Genre : Science fiction, Horreur
Durée : 1h43
Avec Andrea Riseborough (Tasya Vos), Christopher Abbott (Colin), Sean Bean (John Parse), Jennifer Jason Leigh (Girder), Tuppence Middleton (Ava), Rossif Sutherland (Michael), Raoul Banheja (Eddie), Hanneke Talbot (Katherine), Gage Graham-Arbutnot : (Ira Vos)....
“Possessor” met en scène un tueur d’un genre nouveau. En l’occurrence une femme. Tasya Vos travaille au sein d’une organisation secrète détentrice d’une technologie neurologique de pointe qui permet à ses agents de prendre possession du corps d’un individu afin de commettre des crimes en son nom.
Un long métrage dont l’introduction jette immédiatement le spectateur dans le sang du bain, si je puis dire, via la conclusion d’une mission de Tasya Vos qui, en possession du corps d’une jeune femme, met brutalement fin à la vie d’un riche homme d’affaire au beau milieu d’une réception chic basculant soudainement dans le choc.
Déjà en perte de repères suite à ces usurpations d’identité, prises de possession de corps et assassinats à répétition, Tasya Vos voit sa condition singulièrement se compliquer lorsqu’à l’occasion d’une nouvelle mission elle se retrouve pour la première fois transférée dans le corps d’un hôte masculin qui dissimule un terrible ressentiment à l’égard de son entourage et un appétit pour le meurtre et la violence bien supérieur au sien…
Avec ce second long métrage, Brandon Cronenberg projette le spectateur sur une terre alternative rétrofuturiste (l’an 2008) où la dernière étape de la violation de l’intimité à été franchie (la possession de votre corps par autrui) pour mettre en scène la lutte identitaire entre Tasya Vos et son hôte pour le contrôle d’un seul et même corps. En cela, les performances de Christopher Abbott, dans le rôle de Colin Tate, et surtout d’Andrea Riseborough, formidable Tasya Vos, se révèlent remarquables et formidablement boostées par les stars charismatiques, Sean Bean et Jennifer Jason Leigh, remisées au rang de faire valoir.
Mais c’est surtout au niveau de sa réalisation et plus exactement de sa mise en image que ce “Possessor” marque durablement les esprits. En choisissant de se passer de CGI et de tout faire en quasi-direct, via des effets manuels, des traficotages de lentilles ou de filtres, des marionnettes prothétiques, des têtes creuses en cire et quelques hectolitres de faux-sang, le directeur de la photographie Karin Hussain, le production designer Rupert Lazarus, le superviseur prothétique Daniel Martin et Brandon Cronenberg parviennent à conférer à ce “Possessor” une touche cauchemardesque unique et troublante.
Certes, son approche empirique et ses jaillissements de violence crue dérouteront probablement les spectateurs en quête de divertissements horrifiques ou sciences fictifs calibrés mais raviront certainement les amateurs d’expériences cinématographiques atypiques. Un film qui confirme Brandon comme un autre Cronenberg à suivre !
Fiche Technique
Réalisation : Brandon Cronenberg
Scénario : Brandon Cronenberg
Producteurs : Fraser Ash, Niv Fichman, Kevin Krikst, Andrew Starke
Musique : Jim Williams
Photographie : Karim Hussain
Montage : Matthew Hannam
Direction artistique : Kent McIntyre
Décors : Rupert Lazarus
Prothèse : Daniel Martin
Costumes : Aline Gilmore
Production : Rhombus Media, Rook Films, Particular Crowd, Arclight Films, Ingenious Media, Ontario Creates, Téléfilm Canada
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