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Maléfices du Temps (Les)
Michel Rozenberg
Nuit d’’Avril, Nouvelles, Fantastique, 174 pages, 14,50€

Un étrange antiquaire chez qui seuls les grands initiés devraient feuilleter les livres de pouvoir, une histoire de fantômes reliés par l’amour, un meutrier qui s’ignore et n’a pas encore tué même si les dés sont déjà jetés, un homme assassiné, mais par qui sinon par lui-même, un écrivain dont les textes où les rêves s’entrecroisent avec la réalité...
Finalement, un questionnement s’insinue, permanent, qu’est-ce que la réalité ?




Michel Rozenberg a été le lauréat 2004 du Prix du Fantastique Robert Duterme décerné par l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française de Belgique pour « Altérations », il a publié début 2006 « Les Maléfices du Temps » chez Nuit d’Avril.

La critique est tardive mais le recueil n’est pas sans intérêt. D’ailleurs, si vous vous intéressez principalement à une littérature d’obédience classique, ses cinq nouvelles s’adressent principalement à vous.

Non pas que les ingrédients stylistiques modernes en soient absents, entre cheminements thématiques très contemporains et sujets maintes fois abordés par le passé, Michel Rozenberg trouve le moyen de s’intercaler adroitement dans les interstices du raisonnement.

Une porte que l’on pousse (ou pas), un personnage que l’on croise et que l’on remarque (ou pas), des bruits des que l’on entend (ou pas), un doute distillé par les événements de la vie (à moins qu’il s’agisse de la non vie), la peur naît de l’interrogation, le fantastique d’un décalage inconscient.
Selon l’humeur du moment, le lecteur accrochera ou pas à une histoire, mais ne pourra contester la logique stylistique qui fait fonctionner les rouages.

D’une première nouvelle, “Les Maléfices du Temps”, adroite et finalement moins surprenante que les textes plus personnels et originaux qui la suivent, le cœur balance. Si la magie ouvre les portes du recueil, si l’amour obstiné et les fantômes poursuivent adroitement (mais sans grande surprise) l’ouvrage (“Le Temps d’Aimer”), c’est dans les trois dernières nouvelles (“À Rebrousse Temps”, “Les Spectres du Temps”, “Le Temps Fissuré”) que le novelliste s’épanouit et creuse son sillon.
Par dessus tout, on retient cependant l’écriture utilisée. S’il est vrai que le Fantastique se prête logiquement à une pensée diaphane, à une poétique de l’instant et de ses dérèglements, on se persuade de la qualité de l’ensemble par le biais d’une langue travaillée dans le détail.

Où l’écrivain rejoint l’artisan dans sa volonté de produire peu mais bien. J’avoue un faible pour “À Rebrousse Temps” et son sujet parfaitement maîtrisé grâce à une narration de grande classe.
Là, dans ce texte, le “Fantastique” sort de son cadre habituel pour retranscrire les saveurs rances d’une époque bien noire. Alors, les mots font plus que raconter une histoire, ils se mettent à vous parler et gravent dans vos pensées une réécriture logique du présent.

Et là, tout d’un coup, c’est très fort.

Titre : Les Maléfices du Temps et autres récits intemporels (Seconde édition, revue et corrigée)
Auteur : Michel Rozenberg (Belgique)
Nouvelles : Les Maléfices du Temps, Le Temps d’Aimer, À Rebrousse Temps, Les Spectres du Temps et Le Temps Fissuré.
Préface : Jacques Blondiau
Couverture : Le Salon des Tourments, Michelle Blessemaille
Éditeur : Nuit d’Avril, 58700 Oulon
Site éditeur : http://nuitdavril.com
Site illustrateur : http://www.michelleblessemaille.com
Format (en cm) : 15 x 1,5 x 21
Pages : 174
Dépôt légal : janvier 2006
EAN : 9 782350 720197
ISBN : 2-35072-019-5 (2-35072-007-1, 1ère édition)
Prix : 14,50€


Stéphane Pons
21 novembre 2006


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Signalons encore une fois, le très beau travail de Michelle Blessemaille pour une couverture que l’on ne peut rater.



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