Il faut parfois se satisfaire de ce que l’on a, de ces petits plaisirs que l’on savoure jusqu’à la moëlle en dépit de leur apparente simplicité. Vananka, héros paumé de cette histoire, nous livre cette savoureuse citation.
Cherchant moins à trouver le bonheur qu’à échapper à toutes les galères qui lui tombent dessus depuis son enfance, il part. Poussé par la nécessité, parce qu’il n’a plus rien qu’un vieux costard et une guitare, Vananka part sur les routes, un peu à la recherche de lui-même, un peu à la recherche de quelque chose de nouveau, il part de son Chicago natal vers le lointain Mexique de ses origines. Pour voir.
Et il va en voir des choses. Il va rêver, parfois dans la réalité, il va aussi croiser une femme au sang indien, un chaman et son petit-fils qui le guideront parfois, le sauveront d’autres fois. Il va rencontrer la mort aussi, celle des autres, mais aussi la sienne, la violence, l’amour. Il va tomber sur de dangereux trafiquants, des bikers, des soldats ou encore des musiciens. Et il trouvera peut-être même des réponses aux questions qu’il ne se pose pas.
Il y a un peu de tout dans cet album. Du très bon, par séquences, avec des dessins très colorés, donnant beaucoup de mouvement à la lecture ou une histoire très riche et plus complexe qu’au premier abord. Il y a du moins bon aussi, avec ce style indéfinissable, situé quelque part entre un dessin caricatural, des scènes dignes d’un blockbuster américain dopé aux gros flingues, aux bastons ultra violentes et aux belles nanas, avec en toile de fond une introspection psychédélique complètement barrée. On s’y perd un peu.
Chacun pourra y trouver ce qu’il souhaite y voir, et c’est peut-être le but, après tout. Qui sait ?
Mezkal
Scénario : Kevan Stevens
Dessin : Jef
Éditeur : Soleil
Pagination : 188 pages couleurs
Format : 22,6 x 29,8 cm
Date de parution : 5 janvier 2022
Numéro ISBN : 9782302093171
Prix public : 26,50 €
Illustrations © Jef et Éditions Soleil (2022)
