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Franchouillardise sympathique et post-apo typically british
La saison de la sorcière de Roland C. Wagner - Révolte des Triffides de John Wyndham
Délices & Daubes n°41


Je vous ai déjà parlé de Roland C. Wagner, de mes premières lectures enthousiastes puis plus mitigées (D&D 1, 5, 12, 20, 21). Là, sans doute à cause de la superbe couverture de l’édition en poche (J’ai Lu SF, 2006, 222 pages), j’achète La saison de la sorcière.

C’est toujours professionnel bien léché pour l’écriture, avec une tendresse marquée pour les loubards de banlieue et les vieux anar-hippies sur le retour, reconvertis au cybermonde.
Des événements improbables se produisent (un archaeoptéryx géant emporte la tour Eiffel, Godzilla revient dans un port japonais, entre autres), qui mettent en péril le nouvel ordre américain anti-terroriste qui dirige le Monde et occupe de nombreux pays dont la France. La seule explication à ces phénomènes c’est la sorcellerie, et l’US Army recrute tous les magiciens disponibles pour contrer ce nouveau fléau. Je ne vous en dis pas plus, suspens...

Les personnages principaux - pas vraiment des héros - sont un groupe de djeunes de banlieue un peu bêtes et un agent américain pas très malin mais sensible au charme de la sorcière, autre personnage clé au physique changeant mais toujours séduisant. Les Américains sont d’une connerie à couper à la tronçonneuse du Texas et les Français, le béret cachant le génie de l’informatique, font de la résistance.

La dénonciation de l’attitude bushienne après le 11 septembre 2001, sympathique et nécessaire, ne fait pas dans la dentelle. La charge n’est pas celle de la brigade légère.
L’idée est sympa aussi (que je ne vous dirai pas) pour expliquer Godzilla et le reste. Mais l’impression finale en bouche est bizarre, peut-être un excès de franchouillardise et pas assez de distanciation humoristique, malgré des efforts dans ce sens ?

Bref, si vous aimez RCW n’hésitez pas ! Les autres, eh ben, hésitez !

Quant à J’ai Lu, s’il leur arrive de faire de belles couvertures, ils pourraient investir dans la relecture typographique. Quand on reprend un bouquin déjà publié en grand format, il y a des bidouillages à faire pour éviter de changer de paragraphe au milieu d’une phrase et pour que les mots ne soient plus interrompus par des tirets, alors qu’ils sont maintenant en entier sur la même ligne. Pas très professionnel, amtocha (définition in D&D 21) de non-professionnel.

Puisqu’on en est, avec RCW, aux auteurs du FNA, et puisque reparaît Le jour des Triffides de John Windham, je me suis relu vite fait ma version : Révolte des Triffides, FNA, 1956, 188 pages, « adapté » de l’anglais par Michel Duino.

M’en rappelais plus. C’est de la chouette post-apo avec des plantes qui marchent et frappent et empoisonnent. Mais c’est surtout l’histoire de la survie d’un type et des questions qu’il se pose sur son attitude. En effet, il fait maintenant partie de la race supérieure des voyants, car presque toute l’humanité a été aveuglée par des météorites vertes pendant qu’il avait un bandeau sur les yeux. C’est la panique totale et, en moins de 24 heures, Londres n’est plus que désorganisation et pillage. Il va rencontrer sa belle nana, vivre des aventures, être obligé de faire le méchant, et le gentil, faire des choix, prendre des responsabilités. Et ça finit bien, malgré tout et malgré ces saletés de Triffides qu’on ne sait pas d’où elles sortent.

C’est du bel ouvrage. Bien écrit et bien construit. Un classique de la SF de papa, qui a fait des petits, comme disait le collègue Pons par là. Recommandable et délassant. Pas lourd et intelligent. Et qui ne fait pas 600 pages. Que demande le peuple ?


Henri Bademoude
20 février 2007


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