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AOC n°60
Une publication du club Présences d’Esprits
Fanzine, n°60, SF - fantasy - fantastique, nouvelles, printemps 2021, 76 pages, 3,50€

La couverture de ce numéro 60 d’« Aventures Oniriques et Compagnie » nous invite au grand frisson, au plongeon dans l’inconnu au sein d’un paysage futuriste et grandiose. L’illustration est belle mais n’a aucun rapport avec le contenu d’une des trois nouvelles du sommaire, dont l’intérêt est croissant.



La première “Nô” d’Anzala Peytoureau s’étire sur une vingtaine de pages. Deux acteurs sont perdus au sein d’un théâtre ressemblant à un vaste labyrinthe. Ils étaient prévenus, il ne fallait surtout pas enlever leur masque ! Ils déambulent dans les couloirs à la recherche d’une hypothétique sortie, découvrant au passage des scènes sur lesquelles des pièces sont jouées... Le rythme s’avère lent, il est difficile d’accrocher à l’histoire, de s’intéresser au sort des personnages. L’ensemble ne manque pas de bizarreries, mais est assez froid. Ce n’est vraiment pas le genre d’imaginaire que j’affectionne.
En quatrième de couverture, ce texte est attribué à André David et non à Anzala Peytoureau comme dans le fanzine.

“Irréprochable propreté” est plus enlevée et bien plus prenante. Une famille emménage dans une nouvelle maison. Leur fille en explore tous les coins dont le grenier. Des serrures ADN interdisant certains endroits attisent sa curiosité. Elle cherche bien sûr à savoir ce qu’elles cachent. Très mauvaise idée ! Surtout avec un père tel que le sien.
Jean-Christophe Gapdy captive jusqu’au bout, notamment grâce à une surprise finale contrebalançant l’horreur de la situation. La curiosité est un vilain défaut, c’est pourtant connu. Et le bricolage maison n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Un beau moment de lecture.

Et le meilleur pour la fin avec “Entre deux mondes” d’Agathe Tournois. La seconde Guerre Génétique a transformé le génome humain, le nombre d’enfants naissant avec des membres manquants n’a fait qu’augmenter, jusqu’à ce que cette absence de bras et de jambes devienne la norme. Quatre beaux moignons, voilà ce que les parents souhaitent à leur progéniture, car tout est fait dans ce sens avec des prothèses adaptées. Dès que ce n’est pas le cas, le sur-mesure devient hors de prix et l’opération est envisagée. Alors quand Éliana et Tom apprennent que le fœtus est affublé de deux jambes et de deux bras avec 20 extrémités, ils se heurtent à bien des difficultés à cause d’une société complètement transformée.
Ce texte ne manque pas de faire réagir le lecteur, il ne laisse clairement pas insensible. Comment seulement envisager de retirer à cet enfant à naître ses membres, alors qu’il serait parfaitement autonome ? L’horreur de la situation nous semble évidente à l’aune de notre société, mais dans ce futur, la réalité est toute autre. Le propos est bien tourné et pertinent tout du long. Quelle est la norme ? D’après quels critères ? La différence est stigmatisée et on cherche à la ramener dans les tolérances. Une idée forte dans cette très belle nouvelle.

Trois textes au sommaire, un intérêt croissant jusqu’au dernier signé Agathe Tournois qui vous hantera longtemps.


Titre : AOC
Numéro : 60
Directrice de la publication : Evelyne Beuzit
Rédacteur en chef : David Petit
Couverture : Lorenz Hideyoshi Ruwwe
Illustrations intérieures : 570, Éric Malterre et Éric Faure-Brac
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : printemps 2021
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 13 x 19,9
Pages : 76
Prix : 3,50 €


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
28 mai 2021


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