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Chose (La)
John W. Campbell
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°27, court roman traduit de l’anglais (États-Unis), Science-fiction, 122 pages, novembre 2020, 9,90€

En Antarctique, une mission scientifique découvre sous la glace ce qui ressemble à un vaisseau spatial. Le corps congelé trouvé à proximité est ramené à la base. Malgré son aspect effrayant, il est décidé à la majorité de faire fondre la gangue de glace dans laquelle il est emprisonné afin de l’étudier.
Une très mauvaise idée...



Tout aussi bref que soit l’aperçu de cette novella, bon nombre de personnes sauront de quelle histoire il s’agit. Entre la nouvelle “La bête d’un autre monde” et son adaptation au cinéma par John Carpenter sous le titre « The Thing », il est difficile d’être passé à côté de ce classique.
En guise d’introduction, Pierre-Paul Durastanti, le traducteur, explique le pourquoi de cette édition. J’avoue avoir eu du mal à comprendre ses propos. En 2017 a été découvert « Frozen Hell », un manuscrit précurseur de « Who Goes There ? ». Des chapitres ont, entre autres, été enlevés pour devenir la version publiée dans « Astounding » en 1938, celle que l’on connait. Mais dans le présent cas, il apparait au final que « La chose » est une nouvelle traduction de la version remaniée, donc de « Who Goes There ? », car jugée bien supérieure à « Frozen Hell ». Vous avez suivi ?

Le récit est connu, mais aucune importance, car cela fonctionne toujours aussi bien. Ce huis clos dégage une atmosphère angoissante. Une chose étrangère a été introduite dans la base et la curiosité prévaut sur la méfiance. Son aspect est si repoussant, si inquiétant que la décongeler n’est pas forcément une bonne idée. Que sait-on d’elle, si ce n’est qu’elle est clairement d’ailleurs ? Est-elle seulement morte ?
Le personnel est divisé, mais se rallie à la décision majoritaire de l’étudier.
Celle-ci est lourde de conséquences et chacun devient paranoïaque, regarde par-dessus son épaule, se méfiant de tous. Qui est son voisin ? Est-ce bien lui ou une imitation parfaite et potentiellement dangereuse ? Vivants reclus dans leur base arctique, ils ont peur de lâcher sur le monde un nouveau fléau destructeur, conscients d’avoir ouvert la boîte de Pandore. La folie, la méfiance... autant de refuges pour ces êtres si démunis face à cette chose qui les dépasse.

« La chose » fascine, cette novella possède une aura obsédante. L’homme se retrouve face à l’inconnu, tout semble possible. Chaque ombre ressemble à une menace, les certitudes s’évanouissent devant l’étrange. En 1938, John W. Campbell a publié un récit qui, encore aujourd’hui, n’a rien perdu de son attrait. Cette histoire inquiétante happe le lecteur qui ne demande rien de mieux que de s’y abandonner.
Même lue, relue, vue et revue, elle dégage toujours la même force, ce qui ne rend cette nouvelle traduction que plus pertinente. Elle redonne notamment une nouvelle visibilité à cette novella, rien de moins qu’un grand classique de la SF.

Pour ceux désireux de mieux connaître John W. Campbell et les différentes adaptations de « La chose » au cinéma, je les renvoie au « Bifrost 94 » consacré à l’auteur et rédacteur en chef de la revue « Astounding ».


Titre : La chose (Who Goes There ?, 1938)
Auteur : John W. Campbell
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Pierre-Paul Durastanti
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 27
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 122
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : novembre 2020
ISBN : 9782843449703
Prix : 9,90 €


Les adaptations au cinéma de « The Thing » sur la Yozone :
- la version de 1982 de John Carpenter
- la version de 2011 de Matthijs van Heijningen Jr.

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
7 novembre 2020


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