C’est au collège, le jour de son entrée en sixième, qu’Alexandre Aja fait la connaissance de Gregory Levasseur. Ce dernier a remarqué le dernier numéro de « Mad Movie » avec « Shocker », que son camarade de classe trimballe dans son cartable. Ils sont de la génération « Freddy » et Wes Craven est un dieu vivant à leurs yeux. Ils ne vont plus se quitter et vont écumer les vidéo-clubs à la recherche de bandes qui décoiffent.
« La dernière maison sur la gauche », « Maniac », « Massacre à la tronçonneuse », « Shining », « L’Exorciste », « La Colline a des yeux », les deux gamins se passent en boucle tous les classiques. Bientôt, la médiocrité de la production des années 90 les amène à écrire leurs propres scénarii. Ils n’ont pas encore 20 ans quand « Over the Rainbow », leur premier court-métrage (un drame horrifique écrit en commun et réalisé par Alexandre Aja), fait sensation à Cannes. Conscients de la nécessité de profiter de la vague avant qu’elle ne retombe, les apprentis movie-makers décident de mettre de l’eau dans leur sang, ou plus précisément de la science-fiction dans leur approche du genre, pour décrocher le financement de leur premier long-métrage. « Furia » (1999) est malheureusement un échec. À trop vouloir canaliser ses pulsions primales, le duo de gore-maniacs accouche paradoxalement d’un film de SF qui manque cruellement de saignant.

HAUTE TENSION

En 2002, ils cosignent avec Alexandre Arcady le scénario d’« Entre chien et loup », puis se lancent dans l’écriture du nouveau film d’Alexandre Aja. Cette fois, pas question de faire des concessions. Ils veulent réaliser le film qu’ils aimeraient voir. Une histoire simple, deux filles, un tueur, une nuit et une seule règle : survivre.

Film à petit budget parrainé et financé par Luc Besson, « Haute Tension » est une grande réussite, un thriller horrifique haletant magnifié par l’interprétation de Cécile de France. Passé quasiment inaperçu chez nous, le film est sélectionné pour le festival de Toronto et provoque en deux passages un tsunami outre-atlantique. Les distributeurs américains se l’arrachent, et notre duo, revenu en France, commence à crouler sous les propositions venues des USA. Welcome to Hollywood ! Les deux hommes enchaînent les rendez-vous, parfois improbables (Sylvester Stallone, Cuba Gooding Jr) et se retrouvent bientôt face au choix impossible. D’un côté Wes Craven, avec qui ils étaient déjà en contact pour « The Waiting » (le prochain film de d’Alexandre Aja), leur propose de remaker « La Colline a des yeux », de l’autre, Sam « Evil Dead » Raimi, autre idole de jeunesse, la réalisation de « Scarecrow ».

LA COLLINE A DES YEUX

Finalement, la mise en chantier du remake de la Colline s’avère plus créatif que le projet déjà très avancé de Sam Raimi. Alexandre et Gregory viennent de l’écriture et adorent se retrouver devant la page en se disant que tout est possible. Puis, rédiger le script, comme le souligne Alexandre Aja, est également un moyen de garder le contrôle. Surtout qu’en l’occurrence, Wes Craven leur a donné carte blanche (ou gris très clair) pour moderniser le matériau d’origine, souvent jugé kitsch et mal fichu par les amateurs.
Refaire ce film autrement, n’était donc pas sans intérêt et le duo infernal, qui le considère comme un lointain cousin de « Délivrance » et des « Chiens de paille », voit immédiatement l’occasion d’en faire un western sauvage façon Sergio Léone ... en plus gore. Un récit d’aventure à suspense qui bascule dans l’horreur absolue et consacre Alexandre Aja comme un maître du genre.

Outre les photos et la bande annonce, la Twentieth Century Fox, fière de son rejeton, nous a confié à votre intention, les extraits des moments clés ainsi que des extraits du tournage avant sa sortie en DVD !!

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