Marianne Faithfull, la muse des sixties devenue icône pour l’éternité
L’hommage de la Yozone à la grande Marianne 30 janvier 2025
Ce jour tant redouté est arrivé le 30 janvier 2025. Marianne Faithfull, la muse des sixties est devenue une icône pour l’éternité.
Sa vie fut une succession impressionnante de rencontres, d’arts, d’addictions, de combats et de résurrections. Née à Londres en 1946, Marianne Faithfull est issue de la famille de Leopold von Sacher-Masoch, l’homme qui donna son nom au masochisme, tout un programme.
Marianne entre dans la vie des anglais en 1964 avec le titre “As Tear Go By”.
Vite étiquetée muse des Rolling Stones, du fait de ses relations avec les membres du groupe, dont un certain Mick Jagger, elle rencontre à cette époque une de ses meilleures amies, Anita Pallenberg, copine de Brian Jones puis femme de Keith Richards, qui l’initiera au cannabis. Sa carrière va longtemps être liée avec ce groupe mythique.
Marianne est une comédienne et une actrice également. Elle joue dans plusieurs pièces au théâtre comme “Hamlet” de Shakespeare, “Les Trois Sœurs” de Tchekhov et arrive sur les écrans français en 1968 avec le film “La Motocyclette” de Jack Cardiff avec Alain Delon.
Égérie du Swinging London, tout s’effondre au crépuscule des sixties avec les morts de Brian Jones et de Jimi Hendrix.
Marianne continue de chanter, de collaborer et de composer, comme le fameux titre “Sister Morphine”, qui sera jugé scandaleux.
C’est malheureusement ses frasques qui vont la conduire à faire les gros titres des tabloïds. Sa dépendance pour la drogue devient de plus en plus importante. Elle se met en retrait, se sépare de Mick Jagger et plonge de plus en plus dans l’héroïne.
Elle devient cette Broken English qu’elle chantera si bien.
Marianne revient en grâce, dans les années 80, après avoir combattu contre ses démons. Véritable icône pour la scène et la mode londonienne, elle réapparaît plus belle et forte que jamais. Elle a toujours inspiré les artistes. Elle a collaboré avec les Beatles sur “All You Need Is Love”, travaillé avec David Bowie, chanté avec Louis Bertignac, et mise sur un piédestal en reine du rock par Metallica.
Marianne Faithful, ce sont 22 albums studio, et c’est aussi une des principales artistes féminines de la “British Invasion” des années 60 aux Etats Unis. Elle a joué dans plusieurs films dont sa première apparition dans “Made in US” de Jean-Luc Godard, en impératrice dans “Marie-Antoinette” de Sofia Coppola. Sa voix si distinctive est mise en avant dans “Dune” de Denis Villeneuve.
Mais Marianne était avant tout une femme incroyable, pleine d’humour et qui aimait partager son art sur scène.
J’ai eu la chance de la voir plusieurs fois en concert du Châtelet à l’Imprévu, du New Morning au Bataclan.. Toujours une émotion, toujours des rires, toujours un énorme plaisir.
J’ai également eu la chance de la croiser de manière inopinée à l’American Church, nous avons pu échanger. Ce moment reste pour moi une parenthèse enchantée. Marianne Faithfull est le visage du courage. Le courage de se battre contre l’ordre établi, le courage de s’affirmer, le courage de créer et de se renouveler.