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Bureau des Atrocités (Le)- Jennifer Morgue
Charles Stross
Robert Laffont, Ailleurs et Demain, SF, Roman (traduction), octobre 2004, 22€ - Le Cherche-Midi, Neo, roman (traduction), novembre 2006, 19€

Bob, pardon, Robert Howard, pas tout à fait la trentaine, est ingénieur réseau de son état dans une administration britannique. Jusque là rien de bien exceptionnel.
Il y en a sans doute un, dans votre bureau, ce geek de service qui vient dépanner votre ordinateur quand vous avez abusé d’installations pas nettes ou que votre connexion part en carafe...
Sauf qu’un technicien réseau, ça lorgne un peu sur le pirate, la curiosité aidant. C’est précisément comme cela que Bob... pardon Howard, s’est retrouvé à la Laverie, cet organisme oublié dans l’organigramme tentaculaire de l’administration de la sécurité britannique. Les fichiers piratés contenaient des secrets absolus, sans retour possible. On lui offre une seule alternative : mettre ses compétences au service (indicible) informatique de sa Majesté !




Si Lovecraft avait un grand sens de l’humour, cela ne transparaît pas dans ses nouvelles. Charles Stross, lui, injecte une bonne dose de « none sens » britannique dans les aventures de Bob... pardon Howard, qui, aux prises entre deux entités dévoreuses d’univers, se voit accablé par toutes sortes de paperasseries incongrues.

C’est ce décalage, simple, mais terriblement réaliste, qui apporte un élément d’absurdité désopilant et désarmant à l’univers du Maitre de Providence, dans « Le Bureau des Atrocités ». Car les auditeurs de la Laverie, ce MI6 de l’occultisme, sont depuis l’ère Tatchérienne, plus redoutables qu’un Shoggoth ayant jeûné depuis plusieurs éons dans sa retraite antarctique (il vaut mieux vous mettre en garde au cas où vous penseriez pouvoir gonfler vos notes de frais) !

Pourtant, le Mythe est bien présent, aujourd’hui, comme depuis la nuit des temps. Les plus hautes instances des gouvernements le savent et protègent l’humanité. Sinon de l’abîme, du moins de la folie. Et Bob... pardon, Howard, a toute sa place à la Laverie comme informaticien. Plus encore qu’un antihéros, le pirate informatique est le sorcier moderne, celui qui, aux limites de la légalité, a accès au bien le plus précieux (après l’argent lui même) : l’information.
Car ce que vous ne savez pas, c’est que la sorcellerie et l’informatique se sont rencontrées avec la création des premiers ordinateurs durant l’après-guerre. CEtte union contre-natur rend possible le contrôle -périlleux- d’invocations d’entités d’autres plans. Ils sont loin les temps du grimoire et des gousses d’ail... Même si, rassurez-vous, des ingrédients tels que le sang humain ou quelques organes fumants sont toujours appréciés lors d’une invocation d’un Bhyakee-venu-de-l’éther sur Palm Pilot. À vos risques et périls...

Exemple achevé de renouvellement du genre qui évite le piège de la parodie ou de la platitude, l’univers de la Laverie apporte une contribution au « Mythe » Lovecraftien qui, pour hypermoderne qu’elle soit, n’en reste pas moins fidèle à l’esprit du Maitre. A la lecture de ce roman foisonnant, on se prend à esperer qu’il donnera lieu à beaucoup d’autres chapitres.

Les étoiles étant favorables, cela a d’ailleurs déjà commencé.

« Jennifer Morgue », second roman des aventures de Bob... pardon, Robert Howard, reprend l’une des lignes directrices -le roman d’espionnage- en le pastichant cette fois pour en tirer des péripéties situées dans les Caraïbes. Un roman à mi-chemin entre un James Bob... Bond surjoué et « L’Appel de Chtulhu ». On y retrouve avec délectation les fonction... agents de la Laverie deja connus, plus certains autres dont un “Higgins”, taupe locale très vieille école, ainsi qu’une agent trouble au glamour littéralement mortel qui s’avérera être bien plus que ce que vous ne pouvez imaginer...

Tout cela pour une aventure sans doute un peu moins inspirée que la première, mais où on découvre -quand même- la place de l’humanité sur notre terre.
Sachez-le, nous ne sommes vivants que grâce à des traités passés avec Ceux des Profondeurs et nos gouvernements les font respecter à la lettre.
L’humanité est hébergée dans une réserve sur une (toute petite) partie des terres émergées...

À suivre ? Inch’ Cthulhu...

Titre : Le Bureau des Atrocités
Auteur : Charles Stross
Traduction (de l’Anglais -Écosse) : Bernard Sigaud
Èditeur : Robert Laffont
Site Internet éditeur : Robert Laffont
Collection : Ailleurs et Demain
Format (en cm) : 14 x 2 x 20
Pages : 378
Dépôt légal : octobre 2004
ISBN : 222109977X
EAN : 978-2221099773
Prix : 22€

Titre : Jennifer Morgue
Auteur : Charles Stross
Traduction (de l’Anglais -Écosse) : Edith Ochs
Éditeur : Le Cherche-Midi
Site Internet éditeur : Jennifer Morgue - fiche roman
Format (en cm) : 14 x 3 x 22
Collection : Neo
Dépôt légal : novembre 2006
Page : 432
EAN : 978-2749108469
ISBN : 2-749108462
Prix : 19€


Maître Sinh
1er mars 2007


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