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Conan le Cimmérien (T7) Les Clous Rouges
Régis Hautière, Olivier Vatine et Didier Cassegrain, d’après l’œuvre de Robert E. Howard
Glénat

Quand on réunit autour d’un album un trio comptant Régis Hautière à l’adaptation et au scénario, Olivier Vatine au story-board et au découpage et Didier Cassegrain au dessin et aux couleurs, on crie en courant dans le quartier « par Crom, on va encore avoir un putain de bon album de Conan ! » Et comme« Les Clous rouges » est une des toutes meilleures nouvelles signées Robert E. Howard, au niveau d’un « Au-delà de la rivière noire » (T3 réalisé par Mathieu Gabella et Anthony Jean), on se dit qu’on va se faire une réjouissante lecture barbare.



Et un dragon... et un beau !

Et on n’est pas déçus, dans une histoire somme toute très classique qui se déroule dans les contrées du Darfar où Conan loue son épée au plus offrant. Une région dense en forêts qui abritent des dragons amateurs de chair humaine et d’autres dangers pas plus recommandés.

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D’ailleurs Didier Cassegrain annonce les intentions dès la couverture, avec un Conan devant combattre dos à dos avec la farouche guerrière Valéria des forces d’un autre temps, dans une guerre qui ne semble plus connaître ses origines. Avec une pointe d’érotisme dans la salve guerrière !

Il faut tout d’abord se débarrasser d’un horrible dragon qui avait engagé son repas avec les chevaux des deux combattants, pour échapper aux griffes et aux crocs carnassiers. Mais l’incomparable esprit de survie du Cimmérien, entre bravoure, courage et intelligence, arrive à trouver la faille pour répandre la tripaille de la bestiole dans les sables chauds qui mèneront notre couple de combattants dans une étrange cité fortifiée, apparemment déserte, qui pourra quelques temps les mettre à l’abri d’autres prédateurs.

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Le duo découvre rapidement qu’une civilisation vit recluse à l’intérieur, et que la citadelle semble cacher un lourd secret... Et là se joue une guerre entre deux clans qui s’exterminent à tout va... à chaque nouvelle vie prise à un Xotalanca, les Tecuhills plantent un clou écarlate dans la colonne noire. Dans l’étrange cité de Xuchotl, la princesse Tascela les accueille en leur annonçant qu’il est impossible d’en sortir.
En plus de découvrir une étrange civilisation rongée par les haines ancestrales et les magies anciennes, Conan doit trouver un moyen de sortir de cette « ville-prison », d’échapper au massacre des derniers survivants des deux clans rivaux et au piège ultime de Tascela qui se refermera sur Valéria.
Beaucoup de travail pour Conan, prisonnier d’un univers clos qui le désarçonne quelque peu... mais le manque de ressources n’est pas dans ses habitudes !

Civilisation ou barbarie ?

Avec « Les Clous rouges », Robert E. Howard souhaitait offrir à Weird Tales un récit gorgé de sang et de sexe, tout en retrouvant ce thème de la Barbarie contre la Civilisation. Il va au bout de son raisonnement, montrant le côté artificiel et malsain de la seconde face au libre arbitre et à la simplicité de vie de la première. La civilisation qui s’est sclérosée dans ses combats d’arrière-garde, oubliant de regarder à l’extérieur de son temple cette liberté, cet air de renouveau qui aurait pu s’offrir à elle dans une recherche d’évolution donne raison à Conan avide de retrouver l’air frais, fût-il menacé par un ou deux dragons affamés !

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Hautière livre du cousu main pour le duo Vatine et Cassegrain qui s’engage dans un récit carnassier, aussi très sexy, avec ce sense of wonder cher aux Américains qui profite à l’action dans l’album, donne des scènes spectaculaires comme la bataille de Conan avec le dragon (morceau d’anthologie !) et ces moments de faux-semblants, de traîtrises qui tourneront vers le vampirisme en un final haletant. La fluidité de l’ensemble est remarquable, rehaussée par les couleurs directes qui jouent souvent d’une tonalité selon le lieu ou l’ambiance en rapport avec la scène en cours.
Fans de Vatine et de Cassegrain, cet album est forcément pour vous... il est aussi pour moi (hé, hé !), dans ce dessin qui mêle la fureur sanglante des combats, aux ambiances glauques des ombres du temple où on assassine.
Comme le dit Valéria en note finale : « Rejoignons la cote, trouvons un navire et montrons au monde ce que piller veut dire ! » . Il en faut plus pour les abattre ces barbares.
“Les clous rouges” s’inscrit dans les très bons albums d’une série jusqu’à maintenant fort réussie !


Les aventures de Conan le Cimmérien sont à poursuivre avec “Le Peuple du cercle noir” (Sylvain Runberg et Park Jae Kwang), “Les Mangeurs d’hommes de Zamboula” (Gess), “La Maison aux trois bandits” (Patrice Louinet et Paolo Martinello) et, paru tout dernièrement (13 janvier 2021), “Le dieu dans le sarcophage” (Doug Headline et Emmanuel Civiello).
Précisons que Patrice Louinet, en parfait maître de cérémonie, clôt chaque album d’un précis historique passionnant sur l’auteur et sa création, accompagné de couvertures originales de Weird Tales, précédant une galerie d’hommages illustrés qu’il fait toujours plaisir de découvrir.
Et n’oubliezpas, à chaque Conan son Édition Luxe en N&B et à tirage limité (64 pages, 29,50 €)
Voilà une série qui tient toutes ses promesses.


(T7) Les Clous Rouges
- Série : Conan le Cimmérien
- Scénario : Régis Hautière, d’après la nouvelle de Robert Ervin Howard
- Story-board et découpage : Olivier Vatine
- Dessin et couleur : Didier Cassegrain
- Éditeur : Glénat
- Pagination : 72 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Dépôt légal : 18 septembre 2019
- Numéro ISBN : 9782344007624
- Prix public : 14,95 €


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Illustrations © Didier Cassegrain et Éditions Glénat (2019)



Fabrice Leduc
7 février 2021




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