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Un papillon, une marine et des aliens
Téranésie de Greg Egan - Héroïne d’un jour de Elizabeth Moon - Alien Earth de Megan Lindholm
Délices & Daubes n°26


A force d’entendre parler du monsieur fallait ben que je lise un de ses livres. Voilà c’est fait, et jusqu’au bout, Téranésie de Greg Egan (Le livre de Poche SF, 347 pages). C’est de la « hard SF » où on mélange mécanique quantique, informatique et biologie moléculaire. C’est aussi une espèce de parcours psychologique compliqué du héros, un hindou surdoué qui, à neuf ans, voit mourir ses parents et sauve sa petite sœur, avant de lui servir de maman plus que de papa. Cela se passe dans quelques années dans une île des Moluques. Ils y retournent vingt ans après - le frère informaticien (mais si intelligent qu’il sait tout) et la sœur étudiante en biologie - parce que d’étranges mutations affectent insectes, oiseaux et plantes dans ce coin du monde. Les phénomènes ne suivent pas les lois ordinaires de l’évolution.

Entre les affres de la psychologie du personnage (ce type est tellement loin de moi qu’aucune identification ni même sympathie n’est possible) et les découvertes des biologistes, discutées en direct, il y a aussi la place pour quelques petites aventures dangereuses et quelques digressions philosophiques sur les croyances et religions.

C’est professionnel, la preuve : j’ai lu jusqu’au bout. Mais c’est pas drôle du tout, les parties hard sont pénibles, les aspects biologie moléculaire de l’évolution sont complètement farfelus et mélangés aux probabilités des états quantiques (!). Comme d’hab dans ces cas-là il y a peut-être aussi des problèmes de traduction (j’ai relevé quelques boulettes comme « le génome mammaire » pour celui des mammifères). Et la fin n’a aucun sens, mais vraiment aucun. A ce point-là, c’est rare.

Bon, j’aurai lu du Egan. Mais je n’en relirai pas un autre demain, ça c’est sûr !

Le Greg, là, au moins il est lisible et ses idées ont l’air correctes. Par un malheureux hasard on m’a offert deux bouquins de SF (de deux dames plus trop jeunes mais très estimées en fantasy), dont un avec une idéologie à gerber : Héroïne d’un jour de Elizabeth Moon (Bragelone 2005, 368 pages). C’est encore une de ces longues, pénibles et psychologiques daubes sur la Flotte spatiale vue du côté féminin(comme Honor Harington DD n°15). Il faut croire qu’il y a des amateurs. C’est du militarisme outrancier, même pas à visage humain, où la débilité militaire (hiérarchie, discipline) est portée aux nues. Je me suis arrêté page 63. Bon, l’auteure elle-même s’est engagée dans les marines pendant la guerre du Viet-Nam ! Faut le faire, non ? C’est ça la nouvelle SF chez Bragelone ? (L’honêteté m’oblige à vous signaler qu’un avis bien différent, celui de Ketty Steward, était paru sur la Yozone, par là).

L’autre illisible (arrêt page 53) c’est Alien Earth de Megan Lindholm (Editions Télémaque, 492 pages). Bon la Robin Hobb elle écrit mieux que l’autre, pas de doute, et elle pense plus propre, mais les méandres psychologiques filandreux après chaque phrase pour expliquer comment pensent les protagonistes, c’est carrément insupportable. La SF est encore une fois un prétexte pour écrire des romans psychologiques torturés bien bien ennuyeux et sans intérêt.

Pas bravo, Mesdames ! Retournez vite à vos romans fantasiques interminables de milliers de pages, ne venez pas encombrer les rayons des amateurs de science-fiction.


Henri Bademoude
12 novembre 2006


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