Le dossier “Sport et Science-Fiction” signé Meddy Ligner est vraiment très agréable à parcourir. Un premier article évoque le sujet de manière générale et pose les bases, avant de s’intéresser à deux monuments de l’imaginaire : Stephen King et sa passion pour le base-ball et Robert Erwin Howard, fan de boxe. À chaque fois, présentation de l’auteur vis-à-vis de son sport de prédilection et texte lié : “Août à Brooklyn” (1971), un poème de King à prendre comme une curiosité, et “L’apparition sur le ring” (1929), un combat entre deux poids lourds, de Howard avec une apparition du fantastique. Les réserves exprimées en préambule m’ont semblé exagérées et il aurait été dommage de ne pas rester fidèle à l’original.
“Rollerball vs Rugball” traite de deux sports inventés devenus célèbres par leur mise en scène à l’écran, le premier popularisé par le film éponyme de Jewison avec James Caan dans le rôle-phare et le second par l’anime « Cobra ».
Cinq nouvelles en lien avec le thème complètent ce dossier. “Le fumet des sacrifices” de Rachel Tanner oscille entre fantasy et histoire sur fond de course de chars à la Ben-Hur. “Fides” de Fabien Clavel se déroule dans les milieux de la réalité augmentée et des jeux d’Escape Game. Régate sur un lac de Titan aux Jeux paralympiques dans “Albédo” de Régis Goddyn. Une étonnante et risquée “Plongée” dans l’espace pour Sylvain Lamur qui n’est pas sans rappeler l’exploit de Felix Baumgartner. Pour conclure, Meddy Ligner multiplie les clins d’œil dans “Le Saigneur des rings”, titanesque combat entre deux hommes, connus chez nous pour leurs rôles musclés dans des film d’action, dans une société uchronique.
Ce sont toutes d’honnêtes nouvelles, loin d’atteindre des sommets mais qui remplissent parfaitement leur rôle et offrent de belles distractions, comme le sport de manière générale.
Un très beau dossier !

Et le reste du sommaire n’est pas en reste !
Gabriel Féraud nous transporte sur “Kumak”, une planète très dangereuse, notamment à cause de sa faune. Heureusement les humains peuvent compter sur une espèce locale ressemblant à de gigantesques araignées pour leur servir de gardes du corps. 3ème du Prix Alain le Bussy 2019, ce texte ne manque pas d’intérêt, notamment par le dédain dont les humains font preuve et cette planète aux espèces mortelles.

“La mort en Colchide” est peut-être la dernière nouvelle inédite de Daniel Walter. Sexe et fantastique en ressortent clairement, accompagnés d’un glissement de la réalité noyée dans le stupre. L’écriture est ciselée comme à l’accoutumée et on ne peut achever la lecture sans une pointe de regret, tant l’incursion est belle. L’auteur a écrit de nombreuses nouvelles, autant de fenêtres ouvertes sur son talent pas assez reconnu ces dernières années. Lisez-le, il le mérite amplement.

“La nouvelle illusion” d’Hervé de Peslouan (1900-1978) n’est pas daté. Améthyste est une jeune fille menant une vie oisive et dont tous les vœux sont exaucés. Que vaut l’existence d’un être artificiel face à ses volontés ? Court et efficace, avec un androïde proche de l’homme, à contre-courant de l’époque.

Côté rédactionnel, Jean-Guillaume Lanuque (et non Jean-Michel Calvez comme précisé dans le sommaire) revient sur le groupe britannique ELP (Emerson, Lake and Palmer) pour des albums d’inspiration SF aux débuts des années 70. Je n’en avais jamais entendu parler auparavant, cette rubrique est toujours source de découvertes. Didier Reboussin poursuit sa “Croisière au long du Fleuve” avec J & D Le May, gage d’une certaine qualité dans la production de la collection Anticipation. Quant à Pierre Stolze, il décrit des ouvrages français parus chez des éditeurs relativement confidentiels. Et grande nouveauté, en plus des chroniques de livres et de bandes dessinées, chaque numéro sera dorénavant l’occasion de lire des chroniques de films ressortant de l’imaginaire réalisées par Jean-Pierre Andrevon.
Après le retrait de ce dernier, Pierre Gévart explique dans l’éditorial que Jean-Pierre Fontana arrêtera aussi. Est-ce à dire que « Mercury », dont les deux rédacteurs en chef cessent leur activités, va s’achever ? À la base, la fréquence de la revue est passée de 4 à 6 numéros par an pour laisser la place 1 fois sur 3 à « Mercury ». À suivre...

Un très bon numéro de « Galaxies », la promesse de belles distractions.

Titre : Galaxies Nouvelle Série
Numéro : 63 (105 dans l’ancienne numérotation)
Directeur de publication : Pierre Gévart
Couverture : Pigé
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens...
Site Internet : Galaxies
Dépôt légal : janvier 2020
ISSN : 1270-2382
N° ISBN : 9782376250906
Dimensions (en cm) : 13,4 x 21
Pages : 192
Prix : 11€

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