Genre : 1h42
Durée : Policier
Avec Amirhossein Fathi (Amir), Mani Haghighi (Motevalli), Baran Kosari (Asra), Hassan Pourshirazi (Abed), Hamed Alipour (Hamed) Sepideh Mazaheri (Monir), Vahid Nafar (Bajenagh), Shaker Mousavi (le frère d’Hashem), …
Retourné vivre dans sa famille après son expulsion de France où il avait tenté d’immigrer clandestinement, Amir est un soir appelé en urgence par Abed, son père, sur le lieu de son travail. Gardien d’un abattoir, ce dernier vient de découvrir avec Motevalli, son patron, les corps de trois de leurs clients frigorifiés, suite à leur enfermement accidentel dans une des chambres froides de l’établissement. En dépit de ses réticences, Amir accepte de les aider à dissimuler les cadavres afin que son père ne soit pas inquiété. La première décision d’une série qui va l’amener à devoir se livrer au trafic de devises étrangères au marché noir.
Six mois après “La loi de Téhéran”, second long-métrage de Saeed Roustayi qui nous plongeait dans l’enfer du crack dans la capital iranienne et raflait par la même le Grand Prix de Reims Polar 2021, le Festival international du film policier de Reims, c’est au tour de “Marché Noir”, troisième long-métrage d’Abbas Amini et Prix du Jury du même Reims Polar, d’investir les salles obscures hexagonales pour nous faire découvrir une autre facette de la vie dans la capitale iranienne sous embargo américain. Celle de la crise profonde dans laquelle est plongée le pays et qui encourage le marché noir et les petites magouilles. Celle de la pression financière sur les petits entrepreneurs, des arrangements illégaux qui en découlent et font fructifier les réseaux mafieux. Celle des ventes clandestines de viande, du trafic de devises, et plus spécifiquement du dollar, qui permet aux plus dégourdis, sinon de manger à leur faim, de boucler les fins de mois. Celle d’une population partagée entre la tentation de contourner les lois et la peur d’enfreindre celle de l’Islam qui, à l’image du titre original du film, “L’abbatoir”, peut s’abattre à tout moment sur n’importe qui.
Un polar brut et anxiogène, sans coup de feu, super-flic, ou super-vilain, dont les personnages se débattent dans un environnement économique et social hostile pour tenter d’extraire leur existence de la misère ambiante. Un film sombre, à la violence latente, dans lequel les (anti)héros, à l’instar d’Amir, rongé par la culpabilité, et Asra, la fille d’un des cadavres de la chambre froide, découvrent peu à peu la sordide vérité du drame dont ils sont devenus malgré eux complice ou victime.
Sans être aussi virtuose que “La Loi de Téhéran”, Abbas Amini signe néanmoins avec “Marché noir” un film puissant à la mise en scène sous tension permanente et à l’interprétation intense. Mention spéciale à Amirhossein Fathi dans le rôle d’Amir, à Mani Haghighi dans celui de Motevalli et à Baran Kosari, l’interprète d’Asra et l’héroïne féminine du métrage. Une nouvelle réussite de ce nouveau cinéma policier iranien qui par le biais de ses personnages aux destins tragiques dresse un portrait sans concession d’une société meurtrie en butte à ses contradictions.
Fiche Technique
Réalisation : Abbas Amini
Scénario : Abbas Amini, Hossein Farokhzadeh
Producteurs : Javad Noruzbegi, Ali Tolouei
Producteur exécutif : Saeed Safarpour
Musique originale : Mehran Ghaedipour
Directeur de la photographie : Ehsan Rafii Jam
Montage : Hamid Najafirad
Création de décors : Atoosa Ghalamfarsaie
Costumes : Atoosa Ghalamfarsaie
Maquillage : Yasaman Moheb-Ahar
Gestionnaire de production : Hadi Alimohammadi
Assistant réalisateur : Pantea Hosseini
Son : Mehrshad Malakooti, Dariush Sadeghpour
Effets visuels : Mohammad Sanifar
Production : Nebras Pictures
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La bande-annonce (vost)
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