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Solaris n°217
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°217, science-fiction / fantastique / fantasy, nouvelles – articles - critiques, hiver 2021, 162 pages, 13,95$ CAD

Christian Léourier a remporté l’édition 2021 du Prix Joël-Champetier. Le titre porte bien son nom : “Ismaël, Elstramadur et la destinée”. Le premier échappe à l’explosion d’un vaisseau spatial, la seconde est une ville en guerre contre ses quatre voisines. Normalement, aucune chance pour que la route d’Ismaël passe par cette cité, si ce n’est le hasard, un concours de circonstances extraordinaires ou, qui sait, la destinée. Christian Léourier a du métier et le lecteur est pris dans cette toile tissée au fil des événements. De la SF qui n’innove pas, fait peut-être même datée, mais se montre efficace.



“L’Amour au temps des univers parallèles” de Hugues Morin n’est pas sans rappeler le roman « Les temps parallèles » de Robert Silverberg avec l’essor du tourisme temporel, mais l’auteur joue aussi ici des univers parallèles, ce qui offre une plus grande variété de passés. D’ailleurs le présent est-il le nôtre ? Le personnage central se prend au jeu et trouve peut-être le bonheur dans une autre trame.
Bien des questions se posent et Hugues Morin exploite parfaitement toutes les potentialités de cette forme de voyages. Une belle incursion.

En 7 pages, Claude Bolduc nous régale avec la description de l’auberge “Au Pré de l’Asphodèle”. Des habitués, un barman à leurs petits soins... Avec une belle économie de moyens, l’auteur relate une très bonne histoire relevant du fantastique

Jean-Louis Trudel installe à nouveau parfaitement le décor. Il nous amène dans l’espace et plus précisément aux abords de Titan, le plus grand satellite de Saturne, où l’azote est pompé pour être acheminé sur Mars. Le travail est risqué et certains payent le prix fort. Entre les irradiés et ceux pour l’instant épargnés règne une certaine tension... Celle-ci monte au fil de “Les pompes de Titan”, un récit très bien mené et très prenant. Superbe !

Derek Künsken s’intéresse au déplacement plus rapide que la lumière, ce qui engendre bien des distorsions. Le personnage partage ses impressions, ce qu’il voit, ainsi que ses regrets. “Les Coeurs tachyoniques ne peuvent aimer” regorge d’images fortes, mais aussi de nostalgie sur la fuite du temps, les occasions perdues. Un texte qui prête à la rêverie.

Contrairement au Jéhovah de James Morrow s’échouant en mer « (En remorquant Jéhovah »), là il apparaît dans l’espace, corps immense surgissant du soleil et attirant les convoitises de toutes les puissances. Russes, Américains, Européens, Chinois, tous relancent les programmes spatiaux pour s’y rendre. Chacune choisit ce qui lui semble le terrain le plus propice pour l’aborder. “Explorer Jéhovah” ne manque pas de dérision, Mario Tessier choisit un artifice, pour le moins énorme, pour lancer les puissances dans l’inconnu, rivalisant d’ingéniosité pour ce faire. L’ensemble fonctionne, qu’importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse ! Une belle évasion !

Dans “Les carnets du Futurible”, Mario Tessier s’intéresse à “La machine à écrire... de la (science-)fiction”. Comme à l’accoutumée, le papier est passionnant, s’attachant à cet outil qui a transformé l’écriture, devenant même un accessoire de mode de nos jours.

Une trentaine de pages de chroniques achèvent ce numéro au contenu varié et de très bonne tenue. Au menu de ce « Solaris » figure tout ce qu’il faut pour séduire les amateurs des littératures de l’imaginaire.


Titre : Solaris
Numéro : 217
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascal Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Émilie Léger
Illustrations intérieures : Sagana Squale, Mac Pageau et Suzanne Morel
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 217
Période : hiver 2021
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
ISBN : 9782924625637
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 162
Prix : 13,95 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
16 mars 2021


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