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Un vieux rhum et une tasse de thé tiède
Les derniers contes de Canterbury de Jean Ray - De bons présages de Terry Pratchett et Neil Gaiman.
Délices & Daubes n°18


Inspiré par je ne sais quel démon, j’extrais de ma bibal de campagne mal rangée « Les derniers contes de Canterbury » de Jean Ray (Marabout Géant, 1963). Alors, par ces temps de canicule, je me retrouve soudain dans une sombre taverne de Londres, dans le brouillard glacé, la nuit évidemment.

Comme dans Les Contes de Chaucer, chacun des présents à cette étrange soirée va raconter son histoire ou une histoire. Certains sont morts et racontent comment, d’autres sont vivants, et d’autres encore sont d’étranges êtres mi-hommes mi-bêtes. Dans ce dernier cas le chat Murr, d’habitude couché sur les genoux du narrateur, les croque.

Il y a cette étrange histoire où une caricature en deux dimensions rencontre un fantôme et devient un être en trois dimensions. Il y a l’histoire du bourreau de Londres, un gentil garçon, et celle de Falstaff, énorme mangeur. Et des histoires de bateaux, forcément pour ce vieux bourlingueur de Jean Ray, du temps de la prohibition aux Etats-Unis et de la Rum-Row des contrebandiers au large des côtes américaines.

Des histoires courtes et prenantes, toutes fantastiques, magnifiquement racontées dans une langue riche et érudite, jamais ennuyeuse. Le tout est enveloppé dans une mise en scène où le narrateur principal finit par comprendre que ses inspirateurs sont le fantôme de Chaucer, bien sûr, mais aussi un petit monsieur pas vraiment méchant, le diable !

Il y a une postface, qui raconte un peu qui est Jean Ray, écrite par un certain Henri Vernes, son ami, le père de Bob Morane.

Sur la couverture du bouquin il y a marqué « Un chef-d’œuvre de la littérature fantastique ». Eh ben c’est vrai !

Après, je navigue au hasard dans ces centaines de bouquins pas rangés et je tombe sur “De bons présages” de Terry Pratchett et Neil Gaiman. Celui-là je ne me rappelle pas l’avoir acheté.

Bon, je connais la réputation qui accompagne ces Anglois adorés des Grenouilles. J’ai essayé Pratchett il y a longtemps sans succès et Gaiman je vous en ai déjà parlé, en bien (voir DD n°11). Là j’ai insisté, insisté, j’étais de bonne humeur, en vacances. Et puis non, trop c’est trop. 206 pages quand même sur 440. Alors oui c’est de l’humour, mais je n’accroche pas. J’ai souri, rarement, mais ça ne suffit pas. Il n’y a pas d’histoire, juste un vague prétexte. C’est l’Apocalypse, un représentant du diable et un de dieu sont chargés de régler les détails de la fin du Monde mais ils n’en ont pas envie. Il y a au moins vingt-cinq personnages dont des enfants parmi lesquels l’antéchrist. C’est du délire du genre qui fait plaisir à ceux qui l’écrivent mais pas forcément à ceux qui le lisent, en tout cas pas à moi. En plus, pour casser encore l’absence de narration, il y a foison de rajoutis censément drôles en renvois de bas de page. J’ai retrouvé tout ce que je n’aimais pas chez Pratchett. Oui je sais, je vais encore me faire quelques millions d’ennemis qui adorent ça. J’imagine que c’est comme les séries télé : vous regardez un ou deux épisodes au hasard et soit ça vous gonfle, soit vous devenez accro. J’aime bien l’humour anglais, pourtant, d’habitude, mais là, pas. C’est comme ça. Il en faut pour tous les goûts et les miens sont particuliers. Vous aviez remarqué ? Ah bon ! Chacun sa tasse de thé. Et pour que je boive de ce breuvage détestable, il faut qu’il y ait beaucoup de rhum dedans.


Henri Bademoude
17 septembre 2006


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