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Vengeance du comte Skarbek (La) (T1) Deux mains d’or
Sente & Rosinski
Dargaud

Saint-Malo, 1843.

La ville fortifiée s’arque boute face aux nuages gorgés de grisaille. Un noble polonais, le Comte Mieszko Skarbek descend sur le port juste le temps de réserver une calèche pour emporter vers Paris d’énormes malles et une servante africaine. Avec lui, le banquier Ferrat !

Le plus grand scandale touchant au commerce de la peinture va éclater. Et Rosinski de se régaler car cet album sera peint, oui, cet album sera peinture.



En fait, celui qui refuse « la tyrannie de la ligne claire, la mise au net par le trait et les visions shématisantes qu’elle suscite... » n’hésite déjà pas à jouer du pinceau pour son héros fétiche, Thorgal, car il préfère « la peinture, cette maculation plus ou moins contrôlée ».

Avec ce récit que lui offre sur une palette Yves Sente, le créateur peut lorgner vers un passé partagé entre Pologne natale et Belgique d’adoption, utilisant son goût prononcé pour l’art de peindre.

Car Skarbek est un personnage vengeur épousant l’aventure par la force des choses tel un comte de Monte-Cristo, mais aussi un peintre d’excellence, bafoué par celle qu’il aime (la liaison avec le modèle !!), trompé par son mentor qui ne cherche que peinture de qualité, mais rare afin de la proposer à des prix exorbitants à des amateurs qui vont se la disputer. On aborde là le sujet des magouilles des bourgeois, des acheteurs n’hésitant pas à aller tâter de la marchandise lors des séances de poses de jeunes femmes dénudées, séances organisées par les vendeurs et qui tournaient souvent à l’orgie !

Avec son visage à demi mangé, Skarbek rentre d’exil, mais aussi du pays des morts. On comprend son désir de vengeance, mais il reste de lui une impression ambiguë très bien exploitée dans ce premier chapitre qui laisse d’énormes zones d’ombre, de doutes...

Son désir de justice est rendu par la Cour, mais ne souhaite-t-il pas aller encore plus loin après la mise à plus bas de ses richissimes tortionnaires ?

Cette histoire linéaire au nombreux coups de tonnerre devrait s’achever dans le drame et nul doute que Paulus-Skarbek y sera encore pour quelque chose.

Si Grzegorz Rosinski a reçu cette aventure comme un cadeau, c’est parce qu’elle se nourrit de littérature française et qu’il peut réaliser un type de travail plus adulte qu’à l’habitude. Il souhaitait s’aventurer chez les pirates, parler d’art, visiter le XIXe siècle... il est entièrement comblé. Et nous, conquis, devant tant de maestria et ce plaisir intense de lire une bonne histoire traitée complètement différemment que selon les canons d’une bande dessinée moderne devenant de plus en plus « industrielle ».

Merci messieurs de nous rappeler que la bande dessinée est aussi appelée 9e Art. Ici, ce dernier mot prend toute sa saveur.


Vengeance du comte Skarbek (T1) Deux mains d’or
- Série : La Vengeance du comte Skarbek
- Scénario : Yves Sente
- Peintures : Grzegorz Rosinski
- Editeur : Dargaud
- Parution : janvier 2004
- Pagination : 54 planches couleur
- Prix public : 12,60 €


Communiqué de presse :

Nous sommes en 1843. La Vengeance du Comte Skarbek raconte, dans un diptyque formidablement mis en scène par Grzegorz Rosinski, les tribulations romanesques d’un peintre, Louis Paulus, de retour d’exil.
Sous l’identité du Comte Skarbek, le peintre revient à Paris pour confondre un célèbre marchand de tableaux, Daniel Northbrook. Pour ce faire, il usera des « talents » de son ancienne muse, la belle Magdalène.
Flash-back et témoignages ponctuent le procès plein de rebondissements qui s’étalera sur les deux albums.
On ne s’attend pas à un tel dénouement, qui mêle fiction et réalité, revisite même l’Histoire et fait tomber les masques de la plus surprenante des façons. Du grand art !
Un passionnant thriller romanesque dans la lignée des grands feuilletons populaires de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas.
La Vengeance du Comte Skarbek est une fiction rigoureusement documentée, qui dépeint avec réalisme la société parisienne et l’univers des artistes romantiques du 19e siècle.
Un scénario captivant et troublant d’Y. Sente, l’auteur pour Juillard de La Machination Voronov et Les Sarcophages du 6e Continent (Blake et Mortimer).
G. Rosinski s’essaye à une nouvelle technique de dessin et de mise en couleur plus proche de la peinture. Un nouveau tournant pour le dessinateur de Thorgal et Western pour J. Van Hamme et de la Complainte des Landes perdues pour J. Dufaux.
Une histoire en deux albums grand format.



Fabrice Leduc
9 septembre 2004




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Deux mains d’or.



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