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Xiao Pan : 1 an de BD chinoise.
Une remarquable année pour cet éditeur positionné sur la bande dessinée chinoise.

Ils sont arrivés un peu sur la pointe des pieds, dans un circuit innondé de nouveautés pas toujours très évidentes à trier. Beaucoup de choses ne sont plus que des copier-coller dans la BD, y compris au pays du manga ou l’originalité est noyée sous le tonnage effarant de papier qui tombe de ce business qui ne répond quasiment plus qu’aux lois du marketting. Pourtant, ils se sont lancés et les éditions Xiao Pan nous ont délivré quelques tranches de BD associant cette fraicheur propre aux artistes à l’oeil encore neuf, une très grande spontanéité et beaucoup de qualité technique et d’originalité de ton.
Ils fêtent bientôt leur premier anniversaire. Récompensez les en cherchant à découvrir leur catalogue.



Une fois de plus, je me dois de remercier mon ami Xavier (librairie Critic à Rennes) qui m’a fait découvrir mes premiers titres Xiao Pan.
Trois bonheurs purs au niveau du dessin, trois grands plaisir de lecture.

- L’Envol par ZHANG Xiao Yu
Deux longues nouvelles dont une est tirée de l’œuvre d’Isaac Asimov.
Comment s’évader d’un quotidien sordide ? Par le rêve ou plutôt par la réalisation d’un rêve. Celui de voler par exemple ou pourquoi pas de partir pour un autre monde.
Un rendez-vous avec émotion et science-fiction.

- Wild animals Par SONG Yang
Place à La Révolution Culturelle (1966-1976), période de basculement de la Chine vers le monde moderner. AU-delà des clichés véhiculés par les médias, Song Yang nous ouvre le monde d’une jeunesse qui revendique sa « liberté » et découvre les émotions des premières rencontres amoureuses. Ne pensez pas shojo débilo-exentrique, mais une vraie histoire pour des ados aux portes de la délinquance, frustrés par des règles de vie excessivement strictes. Remarquable et splendidement dessiné. Deux tomes sont parus et forment l’histoire complète de ce titre.

- My Street de NIE Jun
Mon petit préféré, c’est incontestable. Un récit complètement fou qui prend racine dans le ras-le-bol de Maoye, jeune immigré qui survit dans les bas-fonds d’une banlieue européenne. Pour échapper à la spirale qui l’envoit toujours plus vers le néant, il balance sa bande. Pour lui commence une fuite infernale qui l’emmène à rencontrer la folle aux abeilles . Dans sa vieille cabane miteuse, elle lui raconte alors d’autres histoires de jeunes encore plus déjantés... et il découvre cette maladie mystérieuse qui transforme les gens en essaim d’abeilles !!
Là, il y a tout. Imagination débridée, personnages aussi fous qu’attachants, récit noir et sans concession, un dessin fin dans un esprit aérien à la Moëbius et l’espoir qui survit toujours un peu !
Deux tomes parus (La Folle aux abeilles, La maladie mystérieuse), le troisième doit arriver rapidement sur une série prévue en cinq tomes.

Et encore...

- Orange, par Benjami
Nous rejoignons l’univers intime et déprimant de Benjamin. Sa BD a d’ailleurs été refusée en Chine pour ce second critère !
Des qualités artisitique indéniables, réhaussées par un cahier graphique commenté par l’auteur.
Notez d’ailleurs cette saine habitude des éditions Xian Pan de nous en donner un peu plus avec ces cahiers supplémentaires sur l’auteur et son œuvre.

- Le Fils du Marchand, un conte traditionnel Chinois par NIE Chongrui
Un salaud de renard poursuit de ses assiduités sexuelles la mère de Petit Kou. En Chine, le renard est plus qu’un habile et rusé compère, c’est un satyre capable de se métamorphoser et de martyriser sa proie jusqu’à épuisement. Son père, un marchand, bien souvent absent, l’enfant doit trouver comment soulager sa mère de ce terrible fardeau.
Une BD qui ressemble à un album Jeunesse et qui n’en est pas du tout un. Mais de qui ce vil renard est-il donc l’avatar ?

Et jetez encore un oeil sur Un Monde idéal par PENG Chao et CHEN Weidong, un cycle prévu en cinq tomes sur la quête du bonheur (ce thème revient de manière lancinante dans la BD chinoise que nous découvrons chez Xiao Pan). Niumao par JI An, qui semble craquant, surtout si vous ne pouvez vivre sans un chat. Gare au chat chinois ! est paru en novembre 2006 pour la biographie d’un chat extraordinaire ! Diu Diu, l’histoire d’un renard (plus sympa !) au pays des toons. Foldingue. Mélodie d’Enfer, une histoire noire sur fond de Heavy-Metal, deux tomes par LU Ming.

Beaucoup de genres abordés, de styles graphiques, des BD en N&B mais également beaucoup d’histoires mises en couleurs. La BD chinoise apparaît ici trés variée, inspirée par tous les mouvements, de l’Asie à l’Europe, en passant par les États-Unis (voir Au fond du rêve par ZHANG Xiao Yu) et semble avoir besoin de s’aérer en venant conquérir nos marchés plus ouverts.

Xiao Pan est là pour cela. Je voulais souhaiter une bonne nouvelle année à cette structure tout comme un bon premier anniversaire. Cette première année a été richement remplie, mais je serai exigeant en espérant encore plus de très bonnes découvertes.


La Yozone prépare plusieurs critiques sur les titres Xiao Pan, à découvrir en début 2007.




Fabrice Leduc
30 décembre 2006




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Wild Animals T1, et La Révolution Culturelle chinoise, vue par certains de ses ados.



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L’Envol, fans de trait aérien, c’est pour vous.



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My Street T2, à acheter les yeux fermés !



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Orange, un sens artistique très puissant.



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Niumao, un chat qui aime l’aventure.



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