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Bifrost n°96
Rédacteur en Chef : Olivier Girard
Revue, n°96, nouvelles - articles - entretien - critiques, octobre 2019, 192 pages, 11€

Ce numéro de « Bifrost » est centré autour de Wiliam Gibson, nom qui évoque d’emblée « Neuromancien », roman qualifié de fondateur du mouvement cyberpunk, ce dont l’auteur se défend. Après, ces autres œuvres qui viennent à l’esprit ne sont pas forcément les plus récentes, d’autant qu’il y a un trou éditorial ces dernières années autour de lui.
Beaucoup, et je plaide coupable, le voient avant tout comme l’auteur d’un seul roman, son premier, celui qui l’a révélé et qu’il n’a peut-être cessé de reproduire par la suite, mais avec l’instantanéité et la fulgurance de « Neuromancien » en moins.
Alors qu’en est-il vraiment ? C’est ce que nous propose de découvrir le présent « Bifrost ».



Comme de juste, un extrait de « Neuromancien » est reproduit, l’auteur ayant écrit très peu de nouvelles.
Le dossier est conséquent et il est appréciable que les articles de Gary Westfahl dépassent le seul cadre gibsonien, installant bien le contexte qui a vu émerger cet écrivain. Guide de lecture, entretien datant de 1990, son œuvre en France, bibliographie, autant de pierres à l’édifice gibsonien et tentant de le cerner. Comme à l’accoutumée, l’ensemble est solide, bien documenté, mais là où en général j’éprouve l’envie de lire l’auteur concerné, il n’en est rien. Je suis passé à autre chose sans avoir envie d’y revenir, toujours avec l’impression, peut-être fausse, que ce qu’il avait à dire il l’a dit au début. Et ce sentiment est lié à William Gibson lui-même qui ne m’a guère convaincu.

Meg veut que Gabriel se fasse tripatouiller le cerveau. Il y est réticent, mais par amour, il accepte le remodelage neuronal. Mais qui Meg va-t-elle retrouver ? Connaîtra-t-elle le bonheur ? “Fidèle à soi” de Claude Ecken suscite bien des interrogations. Le ton est juste, le développement imparable. Une très belle nouvelle.

Une fois de plus, Michael Swanwick régale les lecteurs par son imaginaire. Alors que l’on pense que le récit se déroule dans le passé, il n’en est rien, il s’agit d’un futur où la technologie du passé est source de mystère et dont certains sont dépositaires un peu à leur insu. Avec son contexte intrigant, “L’express des étoiles” laisse une fort belle impression.

“Rêves impossibles” n’est autre que le nom d’un videoclub que Pete croise à sa grande surprise et dans lequel il déniche des films qui ne sont pas censés exister. Comment est-ce possible ? Discuter avec la vendeuse revient à remettre en question ses connaissances cinématographiques. D’ailleurs, pas facile de retrouver le videoclub, comme s’il apparaissait et disparaissait... Tim Pratt livre là une belle histoire, évoquant le cinéma, les dimensions parallèles mais aussi l’amour entre deux êtres. Un brin de nostalgie se dégage de ce texte bien vu.

Figurent aussi de nombreuses recensions et un entretien avec Alain Sprauel, l’occasion de pénétrer dans l’antre de ce maître de la bibliographie. Quant à Roland Lehoucq, il analyse de son regard critique “la matière dégénérée dans la SF”.

Même si je ne suis pas fan de William Gibson, je n’en ai pas moins apprécié ce numéro, fort d’articles bien documentés et intéressants et de nouvelles de haut vol.


Titre : Bifrost
Numéro : 96
Rédacteur en chef : Olivier Girard
Couverture : Éric Scala
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, nouvelles, entretien, etc.
Sites Internet : le numéro 96, la revue (Bifrost) et l’éditeur (Le Bélial’)
Dépôt légal : octobre 2019
ISBN : 9782913039933
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 192
Prix : 11€



Pour contacter l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
22 mars 2020


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