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Femme au manteau bleu (La)
Deon Meyer
Gallimard, Folio Policier, n°970 roman traduit de l’afrikaans (Afrique du Sud), Policier, 168 pages, juillet 2022, 6,60€

À soixante kilomètres du Cap, le panorama à partir du col de Sir Lowry est terni par le corps d’une femme nue, soigneusement nettoyé à l’eau de Javel et gisant sur un muret. Après bien des atermoiements, l’affaire est transmise à la brigade criminelle des Hawks et plus particulièrement à Benny Griessel et Vaughn Cupido. La victime est identifiée, il s’agit d’une Américaine vivant en Angleterre et spécialisée dans les œuvres d’art disparues. Qu’est-elle venue faire en Afrique du Sud ? Son entourage l’ignore. La rencontre avec un professeur d’histoire retraité leur apporte les premières réponses.



Le lecteur de Deon Meyer retrouve ici les personnages de Benny Griessel et Vaughn Cupido avec qui il aura pu se familiariser au fil des autres romans de la série. L’évolution de leur vie privée fait partie de l’intérêt des récits et c’est à cet aspect que rapidement on se rend compte que ce roman se situe avant « La proie » qui se passait en grande partie en région bordelaise. Quand la collection Série Noire de Gallimard a repris la série, elle a publié « La proie » avant le présent court roman qui le précéde chronologiquement, ce qui transparaît clairement à travers l’histoire de la bague de fiançailles que Griessel veut offrir à sa compagne. En effet, il veut franchir le pas, au grand désarroi de Cupido qui, de son côté, laisse les choses en suspens, ayant peur de s’engager plus avant dans la relation qu’il entretient déjà. Les deux sont des durs, le prouvent tout du long, mais en la matière, ils révèlent leur condition de colosses aux pieds d’argile.

Par contre, une fois qu’une affaire leur est confiée, ils foncent et la moindre piste est exploitée. Une Américaine morte près du Cap, voilà une enquête sensible qui demande efficacité et rapidité. Grâce à un gros coup de pouce, le mystère est somme toute assez vite élucidé. La dimension du court roman ne se prêtait pas à de longs développements, ce qui s’en ressent. Il y est question d’art, d’un artiste en particulier et d’un tableau qui donne le titre à ce roman : « La femme au manteau bleu » fascine, une fois son existence révélée, elle tourne les têtes.

Suivre Benny Griessel et Vaughn Cupido s’avère toujours enrichissant, les personnages sont attachants, car leur part humaine est exploité. Et puis l’écriture participe aussi pleinement à l’immersion en Afrique du Sud avec, notamment, des interjections du cru qui font mouche.
« La femme au manteau bleu » apporte une nouvelle pierre à l’histoire des deux Hawks unis par une belle complicité. Plongés dans le milieu de l’art qui leur est étranger, ils n’en perdent pas pour autant leur ADN. Un court roman pour les amateurs de Deon Meyer, mais aussi une bonne porte d’entrée pour le découvrir sur une distance plus courte.

Il est à noter qu’en octobre paraîtra dans la collection Série noire, « Cupidité », le prochain Benny Griessel et Vaughn Cupido.


Titre : La femme au manteau bleu (Die Vrou in die Blou Mantel, 2017)
Auteur : Deon Meyer
Traduction de l’afrikaans (Afrique du Sud) : Georges Lory
Couverture : D’après photo © Bryn De Knocks, photo © Dominika Skwara / Arcangel et photo © Katya Evdokimova / Arcangel.
Éditeur : Gallimard (Première édition : Gallimard Série Noire, 2021)
Collection : Folio Policier
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 168
Format (en cm) : 10,8 x 17,7
Dépôt légal : juillet 2022
ISBN : 9782072965524
Prix : 6,60 €


Pour contacter l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
17 septembre 2022


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