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Tif et Tondu - Mais où est Kiki ?
Robber et Blutch
Dupuis

Après une enquête de longue haleine, Tif et Tondu réussissent à mettre sous les verrous l’antiquaire des stars : Patrice Goret de Saint Guy. Il ne conservait rien de moins que soixante-trois toiles de maîtres déclarées comme volées.
Quelque temps après, alors en pleine tournée de dédicace pour le roman narrant cette affaire, les deux comparses tombent sur deux fous furieux. Le premier est un géant qui leur transmet un message indiquant que Kiki, une de leurs amies proches, a probablement été enlevée. Le second est la fille de cet antiquaire véreux, qui tente de brûler la librairie et d’assassiner Tif ! Elle les accuse d’avoir commis une erreur judiciaire. Selon elle, son père était en fait forcé de cacher les toiles pour le compte d’un réseau criminel. Bien que pas vraiment convaincus, Tif et Tondu, face à l’insistance de leur éditrice, acceptent finalement de reprendre l’enquête...



22 ans après Denis Lapière et Alain Sikorski avec « Le Mystère de la chambre 43 », les frères Hincker relancent la série « Tif et Tondu ». Pull trop large, minitel, clone de Bo Derek, le scénario de Robber et le dessin de Blutch nous replongent avec délice dans l’ambiance des années 80 pour suivre la double enquête menée par les deux « justiromanciers ». A savoir innocenter l’antiquaire et retrouver Kiki.
Au fil des pages, un pavillon de banlieue explose, ils visitent la prison de la santé et se rendent dans un club fréquenté par toutes les mafias de Paris.

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Le fan de la série retrouve les basiques. Tif le chauve est le clown. Il apporte la touche d’humour. Gaffeur, il annonce avoir soudoyé un fonctionnaire devant des policiers. Il papillonne mais trouve ainsi des indices. Par contraste, Tondu, plus bougon, est celui qui réfléchit. Toujours en costume, il est le plus besogneux.
Blutch se coule ici dans le style d’origine par les formes rondes des visages mais on reconnaît aussi son trait charbonneux. Il insère aussi des allusions à ses passions en copiant des tableaux de Picasso, Keith Harring, van Gogh entre autres.
Le travail sur les visages entre ligne claire et réalisme est remarquable comme les effets de matière.
Le ton des dialogues est aussi composite. Robber lisait la série à l’âge de six ans par l’entremise de son grand frère. On retrouve donc ici les traits d’humour de la BD franco-belge mais aussi une gouaille qui rappelle Léo Mallet ou Frédéric Dard.

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Un récit d’aventure menée tambour battant dont les les péripéties ne cessent qu’à la toute dernière case. En effet, comme dans tout bon polar, les pièces du puzzle s’emboîtent parfaitement, avec en prime de nombreux éclats de rire au fil de sa lecture. Avec ce « Mais où est Kiki ? » Robber et Blutch font bien plus que remplir une commande. D’ailleurs, vous pouvez compléter la lecture de cette BD par le roman illustré « L’antiquaire Sauvage », le bouquin prétendument écrit Tif et Tondu dans « Mais où est Kiki ? », que les frères Hincker, à la façon des ouvrages de la collection Spirou-Sélection, avait sorti en septembre 2019 également chez Dupuis.


Mais où est Kiki ?
- Série  : Tif et Tondu
- Scénario  : Robber
- Dessin  : Blutch
- Couleurs  : Delphine Chedru et Roman Gigou
- Éditeur  : Dupuis
- Pagination  : 80 pages couleurs
- Format  : 32 x 24 cm
- Parution  : 31 janvier 2020
- Numéro ISBN  : 9782800174655
- Prix public  : 16,50 €


A lire également sur la Yozone :
- Tif et Tondu - L’ombre sans corps (1969)


Illustrations © Blutch et Dupuis (2020)



Corentin Grebert
30 avril 2020




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