« Corpus Christi » est la suite directe de « Secretum Templi » et conclut le diptyque « La mort du Temple ». Sur fond de recherches de la pierre philosophale, l’historien québecois Hervé Gagnon relate la mort du Temple, la fin de l’ordre des Templiers qui, depuis leur retour de la Terre Sainte, n’avaient eu de cesse de s’enrichir et d’étendre leur pouvoir. Deux choses qui ne pouvaient qu’attirer le courroux du roi de France Philippe IV le Bel et du Pape Clément V, mais aussi du peuple.
Le récit est centré autour de Hugues de Malemort, bien mal au point aussi bien physiquement que mentalement. Tout ce en quoi il a toujours cru et ce sur quoi il a fondé son existence n’est qu’imposture. Il est assailli par le doute : doit-il embrasser la cause des Apostati ? A-t-il seulement le choix ? Comment une prophétie ayant traversé les siècles peut-elle parler de lui ? Et comment retrouver la pierre philosophale ? Remettre la main dessus ne revient en rien à l’utiliser, mais à la mettre à l’abri, à empêcher son utilisation, car elle détient un pouvoir terrifiant, corrompant les êtres qui la touchent. L’isoler du monde nécessite un écrin spécial.
Avec Gersande Bentivoglio, Hugues s’enfuit de la commanderie de Paris que les troupes du roi viennent d’investir. Toutefois, ils comprennent que l’objet dérobé ne peut que s’y trouver et qu’il leur faut y retourner.
Le lieu de vie des Templiers est devenu une antichambre de l’enfer, car les bourreaux s’y déchaînent, torturant les soldats de l’ordre. Les protagonistes sont confrontés à l’horreur, fruit de la sauvagerie humaine. Dans ces conditions, ôter la vie s’avère presque un acte de bienveillance tant la souffrance est grande, les corps martyrisés. Le lecteur s’étonnera des traits d’humour qui parsèment de temps à autre les paroles des acteurs de ce roman, mais n’est-ce pas le seul rempart à la folie ? Le seul moyen pour eux de se protéger des événements et de l’atmosphère morbide baignant les lieux ? La cruauté humaine semble sans limites et le lecteur se transforme en spectateur impuissant, d’autant plus atterré qu’il sait que tout n’est pas qu’invention ici. La réalité dépasse souvent la fiction.

« Corpus Christi » recèle bien des secrets et bien des horreurs fondées sur notre passé. Hervé Gagnon sait se montrer efficace dans le registre des polars historiques et ésotériques, il se glisse dans les interstices de l’Histoire pour y installer ses récits qui ne manquent pas de surprendre et faire réagir les lecteurs. Il ne fait pas dans la dentelle, mais ce ne saurait être un défaut, car il insuffle du rythme à force rebondissements et autres péripéties. Résultat : « Corpus Christi » se lit à toute vitesse. L’auteur donne aussi envie d’en savoir plus, de creuser de son côté pour approfondir cette époque pour mieux saisir les enjeux de la fin de l’ordre des Templiers.
Entre le début et la fin de « La mort du Temple », Hugues de Malemort a bien changé, les révélations l’ont transformé, il a dû quitter la sécurité du Temple pour se lancer dans le vaste monde, celui des réalités. Le temps d’une lecture, chacun peut aussi réfléchir sur la condition humaine, combien elle est fragile face à la folie, à la sauvagerie faisant fi de toute dignité.

Titre : Corpus Christi
Auteur : Hervé Gagnon
Série : La mort du temple, tome 2
Couverture : © Kinos
Éditeur : Hugo & Cie
Collection : Hugo Roman
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 392
Format (en cm) : 15,3 x 23,3
Dépôt légal : décembre 2020
ISBN : 9782755685589
Prix : 17,95 €

Hervé Gagnon sur la Yozone :
 Vérité, tome 1 : Les Sages de Sion
 Vérité, tome 2 : La Terre promise
 Mort du temple (La), tome 1 : Secretum Templi

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