avaient trait à ces univers dont « Focu » ne pouvait pas être le vecteur, alors j’ai mis en place « Victor Lalouz », série sur laquelle maintenant je suis totalement concentré. Parallèlement à “Victor” j’ai signé une série chez Delcourt sur laquelle je suis au scénario et Jochen Gerner est au dessin, le premier tome sortira au printemps, ça s’appellera « 100.000 Milliwatts » et ça racontera l’histoire de deux insectes qui rêvent de percer dans le rock néo-Gothic ! Une troisième série chez Dargaud est en prévision, le grand Lefred Thouron sera mon scénariste mais je peux pas en dire plus sinon je me fais casser les dents. Et là-dessus je continue à faire un peu de presse pour garder un pied dans la réalité !

On sent dans « Victor Lalouz, » une mise en scène particulièrement travaillée. Bonne impression ou fausse sensation ?
En fait, pour cette série, je travaille comme un réalisateur de film. Je me répète plusieurs fois les dialogues à voix haute pour être certain qu’ils « tombent » bien, je mime les gestes du personnage jusqu’à ce que ça colle parfaitement.
Quand j’ai la bonne alchimie, une mise en place parfaite de tous les éléments, mon scénario est au point. Le dessin en devient presque juste une affaire de technique. Tout est prêt et cadré au préalable. Le plus gros travail est fait avant.

Peu ou pas de décors dans « Victor Lalouz ». C’est volontaire ?
Totalement volontaire. Contrairement au dernier « Focu » dans lequel les décors ont une importance et se devaient d’être soignés, dans « Victor Lalouz », ils sont “au service minimum” pour laisser la vedette à Victor et à ce qu’il dit. Je simplifie les scènes de manière à ce que l’œil ou l’attention du lecteur ne soit pas divertis par tel ou tel détail qui le sortirait du rythme de lecture que j’aime à imposer, le seul objectif étant de privilégier les effets comiques. Le lecteur doit donc être totalement focalisé sur les répliques et les attitudes de Victor. Le dessin et le scénario sont au service de cette approche volontairement réduite, car concentrée sur les quelques cases utiles. Dans « Victor Lalouz », l’affaire est bouclée sur six cases, chaque espace doit être pensé au plus « tendu », dans « Focu », on est sur un format plus classique d’histoires en une ou plusieurs planches. La problématique de mise en scène n’est donc pas la même.

Dans « Victor Lalouz » on pense souvent à une école américaine du “cartoon” de presse ?
Oui, c’est clair ! Charles M. Schulz et son « Charlie Brown » sont forcément des influences importantes pour moi comme pour tous les auteurs qui adoptent ce format. Dire beaucoup en peu de cases, toucher sa cible vite et bien nécessitent un gros travail de préparation. D’où l’effort de mise en place préalable.

Toutes les planches exposées à cette occasion comportent le crayonné et l’encrage. S’agit-il d’une démarche de présentation réfléchie ou d’un hasard ? La mise en couleurs, absente ici, se passe comment ?
Exposer les deux étapes de mon travail me paraissait important. Ça permet de rendre le « truc » plus intéressant et compréhensible. Pour les couleurs, j’ai un coloriste. Je lui fournis une gamme des couleurs à utiliser et ensuite je lui laisse le champ libre pour me surprendre. Il sait par avance qu’il va travailler avec des « aplats », sans jamais utiliser de dégradés ou de traitement des ombres qui compliqueraient trop l’image. Là aussi, cela rejoint ma démarche de centrer l’œil du lecteur sur l’histoire, les dialogues, le scénario.

Les dernières nouvelles de Diego Aranega, ça se trouve où ?
Et bien, un peu partout et surtout sur le net ! Il y a mon site (diegorama.com) et même un blog dédié à « Victor Lalouz » !

Aimable, affable, tout en parlant, Diego Aranega poursuit son travail de dédicace, minutieux jusqu’aux moindres détails. Le temps passe, quelques photos, une autre personne attend, on lui laisse la place, heureux et enchanté d’avoir rencontré l’auteur et le créateur d’un personnage hilarant !

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Diego Aranega-Victor Lalouz : mon seul pote valable !

PROCHAINES RENCONTRES ET SIGNATURES

21 février : Fnac Strasbourg (Starsbourg), La Maison Rouge - 22, Place Kléber (03 88 52 21 44)
3 mars 2007 : La Parenthèse (Nancy), 19, Cours des Arts (03 83 35 39 63, ct. [email protected])

À DÉCOUVRIR

Série « Victor Lalouz » (2 tomes, en cours) : En Route Pour la Gloire, L’Idole des Jeunes (Dargaud, Poisson Pilote)
Série « Focu » (3 tomes) : Les 110 Commandements, Le Guide du Savoir-Dire, Love Coach (Paquet)
Vive la Politique ! (Collectif, Dargaud)

SITES INTERNET

Galerie Frédéric Bosser et expositions, 4, rue Dante, 75005 Paris (01 43 54 11 64, métro Cluny-La Sorbonne, du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous).

Dargaud - Diego Aranega (infos et signatures)

Paquet - Série « Focu »

Le Blog de Victor Lalouz

Diego Aranega (le site le plus déjanté des auteurs de BD en activité !)

PROCHAINES EXPOS-SIGNATURES - GALERIE FRÉDÉRIC BOSSER

Hubert de Lartigue (peintures récentes) : du 20 février au 10 mars (vernissage le 8 mars à 18h).

Catel (planches et illustrations) : du 13 au 31 mars (vernissage le 29 mars à partir de 18h, dédicace le 31 mars de 15h à 18h).



Stéphane Pons
19 février 2007




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